La justice britannique a reconnu aujourd'hui au pilote algérien, Lotfi Raissi qui a passé cinq mois en prison pour avoir été accusé injustement de faire partie du groupe des pirates de l'air à l'origine des attentats du 11 septembre, le droit de demander réparation du préjudice subit au gouvernement britannique.

Lotfi Raissi, 33 ans, avait été arrêté à Londres, 10 jours après les attentats du11 septembre 2001 et maintenu dans le quartier de haute sécurité de la prison deBelmarsh dans le sud-est de la capitale. Le 21 septembre 2001 à l'aube des agents de Scotland Yard avaient enfoncé la porte de son appartement à Colnbrook (Berkshire, ouest de Londres) et l'avait interpellé sans ménagement en lui pointant un revolver sur la tête. Emmené nu dans la voiture des policiers, il n'avait été libéré que cinq mois plus tard, les magistrats saisis ayant rejeté l'ensemble des éléments retenus contre lui.

Même après avoir été innocenté des accusations portées contre lui, Raissi disait continuer à figurer sur une liste noire de toutes les compagnies aériennes et affirmait que sa vie a été ruinée.

Le gouvernement britannique a rejeté une demande d'indemnisation déposée en 2004. Mais, la Cour d'appel de Londres a ordonné, aujourd'hui jeudi, au gouvernement de réexaminer la demande d'indemnisation, en arguant que la façon dont la procédure d'extradition et les refus de libération sous caution ont été menés étaient "un abus de procédure».

Les États-Unis ont fait valoir que Raissi était liée à Hani Hanjour, le pilote soupçonné d'être responsable du crash de l'avion sur le Pentagone à Washington. Ils ont cherché à extrader Raissi sur la base du double chefs d'accusation de faux et usage de fausse licence du pilote américain qu'un tribunal britannique a rejeté en 2002.
Raissi a déclaré qu'il voulait des excuses publiques de la part du gouvernement britannique.

"Je veux qu'on fasse une large publicité à ces excuses, à cause du rôle joué le gouvernement britannique. Je ne suis pas un terroriste, j'abhorre le terrorisme, at-il déclaré à la BBC. J'ai pleuré de joie lorsque j'ai entendu le jugement. J'ai toujours dit que j'avais foi en la justice britannique et j'ai finalement obtenu (justice) aujourd'hui", a déclaré le pilote de ligne devant le tribunal. "Je peux m'attendre à coup sûr à avoir bientôt des nouvelles du ministre de l'Intérieur avec les excuses si longtemps attendues", a-t-il ajouté.

Le Ministère de la justice a dit qu'il allait réflechir si oui ou non il ferait appel de la décision.

L.M (avec Reuter et AFP)