Dellys : la population d’Afir bloque les sièges de la mairie et de la daïra

Les habitants d'Afir sont obligés de puiser l'eau dans les fontaines depuis des mois.
Les habitants d'Afir sont obligés de puiser l'eau dans les fontaines depuis des mois.

Les citoyens de cette localité de 24 villages ne décolèrent pas. Ils veulent que les autorités les entendent et prennent leurs problèmes en charge. Ce qui n'est pas le cas après une semaine de protestation.

Les citoyens des 24 villages que compte la commune d’Afir, relevant de la daïra de Dellys, à une cinquantaine de km à l'est de Boumerdès ont entamé, aujourd’hui dimanche, leur deuxième semaine de protestation en prcédant à la fermeture des sièges des APC, et de la daïra. L'objectif de cette colère : demander l’amélioration de leur cadre de vie et interpeller les autorités locales sur la pénurie d’eau potable. L'eau, selon des témoignages est dévenue rare, elle n’a pas coulé des robinets depuis plus de quatre mois.

Depuis la semaine dernière, la population de Dellys continue de bloquer les différentes institutions étatiques, toutes les routes entrant et sortant en ville, la route nationale 24 à l’aide de pierres, des tas de sables, troncs d’arbres et tous sortes d'objets hétéroclites pour crier son ras-le-bol et faire entendre leur voix. En face, aucune réaction des autorités. La répression a été leur unique réponse.

La population s’est ainsi organisée comme un seul homme. Les citoyens protestataires n’abdiquent pas et ne comptent pas baisser le ton. "Comment ce fait-il, on demande nos droits, et on nous sort des forces antiémeutes, c’est de l’injustice, où sont alors nos droits ? Comment peut-on demander autrement son droit ? Il n’y a que l'action sur le terrain qui vaut" s'insurge un citoyen. La fin du calvaire de la pénurie d’eau n’est pas pour demain, car selon les témoignages que nous avons recueillis, les responsables ne font rien pour trouver une solution.

"Nous, habitants des villages de la commune d'Afir de Dellys, sommes confrontés à un véritable calvaire du manque d’eau potable, une denrée qui ne coule parfois de nos robinets qu’une fois par mois. Il arrive qu'elle ne coule de nos robinets pendant trois à quatre mois" lancent les citoyens. Pas seulement, "puisque nous souffrons des mauvaises conditions de vie", nous confie-t-on. A titre d’exemples, la dégradation des routes, les coupures récurrentes d’électricité, le non-raccordement de certains bâtisses au réseau d’assainissement…etc. "Nous avons soif, nous payons les abonnements à l’ADE sans qu’une goutte ne coule de nos robinets", nous dit un citoyen de cette localité.

"Depuis plus de quatre mois, nous sommes privés d'eau sans que les responsables ne daignent se pencher sur la situation. On a recours en été comme en hiver, à l’eau des citernes puisée dans les fontaines du village. Notre vie est infernale", fulmine un autre protestataire. Un autre citoyen de Abada nous a avoué à ce propos : "Je me demande pourquoi tous les responsables à différents nivaux, restent indifférents à notre situation. C’est inadmissible ?!". Avant d’enchaîner : "Pourtant, les responsables de l’ADE ne cessent d’annoncer que l’eau est disponible dans presque tous les foyers, ce qui est faux". Ce protestataire nous a fait savoir que les autorités concernées ont été interpellées à maintes reprises, en vain. Cet épineux problème perdure encore et les habitants continuent de subir les affres de cette pénurie. "C’est pour cela que nous avons décidé à l’unanimité à mener ces actions comme ultime alternative", lâche l'un des habitants d'Afir.

Les habitants des villages de la commune d’Afir affichent leur détermination d’y aller loin de leur mouvement de protestation qu’ils ont enclenché depuis la semaine dernière. Dans la matinée de cette journée de protestation, aucun responsable ne s’est manifesté encore pour dialoguer avec ces citoyens de ce paisible village. 

Les citoyens des 24 villages d’Afir ne décolèrent pas et sont déterminés même à entamer d’autres actions d’envergure pour obtenir gain de cause.

De notre envoyé spécial à Dellys : Mohammed Amrous

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