Rasemblement pour la culture et la démocratie : en dents de scie

Le président du RCD, Mohcine Bellabas, brouille les cartes électoralistes.
Le président du RCD, Mohcine Bellabas, brouille les cartes électoralistes.

Les arguments politiques par lesquels le RCD de Mohcine Bellabas a boycotté les législatives du 10 mai deviennent favorables pour justifier sa participation aux communales du 29 novembre 2012.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) décide de participer, à une large majorité des membres du Conseil national du parti, réunis aujourd’hui à Alger, aux élections locales du 29 novembre prochain. Et il l'annonce dans un contexte politique qui aurait eu, logiquement, radicalisé ses positions vis-à-vis du pouvoir ne fût-ce qu'au niveau des échéances électorales. En effet, la nouvelle donne de la situation politique post-législatives, notamment la nomination d'un nouveau gouvernement qui a maintenu à son poste la ministre de la culture, Mme Khalida Toumi, transfuge du RCD et permis le retour d'un des ex-mêmbres fondateurs du MCB-RCD Amara Benyounès à la tête du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, ne semble pas l'affecter. Au contraire, cela a paradoxalement conduit le RCD à s'inscrire en droite ligne des prolongements des législatives que sont les communales. Comment le RCD peut-il concilier les décisions du boycott des législatives, ses critiques quelque peu tièdes sur la nomination du gouvernement qu'il a qualifié de persistance dans le renouvellement de l’échec” et sa décision d'être au rendez-vous des locales du 29 novembre prochain?

Sur le terrain politique, il y a un enjeu de taille: la Kabylie. Peut-il se permettre le luxe, quitte à brader son âme, de perdre au profit de son frère ennemi le FFS qui, malgré l'hémorragie qui a saigné ses rangs, investit résolument dans les trois wilayas, Tizi-Ouzou, Béjaia, Bouira que Ali Laskri, secrétaire général de la formation de Hocine Aït Ahmed, forte de ses 21 sièges au parlement, a sillonné ces derniers jours. Le RCD, déjà en difficulté en tant que parti d'opposition sur la scène politique, fragilisé, faut-il le dire, par le départ de son leader historique, Saïd Sadi, peut-il se risquer à un auto-isolement de la sphère du pouvoir autour de laquelle il a toujours gravité? Ne pas participer aux communales ne signifierait pas autre chose qu'une politique hara-kiri de sa part.

C'est pourquoi, après avoir longtemps tergiversé avant de décider in extremis du boycott des législatives, ayant même demandé du gouvernement de l'époque des "garanties" et la présence d'observateurs internationaux, le RCD retourne ses propres arguments, alignés pour en justifier le boycott des législatives, pour, cette fois, argumenter sa participation aux communales: "Peut?on laisser le pouvoir local à des élus par défaut ? Les élus locaux ont?ils, malgré tout, un pouvoir d'action sur la situation sociale, économique, culturelle et environnementale de leur municipalité ? La fraude électorale est?elle une raison suffisante pour boycotter le scrutin ? Le vote des militaires ne risque?t?il pas de fausser les résultats des élections dans certaines localités ?" a déclaré dans son discours d'ouverture aux membres du conseil qui semble vouloir devancé la critique sur ce qu'il a qualifié lui-même d'"incohérence stratégique".

C'est là tout le problème du Rassemblement pour la culture et la démocratie dont les décisions politiques face aux logiques électoralistes du pourvoir ont toujours pris des reliefs en dents de scie.

R.N.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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hemza amaloul

ça c'est pas une politique, c'est un jeu d'enfants, et ceux que je peux dire sur l RCD c'est que ils ont devisé toute la kabylie et meme toute l'algerie par des décisions pareilles, incroyable ce pays c pitoyable la politique chez nous ?

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Raveh Aksel

Les seuls qui ont ruiné ce pays et divisé ses habitants, ce sont ceux qui ont squatté ce pays depuis 62, aidés par leurs marionnettes islamistes!! Tout le reste n'est que diversion !!

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Guel Dring

Il faut au moins sauver ce qui reste à sauver et garantir à ses adhérents la sauvegarde de leurs droits constitutionnels, pour se consoler.

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