Gaz de schiste : Alger le produira pour Paris !

L'exploitation du gaz de schiste a de graves retombées écologiques sur les nappes phréatiques.
L'exploitation du gaz de schiste a de graves retombées écologiques sur les nappes phréatiques.

Le président français, François Hollande, a confirmé devant une conférence environnementale, le refus de la France d'introduire la fracturation hydraulique des roches sur son territoire.

"Dans l'état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l'environnement", a déclaré le chef de l'Etat français.

Il faut bien croire que l’Etat français a quelques raisons d’interdire sur son territoire toute exploitation des hydrocarbures de schiste ; en un mot d’y proscrire toute introduction de la technique dite de fracturation hydraulique de la roche dans le domaine de l’exploitation des hydrocarbures.

La France s’approvisionne en gaz à partir de la Russie, de la Mer du Nord et de l’Algérie. Son potentiel de gaz de schiste est évalué entre 40 et 200 années de sa consommation actuelle. La tentation devrait donc être grande dans ce pays, dépendant sur le plan énergétique, de se soustraire à ces importations. Son potentiel technologique, bien plus significatif que le nôtre, le prédispose à la maîtrise technologique de l’exploitation de cette manne gazière. Au contraire de l’Algérie, la France n’est pas en situation de stress hydrique. Elle pourrait, relativement, mieux encaisser la pollution des nappes phréatiques qui se trouveraient exposées aux adjuvants chimiques qui assurent l'efficacité de la facturation des roches qui emprisonnent les molécules de gaz. Mais, les nappes qui pourraient ainsi être exposées en France, comparées à celles que le projet Ouyahia-Sellal met en péril, sont à peine de petites flaques. Tout cela n’a pas empêché  la France de refuser d’emboîter le pas aux Américains et d’interdire sur son sol toute mise en oeuvre de la technique de fracturation hydraulique de la roche.

L’Algérie garde donc l’un des principaux acheteurs de son gaz. Bonne nouvelle, donc!

Mais, au regard de la décision française, comment l’Algérie peut-elle justifier l’exploitation de son gaz de schiste ? Pour alimenter l’Europe en gaz, l’Algérie va encaisser tous les coûts environnementaux et écologiques que l'Europe se refuse à payer pour disposer de son propre gaz !

Proscrite en Europe, la technique de fracturation hydraulique de la roche va être déployée en grand sur le continent africain. Elle prend son départ à partir de l’Algérie. L’environnement n’a pas la même valeur selon que l’on soit au Nord ou au Sud de la Méditerranée. Certes, cela n’est pas nouveau, notre continent connaît, depuis longtemps, un déversement, plus ou moins clandestin, de déchets toxiques en provenance du Nord. Mais là, la démarche est de nous faire croire, de surcroît, qu’elle est dans notre intérêt !

Nos gouvernants, cela est bien connu, sont bien plus futés et bien plus soucieux des intérêts de leurs administrés que ne peut l'être un François Hollande !! Dont act... et ne les imaginons pas s'aligner sur la position courageuse de Paris.

Mohand Bakir

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Momolito Momolito

Qu'est-ce que le gaz de schiste et quels sont les dangers de son exploitation? Reportage de Découverte (Radio-Canada) et entretien avec l'animateur Charles Tisseyre. « Le gaz de schiste contient beaucoup d'impuretés, comme le sulfure d'hydrogène, un gaz explosif potentiellement mortel, et le méthane, un des gaz à effet de serre les plus puissants. Or, pour purifier ce gaz, il faut brûler les impuretés. Il en sort donc des nitrates sulfureux, qui causent les pluies acides, […]

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