Des jeunes enlevés à Aït Yahia Moussa : intrigues au sommet de l’Etat

Certains voient dans ces enlèvements, une provocation du pouvoir pour pousser la Kabylie au pourrissement.
Certains voient dans ces enlèvements, une provocation du pouvoir pour pousser la Kabylie au pourrissement.

A quoi rime ce qui se passe dans la localité d'Aït Yahia Moussa ? Quel est l'objectif de l'enlèvement de jeunes qui avaient manifesté il y a quelques jours devant le cantonnement militaire ? En attendant de répondre à ces questions, et sur fonds de tiraillements au sommet, la situation est particulièrement inquiétante sur place.

Alors que plusieurs jeunes ont été enlevés par les forces de sécurité, au cours des nuits de jeudi et vendredi, dans la commune d’Ait Yahia Moussa, lieu situé à mi distance entre Tizi Ouzou et Draâ El Mizan, une forte mobilisation citoyenne commence à s’organiser à travers toutes les contrées de la vallée du Djurdjura.

Cette mobilisation s’est élargie aujourd’hui, jour de la fête de l’Aïd, aux partis politiques dont notamment le FFS qui a dépêché sur les lieux ses députés. Selon les témoignages recueillis sur place, il s’agirait de jeunes membres de comités de villages qui avaient organisé une marche de protestation contre les troupes de l’ANP accusées de mettre le feu aux forêts, qui ont été particulièrement ciblé par ces enlèvements mystérieux.

Si le nombre de personnes enlevées reste inconnu en raison de l’anarchie qui y règne depuis trois jours, il n’en demeure pas moins que les rumeurs vont bon train. Le chiffre varie d’un interlocuteur à l’autre, alors que les signes qui précèdent la révolte sont perceptibles dans toute la région

Samedi, pendant que les éléments de la Sonelgaz tentaient de rétablir vainement le courant d’électricité dans un déluge d’incendies qui a réduit en cendres les massifs forestiers de Bouhamou, Boumahni et Sidi Ali Bounab, les troupes de l’ANP ont interdit tout accès à cette commune.

Contacté par Le Matindz, un député FFS dira en substance que "ce qui se passe en ce moment en Kabylie et dans d’autres régions du pays, ressemble à s’y méprendre à une déclaration de guerre lancée par un clan du pouvoir contre un autre."

Cette thèse est reprise en chœur par d’autres formations politiques, à l’instar du RCD, du PT et du PLJ dont un membre du conseil national dira que "nous sommes en présence d’une guerre déclarée entre l’armée qui pousse inexorablement le peuple à la révolte et la présidence qui a bloqué, depuis le scrutin du 10 mai dernier, toutes les activités politiques pour éveiller les soupçons du citoyen." C’est la même lecture que font les élus RCD qui estiment par ailleurs que les intrigues qui secouent le régime algérien depuis l’avènement du printemps arabe ne concernent en rien le peuple algérien. Ni ANP ni Bouteflika, ont-ils encore expliqué.

Affaibli par les défaites de Bush et de Sarkozy dont il était le chouchou, Bouteflika qui a plus de défauts que de qualités, de vices que de vertus, en guise de riposte a ses adversaires, n’hésite pas à tenir en otage les institutions de la République, alors que l’ANP qui exerce seule, de façon impitoyable, la totalité du pouvoir depuis le 1er novembre, refuse de rendre l’Etat à la nation.

En dépit de sa grogne, la Kabylie refuse de s’engager dans des émeutes. Combien même enragées par la politique de "la terre brûlée" qui n’a rien à envier à celle des maîtres des enfumades durant la colonisation, les populations algériennes savent désormais que les rapports de force en présence ne leur permettent pas d’engager pour l’instant le bras de fer avec un régime réputé pervers, pernicieux et sadique.

Saïd Radjef

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Commentaires (14) | Réagir ?

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PointSiTout

Alors la ca embouche un coin d'entendre que le RCD a fait quelque chose pour la kabylie et que le FFS n'a rien fait pour la kabylie haha... avant que le RCD n'ait appelé de pauvres villagois à prendre les armes pour se défendre contre les hordes terroristes, le FFS a essayé d'éviter le versement de sang d'algériens et les centaines de milliers de morts d'une guerre qui n'a toujours pas livré ses secrets..... Le RCD lui a conribué à mettre l'algérie à feu et à sang en appuyant des généraux qu'il dénonce aujourd'hui, il a appuyé le pouvoir et jusqu'a la venue de bouteflika que tous les kabyles vomissent au jour d'aujourd'hui et au final c'est pour avoir quoi? les terroristes ont tous été amnistiés, des centaines de milliers de morts et la kabylie réduite en cendres avec comme fruit sur le gateau, un terrorisme qui a disparu partout sauff en kabylie.......... elle est bien bonne celle - la, c'est simple comme avec les généraux (au fait la réponse que ait ahmed a fait à nezzar) entre le FFS et le RCD, il y'a un fleuve de sang, point barre......... thanemirth.

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faroudja Oumerry

Le FFS s'il a encore quelque chose `afaire, c'est de se faire oublier de la Kabylie. Le langage vassal qui consiste à ne pas accuser ou condamner un comportement raciste, ouvertement antikabyle, relève de la pure lâcheté; il se cache derrière les élucubrations du genre : un clan contre un autre sans en définir aucun. Est le clan qui a ramené boutef du golf pour scléroser le pays, y a t il un autre clan qui s, est déjà positionné contre boutef et qui vaille qu'on le mentionne. C'est quoi cette politique du fantôme. Un vrai parti, ça prend une position claire, ça condamne, ça accuse sans détour ou au moins ça explique ou ¸ça se la ferme. Un clan a déclaré la guerre a un autre et ceci en tuant des kabyles, en brulant des forets en kabylie. Ce qui est certain, c'est que les deux prétendus clans opposés cassent ensemble et assassinent les kabyles avec la bénédiction du FFS et le silence du RCD. Il y a un seul clan et il n’ a pas changé depuis 62. Ce clan s’appelle les services qui choisit ses opposants et les manipule comme bon lui semble. Ghouzali avait utilisé deux mots qui décrivent très bien les prétendus clans; Les services et les harkis post indépendance.

l'armée algérienne et ses services se comportent comme une armée d'occupation et c'en est une et vouloir le cacher c, est se rendre complice de ses criminels de l’etat.

Un parti qui n, a pas le courage d’assumer ses responsabilités doit s, effacer, et ce qui se passe en Kabylie est une guerre lâche, une guerre de voyous se servant des moyens et des institutions de la république. Personne ne peut nier que depuis Boutef l’anti kabylisme est devenu institution et honte aux algériens qui se taisent et honte aux soi disant élus kabyles et honte à ce qui reste de la nation algérienne

Cela ne peut pas durer.

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anwa wiggi

@Ferroudja Oumerry,

Tout est dit dans votre texte, il ne y'a rien à ajouter si ce n'est que ces partis alibi ne servent à rien.

En Kabylie, leur base electorale les méprise et en dehors de cette région, ils sont inéxistants.

Pour revenir à mon précédent post, je maintiens que le seul service qu'ils peuvent rendre à la Kabylie serait leur dissolution ou du moins qu'ils se mettent en congé de la politique.

La Kabylie n'a qu'un seul avenir et il se trouve dans son autonomie. Ses pseudos partis ne peuvent que ralentir cet elan sans l'arrêter.

Le ralentir est déjà une trahison de trop!!!

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