Gouvernement Sellal : les redresseurs FLN/RND hurlent avec les loups

Les deux mentors de Bouteflika évincés du gouvernement Sellal
Les deux mentors de Bouteflika évincés du gouvernement Sellal

Le départ du gouvernement d'Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et d'Ahmed Ouyaha, le patron du RND va-t-il redonner du poil de la bête aux redresseurs de ces deux formations en tête dans le "nouveau" parlement ?

Le Mouvement de redressement et de l’authenticité du FLN qui a battu en retraite durant toute la période des législatives du 10 mai a tenu ce jeudi, au lendemain de la nomination gouvernement Sellal, une réunion d’évaluation de la situation politique du parti après le départ d’Abdelaziz Belkhadem du gouvernement. Mohamed Seghir Kara, le chef de file des redresseurs n'a pas caché sa "satisfaction", selon le quotidien électronique Algériepatriotique qui en rapporte les propos, de voir évincé le patron du FLN de la "nouvelle" formation gouvernementale: "Nous sommes très contents de cette annonce qui dynamisera assurément notre mouvement", a-t-il indiqué dans une déclaration à Algeriepatriotique.

Réunis à Draria (Alger) ce jeudi, la mouvance des redresseurs du FLN qui a contesté les listes électorales de Belkhadem pour les législatives du 10 mai avant de s'aligner sur les rangs "unificateurs" pour des raisons, semble-t-il, électoralistes, reprend ainsi du poil de la bête et prévoit d'ores et déjà la reprise de leur mouvement de contestation de 2004. Selon la même source, pour Mohamed-Seghir Kara, l’absence de Belkhadem dans le nouveau gouvernement est un signe avant-coureur de sa "fin politique" car, selon lui, c'est là un "désaveu" pour l'homme fort du parti, l'oeil et l'oreille d'Abdelaziz Bouteflika, présent dans tous les précédents gouvernements depuis 1999. Mohamed Seghir Kara va même jusqu'à dire que ce limogeage en règle d'Abdelaziz Belkhadem dont la formation est pourtant majoritaire au parlement, ne serait qu'une réponse favorable du chef de l’Etat aux plaintes maintes fois déposées par le mouvement de redressement d'"enlever à Abdelaziz Belkhadem le "parapluie" présidentiel." écrit Algériepatriotique.

Ce départ de l'ex-chef du gouvernement et ex-conseiller personnel du chef de l'Etat permettra également, selon les propos de Mohamed Seghir Kara, une redistribution des cartes au sein du FLN: "Dès l’annonce du nouveau gouvernement, plusieurs cadres du parti qui étaient avec Belkhadem ont émis le vœu de rejoindre notre mouvement. Je ne donnerai pas de noms. Mais pour nous, les portes restent ouvertes à tous les militants qui veulent redresser le FLN", puis de faire remarquer que Belkhadem, qui n’a plus de "soutien" parmi les ministres FLN au gouvernement, commence à être sérieusement isolé. Son éviction du gouvernement serait-elle aussi le déclencheur de son éviction du parti lui-même ?

Tandis que les redresseurs du FLN se frottent les mains et sortent une nouvelle fois de leur tanière, ceux de la deuxième famille politique algérienne, le RND, regroupés autour du P/APC d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni espère tirer grandement profit du départ d'Ahmed Ouyahia. D'ores et déjà les ténors du parti comptent tenir prochainement une réunion et décider rapidement de la marche à suivre puisque, avec la destitution de leur patron autoritaire, qui aurait étranglé toute contestation intra-RND, les redresseurs du parti n'auraient désormais rien à craindre de lui et l'on s'attendrait à une nouvelle saison d'un RND bis. Par contre, du côté de l’entourage d’Ahmed Ouyahia, le départ d’Ouyahia du gouvernement est vu comme un "retrait stratégique" qui lui permettrait de bien se préparer pour "les futures grandes échéances qui attendent le pays", c'est-à-dire la présidentielle de 2014. Ahmed Ouyahia qui n’a jamais caché son ambition de briguer un mandat présidentiel, au bout d'une longue carrière aux devants de la scène politique et dans les arcanes du pouvoir, a été, le représentant personnel d'Abdelaziz Bouteflika depuis l'absence de ce dernier de la scène politique. Mais, sa force qui lui a permis de régner en maître de chasse sur le RND n'est plus. Premier ministre obéissant, homme de l'ombre, réputé proche des militaires, Ahmed Ouyahia n'a plus cette main de velours et de fer au poste de Premier ministre. Et, aujourd'hui, tout porte à croire qu'il est en pleine phase préparatoire.

Les deux leaders Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia, respectivement leaders du FLN et du RND dresseront-ils d'autres meutes au sein de leur formation respective au sein du parlement, sachant que leur éviction du gouvernement Sellal est loin de signifier leur fin de carrière politique.

L.M./Algériepatriotique

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Belaid Slaouti

Il s’agit de libérer l’Algérie des séquelles de ces caciques qui se chamaillent et qui ne veulent absolument pas nous libérer de ces obstructions systématiques qu’ils ont délibérément crées. La refonte du système nécessite vous conviendrez l’éloignement définitive de ces vieilles figures qui n’ont fait que polluer l’économie de l’Algérie et terni l’amorce d’une véritable démocratie.

C’est pour cela que je suis résolument opposé à la teneur de cet article qui ne fait que brosser dans le sens du poil pour Moussa l’Hadj au détriment de l’Hadj Moussa.

ils sont de connivence pour ruiner l’Algérie alors ne tirons pas à boulets rouges sur Mr Sellal il est en mesure de redresser cette situation déplorable.

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madjid ali

Regardez cette mafia!