Un pas de trop franchi par l’impérialisme wahabbite

Le roi Abdellah a privatisé les Lieux saints de l'islam
Le roi Abdellah a privatisé les Lieux saints de l'islam

"Quand le monde est en ordre, le saint accomplit sa mission, quand le monde est en désordre, le saint préserve sa vie." Tchouang Tseu

Empêcher les citoyens syriens d’aller accomplir leur pèlerinage canonique ne veut pas seulement dire que le régime de l’Arabie saoudite - qui depuis l’existence de cette Etat, tout ce qui le constitue mis à part la composante humaine, appartient à un consortium familial - met dans le même panier les dirigeants de Damas et le peuple entier dans toutes les villes et villages de ce pays et n’ayant pas la force nécessaire de sévir à l’endroit de Bachar El Assad et de ses factions dans la régence de la Syrie, les autorités saoudiennes se retournent donc gratuitement contre ceux qui n’ont rien à voir dans le conflit et dont ils sont plutôt victimes, mais ça veut expliquer aussi et surtout que les Lieux Saints de l’islam sont la propriété de la famille Al Saoud. Qui hérite d’une topologie spirituelle comme on hériterait d’un parc d’attraction.

L’humanité musulmane du monde entier n’ignore pas que ce régime-là, "le harès el haramein", né dans les légendaires tribulations de Laurence d’Arabie au travers des tribus bédouines de la péninsule en farfouillant dans les leaders de clans les plus intéressants pour la bienséance du meilleur intérêt occidental dans cette région de l’Orient islamique, est incapable de son chef de protéger ni les lieux sacrés ni même le pays dans toute son étendue.

Main basse sur un patrimoine mondial

L’on n’oublie pas il y a trente-trois ans exactement, l’évènement qui désarçonne le monde musulman lors de la prise de la Grande Mosquée par les fondamentalistes islamistes ennemis jurés de la famille royale saoudienne. Le 20 novembre 1979, qui correspond au jour de l’An 1400 – "qarn rbâatach", avec tout son lot de légendes - dans le calendrier musulman, un commando de deux cents étudiants fondamentalistes saoudiens et égyptiens de l’Université islamique de Médine prennent le contrôle du Masdjed El Haram à la Mecque, à leur tête se trouvait Juhaïman ibn Muhhammad ibn Saïf al Utaïbi, homme de troupe appartenant à la Garde nationale, issu d’une puissante famille sunnite du Najd. Ses revendications étaient essentiellement ancrées sur la reconnaissance de Mohammed Ben Abdellah al Qahtani, son beau-frère, faisant parti du commando, comme le Mahdi chargé d’apporter la justice sur terre et pour qui selon lui la dynastie des al-Saoud "avait perdu sa légitimité puisqu’elle était corrompu, qu’elle vivait dans le luxe et qu’elle avait détruit la culture saoudienne par sa politique d’ouverture sur l’Occident."

Ce n’est que deux semaines après l’offensive rebelle et la prise d’otages de milliers de prieurs que la situation se reprend en main grâce à l’intervention des forces de la GIGN de France dans un bilan de plus de deux cents morts et de 600 blessés. Des dizaines d’assaillants furent décapités dans diverses villes saoudiennes le 9 janvier 1980, des Saoudiens, des Egyptiens, des Yéménites, des Koweïtiens, des Irakiens et des Soudanais. Et depuis, l’Arabie Saoudite est entourée d’une ceinture de protection unique dans le Tiers-monde, équipée de matériels militaires des plus sophistiqués avec une assistance permanente d’experts occidentaux payés comme des sauveurs de l’humanité, installée en vérité pour veiller à toutes velléité susceptibles de s’introduise pour menacer la famille régnante.

Et là, les observateurs du monde entier, musulmans ou non, se posent donc la question de tenter de savoir comment il peut se faire qu’un Etat se donne-t-il le droit de faire rentrer dans ses institutions souveraines, physiquement et moralement, un territoire dont plus d’un milliard d’habitants de la planète ont, en principe fondamental régi par la convention des Droits de l’homme, un légitime droit de regard. Sans le savoir peut-être, l’Arabie Saoudite vient, par cette décision, ouvrir une volet dans un domaine du "contrôle spirituel" de territoires qui à partir de maintenant va lui coûter plus cher qu’elle ne le pense.

Nadir Bacha

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Winathe

Waar al arbi ila djaa ou chbaa Le wahabisme est créé pour nuire a l'islam de l'intérieur tout comme le chiisme, comme c'est deux ne satisfont pas le souhait des anti-musulman, alors ils ont créé l’intégrisme, les radicaux qui sortent de prison les violeurs les salafistes et les djihadistes, etc etc tout ce beau monde barbues sont au service de l' antichrist (qom adajal) financé par ces rois ces princes du mal. Ils n'ont rien a envier d’être musulman, l'islam pour eux est un fond de commerce qui leur assure la rente du hadj, c'est pour cela qu'ils se prennent pour les proprios du lieux saint de l'islam, s'ils sont vraiment musulmans les bottes de sam ne fouleront pas le sol de la Mecque ces 2 liens vous diront davantage

http://www. youtube. com/watch?v=oWFnS3oWWc0&feature=related

http://www. youtube. com/watch?v=cjUQK6Ts834&feature=related

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ali chemlal

Nombreux citoyens algériens, désireux se rendre aux lieux saint de l' islam, renoncent d'y aller,

a l' idée que leur argent va aller dans les poches de ces fossoyeurs, créateurs, avec le Qatar, de

troubles, dans les pays musulmans, avec lesquels ils sont en désaccord, comme la Libye et la Syrie. Mais ces objecteurs de conscience, auront certainement des soulèvements populaires dans

leurs pays, malgré toute l' armada déployé.

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