France : une croissance de moins 0,8% estime François Hollande

François Hollande.
François Hollande.

C'est un énième épisode de déclarations contradictoires au sein du gouvernement, cette fois, autour de la révision des prévisions de croissance pour 2013. La prévision gouvernementale pour 2013 est encore officiellement de 0,8 %, mais ce chiffre n'inspire guère la confiance.

A tel point que le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu dans la matinée sur RTL que ce chiffre allait être abaissé "dans les jours qui viennent".Au journaliste qui avançait l'hypothèse de 0,2-0,3%, le ministre a répondu : "C'est autour de ce chiffre".

M. Fabius a été très vite recadré par le ministère des finances, qui a souligné que la nouvelle prévision de croissance pour 2013 n'était "pas encore arrêtée", réfutant les chiffres de 0,2 ou 0,3%. "On suit une procédure comme chaque année", a-t-on précisé, rappelant que "la Commission européenne rendra ses prévisions ce vendredi 22 février" puis que "le gouvernement le fera lorsqu'il transmettra son programme de stabilité mi-avril" au Parlement. Auparavant, "cet envoi sera précédé d'échanges avec le Haut Conseil des finances publiques à partir de fin mars".

Pendant que ces ministres s'écharpaient dans les médias, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à l'issue d'un comité interministériel des villes, a réfuté toute "cacophonie", rejetant la faute sur les journalistes : "C'est vous qui la commentez (...), la cacophonie il n'y en a pas".

Depuis la Grèce, où il est en visite officielle, le président François Hollande a confirmé que "chacun sait que nous n'atteindrons pas les 0,8 % qui étaient prévus" en 2013, semblant donner raison à son ministre des affaires étrangères. Mais il s'est bien gardé de donner un quelconque chiffre, répétant que la nouvelle prévision sera établie "fin mars avec le Haut Conseil aux finances publiques".

C'était la deuxième fois en une semaine que le ministre des affaires étrangères, ancien premier ministre et ex-ministre de l'économie, s'exprimait ainsi sur les sujets économiques. Il avait en effet été le premier, mercredi 13 février, à déclarer "probable" le fait que la France ne tienne pas l'objectif de 3% de déficit public en 2013.

Selon M. Fabius, ces nouveaux paramètres nécessiteraient de nouvelles économies, sans préciser lesquelles. "Si ce sont des économies sur les investissements, non, mais des économies sur le fonctionnement oui, que ce soit au niveau de l'Etat, au niveau des collectivités, au niveau de la Sécurité sociale", a-t-il dit. "Je crois que la gauche doit être la fois juste et sérieuse", a conclu le chef de la diplomatie, alors que les ministres français divergent sur la stratégie à suivreen matière d'austérité économique.

Stéphane Le Foll, le ministre de l'agriculture, a dit par la suite sur Europe 1, sans la démentir, que la fourchette de "0,2-0,3%" retenue pour le taux de croissance 2013 restait "à vérifier". "Il faut tout faire pour faire monter ce chiffre", a-t-il dit. Stéphane Le Foll a précisé qu'un demi-point de moins de croissance représentait "neuf à dix milliards" d'euros en moins. Pour compenser ce manque à gagner, "on sera rigoureux sur la dépense, on sera très clairs sur les objectifs fiscaux", a dit le ministre, sans plus de précisions.

Avec AFP/Reuters

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