Salon international du livre d'Alger (Sila 2012) : l'Algérie s'auto-invite

La devise du Sila 2012 "Mon livre, ma liberté"
La devise du Sila 2012 "Mon livre, ma liberté"

Le 17ème Salon international du livre d'Alger ( Sila) qui ouvre ses portes du 20 au 29 septembre est entièrement consacré au cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie qui y occupe la place de l'invité d'honneur. Les activités prévues sont un remake de celles de la précédente année.

Le 17ème Salon international du livre d'Alger (Sila 2012) ouvre ses portes du 20 au 29 septembre au Palais des expositions, Pins Maritimes, après avoir été organisé au complexe du 5 juillet ces deux dernières années. L’invité d’honneur est… L’Algérie qui s’auto-invite à l’occasion du cinquantenaire de son indépendance. Le programme, déjà mis en ligne, ne présente pas d'originalité. Animation culturelle, hommages, conférences, tables rondes, promotions de livres, toutes ses activités, ne semblent avoir de diversité que leurs intitulés. En effet, elles convergent toutes sur le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie qui, n'ayant pas été commémoré officiellement par les autorités algériennes, afflue, à cette occasion, dans toutes ses déclinaisons possibles. Hamidou Messaoudi, P-DG de l'Enag (Edition nationale des arts graphiques), installé jeudi dernier commissaire général du Salon international du livre d'Alger (Sila), succèdant ainsi au DG des éditions Casbah, Smaïl Ameziane, a déclaré à ce propos au quotidien El Watan dans son édition du 14 septembre : "Mon livre, ma liberté est le slogan du 17e SILA qui coïncide cette année avec le cinquantième anniversaire de l’indépendance. Le livre a toujours été un vecteur de liberté. Beaucoup de personnes ont participé à la libération des peuples par leurs œuvres et beaucoup d’autres ont écrit sur la guerre de Libération nationale et les dépassements du colonialisme (…). Certains seront présents au Salon. Nous avons invité des écrivains, des historiens et des universitaires pour animer des conférences quotidiennes, lesquelles commenceront à partir de 14h. Plusieurs thèmes seront développés durant les débats."

Une série d'hommages à des écrivains qui n'ont aucune parenté d'écritures et d'esthétiques littéraires est prévue. Mouloud Feraoun, Réda Houhou, Rabah Belamri, Rachid Boudjedra, Yasmina Khadra seront en tête d'affiches commémoratives même si au côté des deux premiers écrivains "martyrs", Rachid Boudjedra et Yasmina Khadra sont en pleine puissance de création. Que peut apporter de plus ce Sila sur la vie et l'oeuvre de Mouloud Feraoun auquel un colloque international (dont les actes ne sont toujours pas publiés) a été consacré le mois de juin dernier à la bibliothèque du Hamma (Alger) et qui vu la participation d'un panel de spécialistes de l'écriture féraounienne.

Pour ce qui concerne la présentation de livres, tables rondes, le programme semble être axé sur les ouvrages d'histoire, sur l'histoire de l'Algérie de la période coloniale. Le programme prévoit, à titre d’exemple, la présentation de deux ouvrages par René Galissot et Daho Djerbal, à savoir Henri Curiel : le mythe mesuré à l’histoire et L’organisation spéciale de la fédération de France du FLN ; Waciny Laredj présentera son dernier roman, intitulé Les cendres de Myriam paru en 2010. Jacques Chevalier, l’homme qui voulait empêcher la guerre d’Algérie et L’aube d’une révolution-Margueritte, Algérie, 26 avril 1901 sont deux ouvrages qui seront présentés par Falon José-Alain, Christian Pheline et Corinne Chevalier.

Un hommage sera également rendu à Mohamed Seghir Oustani, fondateur des éditions La maison du livre disparues depuis longtemps avec les prestigieuses Enag, Enal, et plus tard Bouchène et Laphomic sous les coups de butoir de l'inculture officielle. Signalons la présence de Claude Juin, auteur de Soldats tortionnaires. Guerre d’Algérie. Des jeunes gens ordinaires confrontés à l’intolérable (Ed. Albin Michel, 2012).

Les ventes dédicaces prévues par les maisons d’éditions algériennes n’auront pas beaucoup de nouveautés cette année hormis les ouvrages réédités, romans, témoignages, essais. Les éditions Inas auront par contre l’exclusivité avec la parution du livre d’Abdelhafidh Yaha Ma guerre d’Algérie. Au cœur des maquis de Kabylie. 1954 – 1962 et les éditions Koukou la primeur avec La parfumeuse ou l’histoire occultée de Madame Messali Hadj de Mohamed Benchicou ; deux ouvrages qui ne manqueront pas d’attirer la foule des grands jours.

S'agissant des conférences, les grandes lignes du programme ne révèlent aucune nouveauté dans les sujets choisis. Des thèmes génériques comme "le livre algérien, un demi-siècle d'histoire" abordé l'an dernier aux mêmes lieux, et des domaines techniques sur la traduction et l'achat des droits ne sont pas faits pour attirer foule. Pour la présente édition du Salon international du livre d’Alger, le stand "Esprit Panaf" est reconduit, pour la troisième année consécutive.

En partenariat avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), un colloque sera organisé, à l'identique de celui du Sila 2011, sur les traces du combat pour l’indépendance à travers la littérature. Le cinéma s’invite également à ce 17ème Sila. En partenariat avec la Cinémathèque Algérienne, de cycles de projection de films du patrimoine national et universel portant sur la guerre d’indépendance. Le commissaire du 17eme Sila tient ce dimanche une conférence de presse à la Bibliothèque national du Hamma (Alger) sur l’organisation et les contenus de cette rencontre internationale du livre.

R.N

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