Quand l’UGTA cherche à entraver la liberté syndicale : Sus aux syndicats autonomes !

Quand l’UGTA cherche à entraver la liberté syndicale : Sus aux syndicats autonomes !
C’est Mohamed-Lakhdar Badreddine, longtemps inamovible secrétaire général des syndicats des pétroliers − il a régné sans partage des décennies durant sur la puissante fédération des travailleurs de l’énergie −, aujourd’hui secrétaire national chargé de l’économie à la centrale UGTA, qui a donné la charge le premier, un 24 février comme pour mieux tirer profit du symbole de la date. L’anathème lancé par l’indéboulonnable Badreddine contre les organisations syndicales autonomes est assez confondant, mais très proche de celui proféré par le triumvirat Bouteflika, Belkhadem, Sidi Saïd pour fustiger ces dernières. La clé de la stabilité et de la force du pays réside dans son syndicat unique, a déclaré le vieux cacique, courroucé par l’intrusion de ces indociles nouveaux venus sur la scène syndicale qu’il pensait dominée pour toujours par une organisation faisant fonction de courroie de transmission entre la hiérarchie du pouvoir en place à une plèbe soumise. Et, puisque ce n’est pas le cas, sus donc au pluralisme syndical, aux organisations autonomes, fauteuses de désordre, qui viennent déranger le tête-à-tête pouvoir – UGTA ! Sus à tous ces espaces de luttes, ces cadres d’organisation rebelles qui fleurissent un peu partout et qui viennent perturber le pacte de « paix sociale » et d’allégeance au pouvoir politique contracté par Sidi Saïd au nom des travailleurs ! Comme pour conjurer son inquiétude face à l’avenir incertain d’une UGTA en déliquescence, dépassée, voire condamnée, par une société en train de briser une à une ses chaînes et de façonner des espaces de luttes inédits, voilà donc Mokhtar Badreddine, parfait spécimen de rentier du syndicalisme longtemps entretenu aux frais de la princesse Sonatrach, qui autoproclame la centrale de Sidi Saïd supérieure à toute la foultitude de syndicats autonomes. Non content de contester l’exercice d’un droit constitutionnel à des algériens, celui de s’organiser dans le cadre de leur choix, le chargé de l’économie, auréolé d’une notoriété usurpée d’économiste, n’hésite pas à user de raccourcis et simplifications oratoires grossières pour hisser un appareil – l’UGTA – au rang d’agent « du développement de l’économie du pays », au lieu et place de ces authentiques artisans que sont les travailleurs. Et de tresser des lauriers à la vieille Centrale désormais compromise par les engagements politiques de ses leaders et boudée par les milliers de travailleurs qui refusent de brader leurs liberté d’action contre des strapontins dans le cénacle du pouvoir.

Meriem Benmehdi

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Commentaires (3) | Réagir ?

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mohamed hannachi

Mr Badreddine qu´avez vous apportez pour les travailleurs de sonatrach depuis que vous etes la. Parcontre la sonatrach vous a donner beaucoup (pardon vous avez pris beaucoup de la sonatrah) ;dites nous qu´avez vous pris de la sonatrach au detriments des travailleurs au moment ou les travailleurs au sud se sacrifient pour vous ;un exemple un de mes collegues qui a 17 ans de service a la sonatrach et qui actuellement en maladie de longue duree recoit une fiche de paie a ZERO dinars pendant une annee malgre une action entrepris de la part de ses collegues mais rien n´a ete fait.

En plus la grande dame des RHU de sonatrach a dit que le personnel SH beneficient des avantages (ELWATAN) tel que voitures et bons d´essence ;J´ai 16 ans de service et je n´ai jamais entendu parler de ses avantages a moins qu´elle parle des super cadres.

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wahab benidir

Pas rassasié du tout les rentiers d'un système totalement dépassé par les évènements. Désolé, mais "les fauteurs de troubles", ceux qui ruent dans les brancards ne sont plus ce qu'ils étaient : des dindons doublés de doux moutons taïllables et corvéables à souhait. D'oû ce cri de désespoir de supposés syndicalistes au service d'une Centrale syndicale réellement vomise et rejetée par les travailleurs. D'ailleurs depuis le temps (hormis le passage du regretté BENHAMOUDA et pour des raisons conjoncturelles) notre UGTA n'a jamais été autre chose qu'un appendice du parti unique, du pouvoir ; les supposés représentants du monde du travail n'étant en réalité que des Mchamchias enquête de perputelles rentes aussi conséquentes les unes que les autres.

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