Mizrana (Kabylie) : la brigade de la gendarmerie saccagée (actualisé)

Les manifestants ont dénoncé le mépris des autorités
Les manifestants ont dénoncé le mépris des autorités

Si les citoyens protestaient ou refusaient catégoriquement la construction de brigades de gendarmerie nationale avant leur démarrage à Mizrana, ils ont attendu à ce que les travaux de construction de celle de Mizrana soient achevés pour agir.

Le vent de contestation n'a laissé personne indifférente. Dans l’après midi de dimanche, à 15 h, c’était la population de plusieurs villages de Mizrana qui s’est organisée et a procédé par la suite à la démolition de la brigade de gendarmerie nationale implantée à la crête, une bourgade située sur la RN 72 à quelques encablures seulement du chef-lieu communal.

En effet, des dizaines de centaines de citoyens des issus principalement des villages de la communes de Mizrana, et quelques d’autres des villages limitrophes ont saccagé et brûlé les deux brigades respectivement situées dans leur territoire. Ce célibatorium qui devait accueillir dans le proche avenir les troupes de la gendarmerie nationale a été totalement détruit et incendié. Les dégâts matériels occasionnés se chiffrent en milliards de centimes. La brigade était fin prête pour accueillir ses locataires. Elle  devait ouvrir ses portes le 1er novembre prochain selon les dires des citoyens. Mais le vent de contestation en a décidé autrement. Les différentes franges de la population ont pris part à cet évènement. On compte des jeunes, moins jeunes et même des personnes âgées, selon nos sources. C'est dire le refus de la population de voir cet immeuble se réaliser.

Le chef de daïra et la protection civile refoulés

Le chef de daïra de Tigzirt qui fut escorté par les éléments de la brigade de la police judiciaire territorialement compétents a été refoulé en le menaçant par des jets de pierres. Il venait calmer les citoyens, mais sa venue n'a fait qu’attiser le feu. Par ailleurs, les éléments de la protection civile venus sur les lieux en vue d’éteindre le feu qui menaçait cet édifice, ont été aussi obligés à rebrousser le chemin par les manifestants en colère. Eu égard à la tension, les hommes de la protection civile n'ont pas insisté, ils sont repartis sans intervenir.

Des chaînes privées et de la presse écrite empêchées

Plusieurs chaînes télé privées et correspondants de la presse écrite et électronique ont été empêchés de filmer, photographier en vue des mesures de sécurité. "Nous avons interdit de filmer et de photographier pour ne pas créer de l’inquiétude, doutes et de la peur au sein des citoyens ayant pris part aux démolitions de cette bâtisse. Car, nous savons bien, si nous laissons nous filmer ou prendre des photos, beaucoup de nous, des paisibles citoyens en d'autres jours, seront exposés aux agents de sécurité", nous confie un des manifestants. Certains correspondants et cameramen des organes privées ont bien insisté de couvrir l’évènement, mais en vain.

Des dégâts matériels en milliards de centimes

Les dégâts matériels occasionnés par la destruction de la brigade de gendarmerie se chiffrent en milliards de centimes, les locaux étaient en leur phase finale. Ils devaient être livrés le premier novembre. Mais la colère populaire était passée par là : les murs totalement détruits, incendiés, des climatiseurs, des chauffe-bains, des groupes électrogènes, des seaux de peinture et bien d’autres objets de valeur sont détériorés. Le bilan est lourd. Et il est fort probable que ce celibatorium soit compromis.

Et même le siège de la daïra demeure toujours fermé et encerclé par un impressionnant cordon de sécurité depuis hier dimanche.

Comme nous l’avions rapporté dans l’édition d’hier, le siège de la daïra de Tigzirt étaient assiégé par les citoyens d’Azroubar en vue d’interpeller les autorités de daïra de respecter leurs promesses non tenues en l’installation de la téléphonie filaire au niveau de leur village, et dénoncent le "mutisme et la sourde oreille des autorités locales et celle d’Algérie Telecom". Les services de la sûreté ont vite dépêché depuis hier tôt la matinée un impressionnant cordon de sécurité pour protéger ce siège afin qu’il ne soit pas l’objet de destruction ou subisse le même sort que ce lui des brigades de gendarmeries et de garde communale. A l’heure où nous mettons en ligne, les citoyens d’Azroubar maintiennent toujours le siège de la daïra fermé et affichent leur détermination d’y aller la satisfaction totale de leur plate forme de revendication.

De notre correspondant : M. A.

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Commentaires (14) | Réagir ?

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PointSiTout

Le problème avec nous 'le peuple kabyle' est que nous ne cesserons jamais de nous chamailler entre nous comme des poules..... depuis la nuit des temps on est connu pour nos différences au sein d'une même famille, d'un mème village, voir d'un meme arch et enfin d'une même région.... tous les hommes kabyles ont été decsendu par leurs propres frères et jusqu'à aujourd'hui les trois leaders de kabylie ne se parlent pas entre eux... on pourrait comprendre le conflit de génération entre ait ahmed et les deux autres cons mais comment comprendre que deux hommes ayant milité ensemble depuis leur jeunesse et pendant plus de 20 ans ne se parlent plus depuis presque la même période de temps.... Retombez sur terre.... les kabyles se mangeront entre eux si un jour ils obtiennent cette autonomie..... surtout quand il s'agira de chercher à manger dans les quelques kilomèetres carré de leur territoir, alors cessez de nous casser les oreilles avec vos balivernes et laissez la kabylie en paix!

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anwa wiggi

Azul Fellawen,

Ceux qui doutent encore du caractère colonial et de la volonté d'asservir la Kabylie doivent enfin ouvrir les yeux.

Seule l'autonomie de la Kabylie pourra apporter l'épanouissement et le développement humain à cette région.

Il faut se débarasser de cet occupant, qu'il disparaisse avec son islamisme, ses milices, son etat, son gaz, son pétrole, on ne veut rien!!! Dégagez

Autonomie ou indépendance, aux Kabyles de choisir.

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