Algérie- France : va-t-on vraiment vers une "alliance industrielle" ?

Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif
Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif

La France désire construire une "alliance industrielle" et conclure un "pacte de coproduction" avec l’Algérie pour créer de l’emploi au profit de la jeunesse des deux pays, a déclaré dimanche à Alger le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

Economiquement, la France va mal, la désindustrialisation que connaît le pays fait craindre le pire. Le chômage est au plus haut, le déficit se creuse et la dette paralyse la reprise. Pourtant, en Algérie, Arnaud Montebourg, partisan d'un certain patriotisme industriel, c'est à un discours de partenariat qu'il se laisse aller. "Ici en Algérie comme en France, cette jeunesse ne veut pas voir son avenir marqué du mot chômage, mais par croissance et emploi. Cela est le sens de nos rencontres avec nos collègues et homologues algériens. Comment voyons-nous la chose ? Sous la forme d’une alliance industrielle", a-t-il souligné lors d’un point de presse conjoint avec le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Cherif Rahmani.

"Nous allons voir à quel point les alliances industrielles gagnant-gagnant pour le nord et le sud de la Méditerranée peuvent permettre à la fois pour l'Algérie de se réindustrialiser et la France de réussir son redressement industriel et productif", a-t-il dit. "Nous avons les mêmes problèmes en France et en Algérie à savoir une trop forte dépendance aux hydrocarbures, vous du côté producteur et nous du côté consommateur", a observé Arnaud Montebourg. Partisan de la démondialisation, il a précisé que les deux pays ont souffert de la mondialisation et perdu des emplois industriel.

Pour le moment, elle se résume à cette déclaration de ministre, autrement dit, un voeu pieux. Car même s'il est possible d'avoir un partenariat gagnant-gagnant, il faudra d'abord convaincre les réticents ici comme là-bas. Ceux qui verraient dans ce rapprochement économique un danger pour leur affaire. Surtout quand on sait que l'Algérie est un pays d'investissement idéal et surtout viable.

Inévitablement le geste déplacé et indigne de Gérard Longuet a été évoqué. Commentant ce bras d’honneur assumé par l’ex-ministre français de la Défense et sénateur de la droite UMP Gérard Longuet contre la demande algérienne de reconnaissance des crimes de la France coloniale lors d’une émission de télévision, M. Arnaud, qui a qualifié ce geste d’"acte individuel", a appelé à éviter tout ce qui entretient la polémique sur le passé.

"Nous construisons l’avenir, cela suppose que tout ce qui entretient la polémique sur le passé fasse l’objet de l’indifférence la plus notoire", dira-t-il, en rappelant les positions du président François Hollande pour "un regard lucide sur notre passé". "C’est la raison pour laquelle je n’attacherai pas davantage d’importance à ce qui reste un acte individuel d’un homme qui prend ses propres responsabilités. Prenons les nôtres, c’est beaucoup plus important", élude M. Arnaud.

Le projet de l’usine Renault avance "très bien"

Tout va bien dans le meilleur des mondes, selon Arnaud Montebourg concernant ce fameux projet d'usine Renault. Il "avance très bien", a affirmé dimanche à Alger le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Il ne fallait pas s'attendre à des révélations quand on sait que ce projet est ballotté depuis des années entre les ministres. Il y a eu beaucoup de déclarations sans lendemains, de promesses non tenues, notamment des ministres algériens.

Sur le papier, il y a un accord-cadre pour la réalisation d’une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations continues, alors qu’une joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien devait être mise sur pied. L’accord table sur la production de 75.000 voitures par an, avant d’atteindre progressivement 150.000 unités, dont une partie sera destinée à l’exportation.

Théoriquement, l’usine produira des véhicules avec un taux d’intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l’intégration des segments pneumatique et vitrage. L’usine Renault devrait être installée à Oran, alors que le premier site proposé par l’Algérie était celui de Bellara, dans la wilaya de Jijel. Une délégation mixte composée de représentants du ministère de l’Industrie et de la promotion de l’investissement et d’experts français a inspecté dernièrement le site retenu dans la zone d’activités de Oued Tlélat (Oran) où sera implantée l’usine. Mais rien n'est encore acté.

Plus de 400.000 véhicules de différentes marques sont importés annuellement en Algérie pour un montant de 4 milliards de dollars/an. C'est dire l'importance du marché algérien pour les Français.

Yacine K./APS

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Commentaires (1) | Réagir ?

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oziris dzeus

Plus pays ont tenté cette alliance stratégique avec l'algérie, USA, l'allemagne, le japon, la corée. Mais ça n'a jamais marché parceque la france considére que l'algérie est sa chasse gardée. Arnaud tu te moques de qui? des français des algériens ou des deux? Arnaud tu sait que si la france (le cabinet noir) avait voulu que l'algérie soit un pays normale, il n'aurait jamais eu au moins, ni 8 mai 1945 ni le rapt de l'avion des six, ni la liquidation des tenors du FLN et de l'ALN, ni l'oas, ni la promotion lacoste (promotion de crocodiles qui saignent l'algérie depuis 50ans), ni les DAF, ni le clan d'oujda ni l'etat major de boumed, ni benb à el mouradia, les barbouzes de bouss, ni l'assassinat de maurice audin, ni les massacres du 17 octobre ou du 11 décembre, ni le rapatriement des pieds noirs, ni l'OAS, ni Massu ni challes ni le capitain leger etc. etc. etc. et aprés 1962, pas de révolutions agraire culturelle et industrielle, pas de conseil de la révolution formé par des nababs, pas de fis pas de belkhad ni belkhei ni nezz et surtout pas de boutef. tout ça c'est l'oeuvre de la france en algerie. cette histoire de ministre du redressement productif c'est pas sérieux, ça vient tout droit du soviet supréme et c'est pas sérieux du tout. quand on veut faire quelque chose de bien on a besoin d'un plan avec plusieurs bien ficelé avec plusieurs options et on l'execute. pas besoin de langue de bois. ce truc de redressement productif c'est pour faire passer la pillule.