Tunisie : le trublion ambassadeur français Boris Boillon écarté

Boris Boillon.
Boris Boillon.

Son éviction était sur toutes les lèvres depuis plusieurs semaines.

Cette fois-ci c’est officiel. L’ex-ambassadeur de France en Tunisie Boris Boillon désigné par Nicolas Sarkozy a été remplacé par François Gouyette, ancien ambassadeur français de Libye. Boris Boillon restera, quant à lui, dans les mémoires pour ses multiples dérapages. Dès la prise de ses fonctions, il fait polémique, qualifiant les questions des journalistes tunisiens de "débiles".

Boris Boillon est officiellement évincé de son poste d’ambassadeur de France en Tunisie. Il passe désormais la main à François Gouyette, 56 ans, ex-ambassadeur français de Libye, nommé dimanche 26 août par décret.

Maladroit, l’ex-ambassadeur de France en Tunisie, nommé par Nicolas Sarkozy, n’a jamais su se faire accepter. Dès la prise de ses fonctions, il trébuche. Lors de sa première rencontre avec les journalistes tunisiens, le nouvel ambassadeur s’emporte. Il refuse de répondre aux questions sur Michelle Alliot-Marie, qui avait créé la polémique en proposant le savoir-faire français en matière de répression, alors que le régime de Ben Ali était à l’agonie. "N’essayez pas de me faire tomber avec des trucs débiles !", répond Boris Boillon à une journaliste. Seulement, l’entretien est filmé. Et la vidéo fait le tour de la toile. Très vite, la contestation enfle contre l’ambassadeur français.

"Boillon dégage !"

Le 19 février 2011, un appel à manifester sur Facebook  est lancé pour réclamer son départ. "Boillon dégage !", scandent les 500 protestataires réunis sous la fenêtre de l’ambassade, reprenant le slogan de la révolution qui a conduit à la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier. Les journalistes n’ont également pas manqué d’exprimer leur indignation face aux propos du nouvel ambassadeur, voyant en lui une nouvelle arrogance de l’ancien colon, alors que le pays boude Paris pour sa proximité très étroite avec le régime de Ben Ali.

De polémique en polémique

Redorer l’image de la France en Tunisie, sérieusement écorchée. C’est la mission que Nicolas Sarkozy avait confié à son dauphin diplomate. Un échec cuisant. Même après moult excuses, l’ambassadeur arabophone, ne réussit pas à faire oublier son attitude. Il fait à nouveau très vite parler de lui, notamment lorsqu’il affiche son soutien sur le plateau de Canal+ à Mouammar Kadhafi, le défunt leader libyen, avant que le France ne s’engage dans le conflit en Libye, affirmant qu’"on fait tous des erreurs dans sa vie, et on a droit au rachat" et que "s’il était terroriste il ne l’est plus".

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