Tunisie : les policiers la violent, la justice l'accuse

Les associations des droits de l'homme ont dénoncé la dérive judiciaire et policière.
Les associations des droits de l'homme ont dénoncé la dérive judiciaire et policière.

Violée par deux policiers, elle comparaît ce mardi aux côtés de son compagnon devant la justice tunisienne pour "attantat à la pudeur".

Violée, elle comparaît aujourd'hui en position d'accusée. Son histoire n'en finit pas de faire des vagues en Tunisie, où entre 200 à 300 personnes ont manifesté ce weekend pour protester contre cette affaire lourde en symboles dans une Tunisie post-révolutionnaire. Les faits remontent au 3 septembre, dans la localité d'Ain Zaghouan, près de Tunis. Des policiers interpellent un couple en train de flirter dans leur voiture en "position immorale" selon eux. La jeune femme est alors violée par deux policiers, pendant qu'un troisième maintient le fiancé, menotté.

"Le silence a été brisé"

La victime a porté plainte contre les policiers, qui ont été arrêtés. Mais à la surprise générale, le procureur de la République a ensuite déposé une plainte contre elle et son ami pour "obscénité ostentatoire préméditée". Un délit passible de six mois de prison. Depuis, l'affaire a cristallisé le débat sur la place des femmes dans la société tunisienne. "Un verrou a sauté, le silence a été brisé autour de la violence faite aux femmes", estime ainsi Lobna Jridi, députée de gauche à l'Assemblée nationale. Pour Me Bouchra Belhaj Hmida, l'avocate de la victime du viol, l'affaire est politique : "depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes (en octobre 2011, ndlr), il y a plein d'affaires de harcèlement sexuel, moral et financier de la part des policiers". "Nous devons lutter pour les libertés individuelles parce qu'il y a une dictature islamiste qui est en train de s'instaurer", soutient quant à elle l'actrice tunisienne, Martine Gafsi.

Ce mardi, le couple se rendra devant le juge d'instruction. L'avocate de la jeune femme espère que ce dernier "classera l'affaire sans suite". La victime, quant à elle, ne compte pas baisser les bras. "Je pensais être la victime, pas l'accusée", déplore-t-elle dans un entretien accordé au journal tunisien Al Chourouk. Avant de lancer : "je ne vais pas renoncer à ma plainte après avoir été humiliée de cette façon".

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Notproud

En promulguant le code du statut personnel le 13 août 1956, le père de l'indépendance Feu Bourghiba, va s'appuyer sur l'émancipation féminine pour revitaliser la société tout entière. Je n’ai pas peur pour les tunisienne car elles ont déjà goûté à la liberté.

Pauvres Algérienne elle n’ont jamais vécu cela….. et elles le vivront probablement jamais.

Par contre ont aura probablement besoin de votre courage et votre témérité, au prochain soulèvement, quand tout ces lâches au pouvoir se dissimileront derrière vos Tchadors