Syrie : accueil mitigé de la propostion de cessez-le-feu pour l'Aïd

Le régime a fait de la Syrie un champ de ruines
Le régime a fait de la Syrie un champ de ruines

Damas s'est dit prêt mardi à étudier la proposition de cessez-le-feu de l'émissaire international Lakhdar Brahimi alors que l'opposition acceptait cette trêve proposée pour fin octobre à condition que le régime cesse ses bombardements en premier.

Sur le terrain, les troupes du régime cherchaient, à coups d'intenses raids aériens, à reprendre aux rebelles une région clé pour le passage des renforts militaires vers le nord de la Syrie, déchirée par plus d'un an et demi de conflit. "La Syrie est prête à explorer cette option" de trêve, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdissi à l'AFP. Mais, a-t-il souligné, pour un cessez-le-feu, les insurgés, qualifiés de "terroristes" par le régime, et les pays qui les soutiennent doivent être aussi impliqués.

"Nous avons hâte de parler avec M. Brahimi pour voir quelle est la position des autres pays influents auxquels il a parlé lors de sa tournée (...) Vont-ils faire pression sur les groupes armés qu'ils hébergent, financent et arment, de façon à ce qu'ils respectent le cessez-le-feu ?", a-t-il dit. M. Brahimi effectue depuis la semaine dernière une tournée régionale pour tenter de trouver une issue à la guerre civile en Syrie déclenchée par la répression brutale d'une contestation populaire née en mars 2011.

Il s'est notamment rendu en Arabie saoudite, un pays très critique envers Damas, et en Turquie, qui soutient les insurgés syriens et accueille des chefs rebelles sur son sol. Il est également allé en Iran, allié du régime syrien, où il a appelé les autorités, alliées de Damas, à aider à la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu à l'occasion de l'Aïd al-Adha, une des fêtes musulmanes les plus sacrées, qui sera célébré du 26 au 28 octobre. M. Brahimi se trouvait mardi au Caire où il devait rencontrer le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi.

"Le régime doit cesser les violences en premier"

Le chef du Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition en exil (CNS), Abdel Basset Sayda, a déclaré pour sa part que les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, ne font "que se défendre et il est normal qu'ils arrêtent les hostilités quand la machine de guerre du régime l'aura fait". "Nous accueillons favorablement tout arrêt des tueries" mais "nous pensons que l'appel s'adresse en premier lieu au régime syrien qui ne cesse de pilonner les villes et les localités syriennes", a encore dit à l'AFP M. Sayda, qui se trouvait à Doha pour une réunion du secrétariat général du CNS. Par ailleurs, le pape Benoît XVI, qui s'est rendu au Liban voisin en septembre, a "décidé l'envoi dans les prochains jours d'une délégation à Damas pour exprimer sa solidarité fraternelle avec toute la population" syrienne, a annoncé le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Bertone, selon Radio Vatican.

Sur le terrain, l'armée mène depuis 48 heures une contre-attaque pour reprendre des positions clés, surtout la ville de Maaret al-Noomane située sur l'autoroute Damas-Alep. Les renforts militaires doivent nécessairement l'emprunter pour se rendre dans le Nord, les régions rurales voisines étant tenues par la rébellion. En prenant le 9 octobre Maaret al-Noomane dans la province d'Idleb (nord-ouest), les rebelles ont coupé cette route internationale et attaquent depuis systématiquement tous les renforts l'empruntant, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon une source rebelle dans cette ville, les renforts de l'armée ont atteint mardi après-midi la limite sud de Maaret al-Noomane où ils ont été bloqués et plusieurs chars ont été détruits. Les raids aériens aux alentours de cette ville sont "les plus intenses" avec 29 comptabilisés depuis mardi matin, a déclaré à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

AFP

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