Israël espère que le lancement dimanche à Paris de l'Union pour la Méditerranée constituera une étape sur la voie de la normalisation de ses relations avec les pays arabes.

Contrastant avec les hésitations arabes, Israël - représenté par son Premier ministre Ehud Olmert et sa ministre des Affaires Etrangères Tzipi Livni - a manifesté un appui sans réserve au projet lancé par la France, comptant mettre à profit la réunion de dimanche pour des rencontres directes au plus haut niveau avec des dirigeants arabes.

"Israël a toujours considéré qu'il est de l'intérêt de tous les peuples de la Méditerranée de renforcer leur coopération et c'est bien pourquoi nous nous félicitons de participer à l'Union pour la Méditerranée", a déclaré à l'AFP le porte-parole du chef du gouvernement Mark Regev.

Il a souligné l'importance que revêt pour Israël cette rencontre internationale, relevant que "c'est la première fois que des dirigeants de la zone méditerranéenne au plus haut niveau se réunissent" avec la participation de l'Etat hébreu. "Comme à l'occasion de toute rencontre internationale nous espérons qu'elle fournira l'occasion de rencontres directes" entre M. Olmert et des dirigeants arabes.

Aucune rencontre n'est prévue avec la délégation syrienne, a-t-il dit.

Selon la presse israélienne, pour éviter tout embarras diplomatique, M. Olmert et le président syrien Bachar al-Assad seront placés à bonne distance au cours de la conférence.

"Symboliquement c'est important, mais c'est surtout sur le plan pratique qu'on peut espérer des résultats, par exemple dans la protection de l'environnement marin, le développement de l'énergie solaire et la pénurie d'eau", a estimé un porte-parole des Affaires étrangères, Yigal Palmor.

L'Autorité palestinienne, représentée au sommet par son président Mahmoud Abbas, a exprimé quant à elle un soutien plus nuancé à l'UPM, excluant une normalisation avec Israël sans un règlement du conflit israélo-arabe.

"L'Union pour la Méditerranée (UPM) est un pas dans la bonne direction mais aucun projet de coopération régionale ne peut fonctionner pleinement si l'occupation israélienne se poursuit", a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat. "Pour qu'un vrai partenariat puisse être instauré (dans le cadre de l'UPM) les pays concernés doivent pousser Israël à mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens".

MM. Olmert et Abbas doivent se rencontrer en tête-à-tête en marge du sommet, selon un responsable israélien.

Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront quant à eux samedi à Paris, à la veille du sommet qui doit lancer l'UPM.

La réunion, qui vise à "coordonner les positions" des pays arabes concernés par le projet, se tiendra dans les locaux de l'ambassade d'Egypte, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.

L'Union pour la Méditerrranée doit succéder au processus euro-méditerranéen dit de Barcelone, qui n'a jamais vraiment décollé depuis son lancement en 1995. Elle doit être lancée en présence de 40 chefs d'Etat et de gouvernement dont 10 de pays arabes.

Alors qu'Israël et la Syrie ont repris des négociations de paix indirectes, le président Assad a exclu des discussions directes avec M. Olmert en marge du sommet.

La venue en France du Premier ministre israélien s'inscrit dans le contexte du réchauffement spectaculaire des relations entre Israël et la France, qui avaient connu des hauts et des bas au cours des dernières décennies. Lors de sa visite en Israël, en juin, le président Nicolas Sarkozy a clamé haut et fort son amitié pour Israël, qui le lui a bien rendu. Il avait aussi insisté sur la nécessité de mettre fin à la colonisation des territoires palestiniens.

Source : France 24