Syrie : au moins 305 morts pour la seule journée de mercredi

Qui peut arrêter la guerre civile qui terrifie le peuple syrien ?
Qui peut arrêter la guerre civile qui terrifie le peuple syrien ?

C'est un mercredi rouge, sanglante qu'a vécu la population syrienne depuis plus de 18 mois. La violence la plus inouïe et la mort se banalisent avec la durée de la guerre civile. Un drame humanitaire se déroule devant les caméras du monde.

La communauté internationale dépassée et le conseil de sécurité paralysé par le véto russe et chinois, le dictateur de Damas continue de pilonner la population syrienne. Trois cent cinq personnes, au moins, ont péri mercredi dans les violences qui font rage en Syrie. C'est la journée la plus sanglante qu'ait connue le pays en dix-huit mois de conflit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui publie ce décompte jeudi 27 septembre.

"Il s'agit du bilan le plus lourd enregistré en une seule journée depuis mars 2011. Et cela en comptant seulement les personnes identifiées. Si l'on compte les corps retrouvés et non identifiés, le bilan serait bien plus lourd", a déclaré le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahman. "Qu'est ce qu'il faut de plus au monde pour aider le peuple syrien ? Il y a des centaines de morts chaque jour", a-t-il ajouté.

Parmi les trois cent cinq morts figurent cent quatre-vingt-dix-neuf civils, selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur place. Le deuxième bilan de victimes le plus élevé avait été enregistré le 19 juillet, trois cent deux personnes avaient alors été tuées.

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a par ailleurs indiqué jeudi qu'il pourrait y avoir plus de 700 000 réfugiés Syriens à la fin de 2012, contre 300 000 actuellement. Face à cette situation, les agences humanitaires de l'ONU ont revu à la hausse leurs besoins et demandent désormais quelque 487,9 millions de dollars (379,2 millions d'euros) pour venir en aide aux réfugiés. Ces fonds permettront de les aider jusqu'à "la fin de l'année", a précisé le coordonnateur pour les réfugiés syriens du HCR, Panos Moumtzis, lors d'une conférence de presse.

Tunis pour une force arabe

Mercredi, un double attentat a frappé le siège de l'état-major de l'armée au cœur de Damas tuant quatre gardes. L'attaque a été revendiquée par un groupe djihadiste, la branche de Damas de "Tajamo Ansar Al-Islam" (Rassemblement des partisans de l'islam), qui a perdu cinq combattants dont un kamikaze. Malgré ce nouveau coup dur porté à l'appareil sécuritaire, le régime ne lâche pas prise et reste déterminé àses adversaires.

Face à l'effusion de sang, la Tunisie s'est dite à New York favorable à une "force arabe de maintien de la paix" en Syrie, faisant écho au Qatar, qui a appelé à une intervention militaire arabe. Des entretiens à huis clos se sont tenus en marge de l'Assemblée générale de l'ONU entre des responsables arabes et l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui a reconnu à maintes reprises que sa mission était "très difficile".

"Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste paralysé, et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de trouver un moyen de progresser" vers un accord, a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors d'une réunion ministérielle du Conseil. Mais son homologue russe Sergueï Lavrov tient un autre discours. Il a de nouveau rejeté la responsabilité de l'impasse sur les "pays qui incitent les opposants à Bachar Al-Assad à refuser un cessez-le-feu et un dialogue" avec le régime.

Avec AFP

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