Mali : le nouveau gouvernement de transition a été désigné

Le nouveau gouvernement aura la tâche lourde de reconstruire l'Etat malien.
Le nouveau gouvernement aura la tâche lourde de reconstruire l'Etat malien.

Après plusieurs mois de crise politique, le Mali vient de se doter d'un nouveau gouvernement d'"union nationale".

Le président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, a validé lundi 21 août la composition d'un nouveau gouvernement de transition pour tenter  de rétablir l'ordre constitutionnel, dans un pays en crise politique depuis le coup d'Etat du 22 mars. Le nouveau cabinet d'"union nationale", exigé par l'Afrique de l'Ouest, est marqué par le départ de plusieurs ministres de la précédente équipe, dont ceux des affaires étrangères et de la communication.

Selon le décret présidentiel, le nouveau ministre des affaires étrangères est Tiéman Coulibaly, qui fait son entrée dans le gouvernement et dont le parti politique est membre du Front pour la démocratie et la République (FDR, front anti-putsch). Celui de la communication est Bruno Maïga, qui était ministre délégué dans le gouvernement précédent formé le 24 avril.

Il est, par ailleurs, créé un ministère des affaires religieuses et du culte, confié au Dr Yacouba Traoré. Le remaniement a aussi été marqué par le départ des ministres de l'agriculture et du commerce. La nouvelle équipe compte trente et un membres, dont quatre femmes. Presque tous les regroupements politiques maliens y sont représentés, et elle est toujours dirigée par le premier ministre Cheick Modibo Diarra, que le président a décidé de maintenir  à son poste en dépit des appels à sa démission.

Rien de précis pour reconquérir le nord

Le 7 juillet, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (la Cédéao, composée de quinze pays dont le Mali) avaient fixé à Bamako un ultimatum qui expirait au 31 juillet pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, ayant l'assise suffisante pour reconquérir le Nord, occupé par les islamistes liés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), où ils appliquent la charia (loi islamique).

Cet ultimatum avait ensuite été prorogé. Excédés par l'impuissance du premier ministre Cheick Modibo Diarra à agir face aux exactions commises dans le Nord, mais aussi à Bamako par des hommes de l'ex-junte militaire, l'Afrique de l'Ouest avait menacé de ne plus le reconnaître et d'exclure  le Mali de la Cédéao.

L'organisation régionale prépare l'éventuel déploiement au Mali de quelque 3 300 soldats, mais les contours de cette force, logistiquement soutenue par plusieurs pays occidentaux, restent encore flous. Elle attend la demande formelle du pouvoir  de transition à Bamako, ainsi qu'un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais pas seulement, puisque le gouvernement malien ne veut pas voir la force militaire de la Cédéao stationnée à Bamako. Enfin, ce déploiement a  des contours imprécis : qui finance l'opération ? Quelle composante ? Quel mandat ? C'est dire qu'il est encore loin de la voir se constituer.

Les trois grandes villes et régions administratives du nord du Mali – Tombouctou, Kidal et Gao – sont tombées aux mains des islamistes à la faveur d'un coup d'Etat commis le 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré.

Avec AFP

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