Ne vous déplaise (I) : les enfants des dirigeants s’apprêtent à investir massivement le parlement !

Le Matin 09-02-2017 29400

Ne vous déplaise (I) : les enfants des dirigeants s’apprêtent à investir massivement le parlement !

Très curieux l’état léthargique dans lequel, le peuple algérien est plongé depuis deux décennies. Curieuse aussi sa manière unique de mimer une surdité sélective combinée à une cécité qui l’est tout autant. Cette façon étrange (et étrangère à nous) de faire collectivement "le mort" face à l’absurde, semble défaire le mythe de l’algérien génétiquement révolté.

Peut-être que le plus grand mal qui ronge nos compatriotes est leur passivité ; synonyme dans les cas les plus sévères d’un "je-m’en-foutisme" implacable. Une auto-lobotomisation qui, si elle ne permet pas de régler les problèmes des quotidiens lassants, plonge le patient-citoyen dans un état végétatif d’inconscience et d’alacrité artificielle.

On a beau dire, que les Algériens ne sont dupes de rien, qu’ils voient, savent et entendent tout. On a beau raconter sur tous les toits du monde qu’ils ont le sang chaud, le "nif" (l’honneur), qu’ils n’aiment pas la "hogra" (l’injustice), qu’ils démarrent au quart de tour et que leur langue ne tient pas dans leur poche (toujours vide en passant); force est de constater que cet axiome relève plutôt du domaine de la démagogie, dont le but n’est autre que de chatouiller les egos patriotiques surfaits d’après indépendance.

La "Mecque" des révolutionnaires nous chantaient-on des décennies durant. Peuple insoumis, pays de toutes les causes perdues, l’inspiration de Mandela, le souffle de Castro. De tous ces qualificatifs flatteurs ne demeurent que l’écho, vague, sourd et franchement fatiguant.

Les enfants des dirigeants du FLN bientôt en masse au parlement !

Une nouvelle révoltante (en tout cas pour moi), lue dans la presse algérienne (*), annonce la décision des enfants de dirigeants du FLN, de se présenter massivement aux législatives de mai 2017. Connaissant l’immense capacité du système algérien à se réinventer depuis l’indépendance, il est fort à parier que la "légitimité révolutionnaire" fera bientôt place au sein de nos institutions, à la "légitimité du sang"!

On cite même des noms comme pour nous narguer. Il s’agit notamment des enfants de certains membres du Comité central et du Bureau politique. "Des noms auraient même été avancés, notamment les Boumahdi, Bouhadja, Zehali et Ouazane".

Des filles et des garçons, nés avec une cuillère dorée, la langue léchant le miel noir de Hassi Messaoud, le bras trayant la vache Algérie, et le pied dans nos derrières. Comme un bras d’honneur brandit dans la face de toute une jeunesse, la relève dont parlait Bouteflika à Sétif en 2013, à laquelle il voulait céder le flambeau, qu’il appelait à se préparer et remplacer la génération des "tab Jnanou", n’était autre que la leur!

Après avoir infesté les plus grandes entreprises nationales, monopolisé les marchés de l’import-export, placé des avoirs en off-shore, privatisé les plages de Moretti, "mal-acquis" des biens sur les Champs-Élysées, fêté leurs anniversaires sur les yachts d’Ibiza. Après qu’ils aient été scolarisés à New York, soignés à Grenoble, ajustés leur appareils dentaires en suisse (après plusieurs opérations en banque), ces filles et fils à papa s’apprêtent à nous gouverner!

À suivre...

Hebib Khalil

(*) Confidentiel: Des enfants de dirigeants du FLN candidats aux législatives

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