Côte d'Ivoire : le siège du FPI, parti de l'ex-président Gbagbo, attaqué

Un policier prend des notes devant le siège du parti.
Un policier prend des notes devant le siège du parti.

Le siège du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a été attaqué samedi 18 août à Abidjan par des inconnus.

Trois personnes sur place ont été légèrement blessées par les assaillants qui sont arrivés au moment où des membres de la jeunesse du FPI tenaient une réunion. Plusieurs policiers et gendarmes se sont rendus sur place après l'attaque. Une voiture incendiée brûlait devant l'entrée du siège, situé dans le quartier chic de Cocody (nord). L'intérieur a été saccagé, les vitres de toilettes brisées, et des documents traînaient par terre.

"Nous étions en réunion, nous étions au nombre de dix. Venues à bord d'un mini-car, des personnes non identifiées, armées de gourdins, de machettes et de fusils de chasse, ont fait irruption dans les locaux", a déclaré à un membre de la section jeunesse du FPI. Selon lui, les agresseurs "parlent tous dioula", la langue de ressortissants du Nord ivoirien, très largement parlée dans le pays.

Les agresseurs "menaçaient de nous tirer dessus ou de nous brûler vifs", a raconté un autre responsable de la jeunesse FPI. Les jeunes se sont alors réfugiés dans les toilettes. "Dieu merci, ils n'ont pas pu ouvrir la porte", mais les agresseurs "ont emporté deux de nos camarades", a précisé le même responsable du FPI.

"Ce sont des pro-Ouattara, on les connaît, il y en a que nous avons reconnus", a déclaré le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun, sans plus de précisions sur leur identité. "Tout le monde est dans la terreur", a-t-il affirmé. "Je ne peux qu'exprimer un sentiment de colère parce que je ne vois pas ce qui peut justifierune telle expédition contre nos locaux, nos documents et les personnes qui étaient dans cette enceinte".

Cette agression survient en plein regain de tension dans le pays. Durant les deux dernières semaines, les Forces républicaines (FRCI), l'armée ivoirienne, ont perdu dix hommes et essuyé des assauts en série à Abidjan, dans ses environs et dans l'Ouest. Jeudi à Dabou, à environ 50 km à l'ouest d'Abidjan, des assaillants ont visé le camp des FRCI, les bases de la police et de la gendarmerie. Ils ont tué trois civils et ouvert la prison d'où se sont évadés des dizaines de détenus.

Le premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a appelé les auteurs de ces attaques à déposer les armes pour ne pas empêcher le "renouveau" ivoirien, plus d'un an après la fin d'une crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) aux quelque 3 000 morts. Il a appelé au dialogue et annoncé la prochaine organisation de "missions d'écoute et de sensibilisation" dans le pays.

Avec AFP

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