Le Mali demande l'intervention militaire de la Cédéao au nord

Le président malien appelle la Cédéao au secours
Le président malien appelle la Cédéao au secours

Devant l'avancée des narco-islamistes du Mujao, sans doute soutenus par Al Qaida, les autorités maliennes ont demandé mercredi l'aide de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Enfoncé dans des problèmes d'autorité à Bamako notamment la terrible méfiance qui ronge l'armée, le Mali s'en est remis à la Cédéao pour intervenir militairement pour aider à libérer le nord du pays, occupé depuis avril par des groupes de narco-islamistes affiliés à Aqmi.

"Le Mali est en danger et ce danger est un danger transfrontalier. Sa gestion va au delà de la capacité de l'Etat malien", a déclaré le secrétaire général de la présidence malienne, Baba Berthé. La requête formulée par le président par intérim Diancounde Traoré a été transmise par Baba Berthé au chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Cédéao Alassane Ouattara, lors d'une rencontre à Abidjan.

"La réponse doit être une réponse transfrontalière. Le président Traoré m'a donc envoyé ici pour demander le soutien de la région subsaharienne, de la Cédéao, de la Côte d'Ivoire pour gérer ce problème, en relation avec l'Union africaine et les Nations unies", a-t-il ajouté, précisant que les négociations se poursuivraient avec les islamistes.

Mardi, le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Felix-Paganon avait annoncé que le président Traoré avait adressé une requête à la Cédéao "pour apporter une contribution militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord".

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre à Abidjan, la présidence ivoirienne précise que le Mali a demandé l'aide de la Cédéao pour assurer la sécurité des institutions de son gouvernement de transition, réorganiser son armée et ses forces de sécurité et rétablir son intégrité territoriale.

L'ancienne junte militaire, contrainte sous la pression internationale de remettre le pouvoir cette année à une autorité civile dirigée par le président Traoré, a rejeté mercredi tout déploiement de forces terrestres étrangères sur le territoire malien. "Notre réaction est claire. Nous acceptons un soutien logistique et aérien et des frappes aériennes mais (un déploiement) de forces terrestres est hors de question", a déclaré Bakary Mariko, porte-parole de l'ex-chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.

La Cédéao a déclaré qu'elle était prête à envoyer quelque 3.000 soldats au Mali pour reprendre le contrôle du Nord.

Le coup d'Etat militaire mené par le capitaine Sanogo le 22 mars avait tout précipité. Les Touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad, aidé de groupes islamistes avait, dans une percée éclair conquis les plus importantes villes du nord, un territoire que ce mouvement indépendantiste veut ériger en Etat touareg indépendant. Cependant entretemps, la donne sur le terrain a changé. 

Les narco-islamistes d'Ansar Dine, du Mujao en coodination avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont évincé les insurgés touaregs et pris le contrôle des villes Gao, Kidal et Tombouctou. Depuis les combattants du MNLA se sont réfugiés loin de ces bourgs dans l'espoir sans doute de préparer une offensive afin de chasser les narco-islamistes et reconquérir "leur territoire".

Sofiane Ayache/Reuters

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