Chlef, loin des rentiers du pétrole, est rongée par la pauvreté

Que dire devant tant de misère et cette enfance jetée à la rue ?
Que dire devant tant de misère et cette enfance jetée à la rue ?

L’enquête du bureau local de la Ligue algérienne des droit de l’homme de la wilaya de Chlef prouve que la misère dans notre pays est une réalité sociale difficile à ignorer.

Entre les milliards de dollars effacés d'un geste par le président au profit de pays africains, les millions en devises qui partent dans les circuits tentaculaires de la corruption et les habitants de Chlef, il y a loin de la coupe aux lèvres. Un monde sépare en fait ce petit peuple qui vit de peu et l'insolence d'une Algérie officielle qui ignore son peuple.

Le rapport de la section de Chlef de la Ligue de défense des droits de l'homme est à ce titre accablant. Pas moins de 51 946 familles démunies sont recensées à travers les communes de la wilaya de Chlef, le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Dans sa dernière descente sur le terrain, la LADDH a relevé "les besoins criants" de ces familles qui n’arrivent pas à subvenir aux nécessités les plus élémentaires pour une vie digne. La pauvreté dans la wilaya de Chlef a gagné des proportions alarmantes, selon l’enquête menée par la LADDH qui, dans un rapport établi, donne la parole à des pères et mères de famille, mais aussi à de simples travailleurs qui racontent leur calvaire quotidien. Le rapport dont nous détenons une copie est établi après que l’organisation des droits de l’homme eut constaté le rush des familles vers les marchés de friperie pour l’achat des vêtements de l’Aïd à leurs enfants. Malgré les dangers que constituent ces vêtements qui proviennent de plusieurs pays du monde, pour la santé de celui ou celle qui les porterait, regrette la LADDH, les ménages n’ont d’autres choix que de les acheter, à défaut d’atteindre les vêtements neufs vendus dans les magasins.

Usés, ces vêtements dont la durée de vie a expiré sont écoulés une seconde fois , avec tous les risques de maladies transmissibles qu’ils représentent. Les familles aux revenus limités se trouvent contraintes de se rabattre sur de tels marchés, à cause de la cherté qui caractérise les magasins réglementés, surtout à l’approche de la fête de l’Aïd El-Fitr. Face à cette situation, les familles démunies de Chlef "interpellent" les associations caritatives et les organisations humanitaires afin d’intervenir pour leur prêter la main, dans l’objectif de "passer une fin de ramadhan dans la dignité et fêter l’Aïd à l’instar de tous les Algériens".

Père de cinq enfants, A. Dahmani raconte aux membres de la LADDH, ses conditions de vie difficiles et explique son "incapacité d’offrir à ses quatre garçons et sa fille des vêtements neufs comme tous les enfants du quartier". "Khadidja, elle, n’a pas pu retenir ses larmes, lit-on dans le même rapport, puisqu’elle est incapable de procurer le bonheur de la fête de l’Aïd à ses quatre enfants. Atteinte d’une maladie chronique, elle n’a même pas de quoi s’offrir les médicaments de façon périodique". Ce sont des centaines de familles qui souffrent en silence, devant la démission des pouvoirs publics, notamment les services de la Direction de l’action sociale de la wilaya. Chose qui s’ajoute à l’inexistance d’une culture de solidarité au sein de la société, puisque rares sont les associations caritatives, humanitaires ou sociales qui travaillent dans ce sens.

A l’approche de la fête de l’Aïd et de la rentrée sociale avec le retour des enfants aux bancs des classes, les familles nécessiteuses de Chlef lancent à travers cette enquête réalisée par la LADDH, un cri de détresse, aux autorités locales et aux responsables concernés au sein du gouvernement, à ce que soient prises en charge leurs doléances. Le rapport de la LADDH se penche, par ailleurs sur la flambée des prix des vêtements pour enfants à quelques jours de la célébration de l’Aïd El Fitr. "Les tenues sont proposées entre 4 000 et 7 000 DA pour les enfants dont l’âge se situe entre 3 et 6 ans". Les augmentations des prix sont de l’ordre de 40%, dans certains cas, explique la LADDH, en l’absence totale de contrôle des prix. 

R. N.

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Khalida targui

la pauvrete est partout et le peuple dort et prie il n'y a que la Kabylie qui leur fait peur

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elvez Elbaz

Ainsi donc, pendant que la faim tenaillait les ventres de ses pauvres bambins d'algérie, aux mains crasseux et aux visages maladifs déjà rongés par la misére à force de chercher dans les poubelles un peu de quoi soulager leurs ventres douloureux de damnés de cette terre d'algérie, said bouteflika se l'aurait coulé douce au geoges V dans sa suite présidentiellle!!!

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