Arafat aurait été assassiné : la France ouvre une enquête

Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, pourrait avoir été assassiné.
Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, pourrait avoir été assassiné.

C'est une première. Trois juges français vont enquêter sur la mort en 2004 de Yasser Arafat, ancien président de l'Autorité palestienne. L'ancien dirigeant de l'OLP était décédé à l'hôpital de Percy en France.

Trois juges français vont enquêter sur la mort en 2004 de Yasser Arafat après l'ouverture mardi à Nanterre d'une information judiciaire contre X pour assassinat, alors que la veuve de l'ex-dirigeant palestinien soupçonne un empoisonnement au polonium. "Trois juges d'instruction ont été désignés pour conduire cette enquête par le président du tribunal de grande instance de Nanterre", a-t-on appris auprès de la présidence du tribunal, qui n'a pas souhaité préciser leurs noms dans l'immédiat.

"Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat, comme attendu après le dépôt de plainte de Mme Arafat", avait affirmé plus tôt à l'AFP une source proche du dossier, corroborée par une autre source proche du dossier. La veuve et la fille de Yasser Arafat, ainsi que leurs avocats, se "félicitent" de cette annonce, selon un de leurs avocats français, Me Pierre-Olivier Sur.

L'Autorité palestinienne a également salué la décision. Le président Mahmoud Abbas a officiellement demandé au président François Hollande "de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l'ancien président Arafat", a déclaré à l'AFP le négociateur Saëb Erakat.

Israël "ne se sent pas concerné par cette enquête malgré des accusations farfelues portées contre nous", se justifie, de son côté le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, disant toutefois "espérer que cette enquête fera toute la lumière sur cette affaire".

L'ouverture de l'enquête en France fait suite au dépôt, le 31 juillet, d'une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile par Souha Arafat, après la découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l'ex-dirigeant palestinien. Il n'y a jamais eu d'informations médicales claires sur la mort d'Arafat, le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire de Percy (Hauts-de-Seine). Les dirigeants palestiniens et ses proches sont persuadés qu'il est mort empoisonné. Si c'est le cas, il restera à trouver qui serait derrière son assassinat. Israël ? Un pays arabe ? Des ennemis palestiniens  ? Difficile d'avancer une hypothèse. 

"Quantité anormale de polonium"

Le rapport d'hospitalisation français, daté du 14 novembre 2004 et cité mardi par le site Slate.fr, fait état d'une inflammation intestinale "d'allure infectieuse" et de troubles de coagulation "sévères". Slate.fr évoque la piste d'un "empoisonnement" par une toxine de champignon vénéneux. L'Institut de radiophysique de Lausanne a annoncé vendredi qu'il comptait se rendre à Ramallah pour examiner la dépouille de Yasser Arafat, après le feu vert de sa veuve.

La défense de Mme Arafat avait alors demandé que cet acte d'enquête soit mené "en collaboration avec la juridiction d'instruction française, régulièrement saisie, qui doit désigner un magistrat instructeur pour procéder aux investigations qui s'imposent".

La polémique sur les causes de la mort d'Arafat avait été relancée après la diffusion le 3 juillet, par la chaîne arabe Al-Jazeera, d'un documentaire. Il révélait que l'Institut de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat remis à sa veuve par l'hôpital français, y avait découvert "une quantité anormale de polonium".

Après cette découverte, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l'Autorité palestinienne demandant l'examen de la dépouille. Il avait alors sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord.

Les experts du CHUV sont prêts à se rendre en Cisjordanie "dans quelques jours", avait dit vendredi le porte-parole du Centre, Darcy Christen, précisant qu'il fallait agir rapidement. "Le temps presse, on peut dire que c'est une question de semaines, pas de mois, car la traçabilité du polonium diminue de moitié tous les 138 jours", avait-il affirmé.

Les experts devront d'abord faire "une mission de repérage", pour examiner le mausolée où se trouve la dépouille de Yasser Arafat, et recenser les disponibilités technologiques et scientifiques sur place. L'examen du corps devrait avoir lieu lors d'une seconde mission.

Avec AFP

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Notproud

Cela va peut être faire avancer Le Schmilblick. !! De savoir qu’il a été assassiné !! Pffff

Vivement la retransmission des premiers pas de Curiosity su Mars…

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Khadija Ait Oulmi

Et voici nos journaux qui pleurent Arafat.

Personne ne pleurent nos Algériens assassinés chaque jour par tous les moyens.

L´Algérie offre des millions de dollars chaque année à la Palestine alors que les Algériens meurent de faim.

Combien de Palestiniens sont pris en charge totalement en Algérie ?

On ignore aussi les réseaux intégristes que fomentent les Palestiniens installés en Algérie contre l´Algérie.

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