Un ancien maquisard se bat depuis 50 ans pour récupérer ses biens

Que pense la wilaya d'Oran de cette injustice ?
Que pense la wilaya d'Oran de cette injustice ?

Incroyable mais vrai ! Ça se passe en Algérie. Fendi Lakhdar, ancien officier de l’ALN, ancien condamné à mort par le colonialisme français, ancien officier de l’ANP, se bat, depuis le jour du retour de la souveraineté du pays, pour récupérer ses biens spoliés par le colonialisme français. En vain.

Ces biens sont des terres, situées à Oran et à Béni Ounif, appartenant à ses arrière-parents et saisies par le pouvoir colonial lequel les a distribuées aux colons et aux “musulmans fidèles à la France”. Bien que Lakhdar Fendi, le légitime propriétaire, possède les actes de propriété délivrés par le tribunal d’Oran, il n’arrive toujours pas, 50 ans après l’Indépendance, à recouvrer ses biens qui ont été nationalisées par le régime de Ben Bella, une politique qu'avait reconduit le colonel Boumediene.

Lakhdar est un moudjahid pas comme les autres. D’abord c’est un véritable combattant, les anciens de Sidi Bel-Abbès se rappellent de l’officier légionnaire qui maltraitait les "indigènes” et assassinait froidement tous ceux qui étaient suspectés d’appartenance à l’Armée de libération nationale (ALN) et c’est Lakhdar qui les a soulagés à jamais de ce sanguinaire qui a laissé sa peau le jour du souk hebdomadaire au milieu de la foule.

Lakhdar est le petit-fils de Fendi Abdallah Ould Sidi Souleïmane Bousmaha qui était le premier chef suprême de l’Armée algérienne au temps de l’Emir Abdelkader et qui était aussi frère de lait de l’Emir. Plus tard, son fils Abdelkader Fendi reprit la lutte en fédérant les tribus de l’Ouest et se mit à combattre les troupes coloniales. Il sera finalement arrêté, jugé et condamné à mort à l’âge de 31 ans. Des années plus tard, Mohamed Fendi, le fils de Abdelkader et père de Lakhdar, reprit à son tour le flambeau en organisant la Révolution à l’Ouest du pays qui deviendra plus tard la Wilaya V. Dès 1953, en tant qu'ancien membre l’Organisation secrète (OS), Mohamed Fendi, préparait la lutte armée. Pour ce faire, il avait recruté nombre de nationalistes, parmi eux Benhaddou Bouhdjar qui devient le colonel Othmane, chef de la wilaya V, le commandant Abbas, devenu à l’Indépendance le premier commandant de la deuxième Région militaire d’Oran.

Mohamed Fendi sera finalement arrêté par les troupes d’occupation, torturé pendant des semaines dans les sinistres geôles des parachutistes, jugé ensuite d’une manière expéditive par la Cour martiale pour complot contre l’autorité constitutionnelle française et organisateur de “groupes terroristes”, il sera condamné à mort et exécuté le 20 décembre 1955, c’est-à-dire, six mois avant l’exécution d’Ahmed Zabana.

Mohamed Fendi est donc le premier combattant algérien condamné à mort à être exécuté. L’unique survivant de cette famille de résistants, Lakhdar Fendi, cherche depuis, pour récupérer les biens de sa famille, alors qu’un fils d’un sénateur français, s’est fait restituer par le wali de Relizane les terres que ses parents avaient spoliées aux Algériens durant l’occupation.

Il y a lieu de se poser des questions sur les blocages que subit toute cette famille de moudjahidine authentiques et martyrs qui n’a pas réussi à récupérer ses propres biens. L’unique survivant et ancien officier de l’ALN/ANP, attends toujour que justice soit rendue. Mais jusqu'à quand ?

Medjadji H.

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