Navi Pillay souhaite une mission de l'ONU sur les disparus

Navi Pillay, haut commissaire de l'ONU.
Navi Pillay, haut commissaire de l'ONU.

La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, a souhaité mercredi à Alger la venue rapidement et sans conditions préalables d'une mission des Nations unies sur les disparitions forcées durant la guerre civile des années 1990.

Selon Mme Pillay, le gouvernement algérien a décidé d'accepter la demande du groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées ou volontaires d'effectuer une visite en Algérie pour, donner des conseils sur la façon de gérer la question difficile et profondément tragique des disparus. Navy Pillay, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue d'une mission de trois jours en Algérie, a souhaité que cette visite intervienne rapidement et sans conditions préalables.

"Je félicite le gouvernement pour son système de réparation destiné aux familles des victimes, basé sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale", a dit Mme Pillay, citée par l'agence de presse officielle APS. Les familles de 6.146 disparus ont accepté des compensations dictées par cette charte, adoptée par référendum en 2005 pour tourner la page des violences.

Cependant il faut relever que selon des ONG algériennes, 25% des familles ont refusé cette indemnité et celles qui l'ont perçue ont malgré tout besoin des corps pour pouvoir faire leur deuil. Elles manifestent de manière récurrente pour réclamer en outre la vérité sur ces disparitions. Et à chacune de leur sortie publique, ces mères et pères de disparus sont systématiquement embastillés par les services de sécurité qui les empêcher de manifester, pourtant pacifiquement.

La Haut commissaire de l'ONU a exhorté le gouvernement à prendre d'autres mesures pour leur fournir (aux familles des victimes) plus d'informations sur le sort des leurs.

Farouk Ksentini, président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, organisation créée par le pouvoir, avait indiqué plus tôt que l'Algérie "n'avait rien à cacher" concernant les disparitions durant la guerre civile, qu'elle était prête "à fournir toutes les explications" à la haut commissaire de l'ONU. Les autorités évaluent le nombre de disparus à environ 7.200 contrairement aux organisations des droits de l'homme qui les estiment au double.

Navi Pillay a en outre indiqué avoir suggéré que le rapporteur spécial de l'ONU nouvellement désigné sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, soit invité à visiter l'Algérie pour aider à régler certaines questions en suspens, liées à la décennie des violences.

La représentante de l'ONU a par ailleurs estimé que la liberté d'expression s'est considérablement améliorée au cours de ces dernières années en Algérie, et salué l'émergence de nouvelles libertés politiques clairement illustrées par le grand nombre de partis politiques représentés au Parlement depuis les élections législatives du 10 mai.

Toutefois, elle a fait état de certaines restrictions imposées à des organisations de la société civile, confrontées à des contraintes juridiques et administratives en Algérie. "Certains membres de la société civile sont aussi fréquemment harcelés, intimidés et arrêtés arbitrairement par les forces de sécurité et ne bénéficient pas d'une protection suffisante contre ces pratiques abusives", a-t-elle ajouté..

Le Parlement a adopté fin 2011 une nouvelle loi sur les associations, qui, selon l'opposition et les militants des droits de l'Homme, va renforcer l'hégémonie étatique sur la société civile.

Mme Pillay a encouragé le gouvernement à réviser les lois et les pratiques relatives aux organisations de la société civile et à la liberté de réunion et à demander à toutes les forces de sécurité de s'abstenir de violer les instruments internationalement reconnus. Durant sa mission en Algérie, Mme Pillay a été reçue par le président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre et s'est entretenu notamment avec plusieurs ministres.

Avec AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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kamel ait issi

Incroyable ! 3 sous pour nier toute poursuite judiciaire...

Il n'y a d'autre facon que d'economiser le temps et l'argent, et ce:

1. en rendant les corps et des rapports sur les circumstances, manieres sauvages utilise'es, etc. consistantes avec les otopsies, etc.

2. sigant un admission ecrite.

3. livrant les coupables a une justice independante.

4. payant des sommes faramineuses a toutes les familles algeriennes.

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madjid ali

Ils ont été embarqués en plein jour et devant tout le monde. Dîtes à leur famille ou vous les avez enterré. Bouteflika tu es résponsable devant le peuple et sourtout devant Dieu. Tu sais que des milliers ont été enlevés d'autres envoyés mourir au sahara. Que dira tu une fois sous terre. Celui qui a été d'accord avec la junte pour envoyer des Algériens dans des camps de consentration et mort criblé de balles.