Le terrorisme bénit le ramadan d'Abdelaziz Bouteflika...

Le terrorisme bénit le ramadan d'Abdelaziz Bouteflika...

Aujourd'hui, dans la presse nationale, s'amorce une campagne médiatique selon laquelle ce ramadan passé dans la répression de la société civile et dans la pression d'Al Qaïda serait le "moins meutrier depuis 1992"...

La campagne de Bouteflika pour les présidentielles de 2014 a-t-elle déjà commencé comme elle s'était annoncée pour son troisième mandat en 2009 par la prétendue "paix" rétablie par la concorde civile. Aujourd'hui, dans toute la presse nationale, il est fait étalage de cette information selon laquelle ce mois de ramadan "est le moins meurtrier depuis 1992". A cette assertion, s'ajoutent d'une part, l'étrange sortie triomphante de Merouane Azi, le président de "la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale" dont c'est la septième année de la promulgation et, de l'autre, les déclarations de Daho Ould Kablia,  ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, lors d'un point de presse, la semaine écoulée, relatives au "terrorisme en régression".

Ce tapage médiatique sert-il à combler l'absence  du chef de l'Etat de la scène politique et l'inertie totale du gouvernement rendu obsolète depuis les résultats des législatives du 10 mai. Ce qui est certain dans ses effets attendus, c'est que cette campagne sur le terroirsme "en régression" a plus de résonances que si elle avait été faite par le président lui-même qui, même en stand by depuis les Révolutions arabes, occupe la scène médiatique par ses propres réclames. Ainsi, ce mois de ramadan qui s'achève, serait "le moins meurtrier depuis 1992" autrement dit depuis l'interruption du processus électoral des législatives et le début de la décennie noire. Les explications avancées pour soutenir cette déclaration ne reposent pas sur des arguments politiques mais tentent de comptabiliser le nombre d'attentats perpétrés durant ce mois de ramadan comme si l'évaluation du degré de dangerosité d'Al Qaïda au Maghreb islamique pouvait se limitait à un mois, fût-il celui du ramadan considéré par l'islamisme politique et ses bras armés comme le mois élu du "djihad".

Mais la littérature politique du pouvoir, pernicieuse à souhait, invite souvent à la subtilité du langage. La référence à l'année 1992 n'est pas fortuite : si le ramadan de 2012 a été le "moins meurtrier", c'est sans doute parce qu'il a été précédé des élections législatives et des réformes de Bouteflika, tenues sous le signe de la réconciliation nationale et que, selon le premier ministre Ahmed Ouyahia, celles-ci ont été le couronnement de la "paix" et du "redressement économique" du pays. Dès lors, ce ramadan "béni" en matière d'"accalmie" du terrorisme prend fin comme une page définitivement tournée sur la décennie noire et qu'il ouvre la voie triomphante à Bouteflika, le concepteur de la "paix" vers la présidentielle de 2014 avec d'autres ramadhan tout aussi à l'abri d'Al Qaïda au Maghreb islamique.

Certes, les massacres, les carnages des années 1990 n'ont plus lieu. Mais est-ce le résultat de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale ou de la résistance de la société civile qui n'a pas abdiqué. L'islamisme politique a-t-il encore besoin de ses bras armés en Algérie maintenant qu'il est au coeur du pouvoir et qu'il en régente les instances politiques? Par ailleurs, les bilans dressés par le DRS sur les attentats terroristes avant, pendant et après ce ramadan relèvent d'une comptabilité d'épicier tendant à évacuer toute la dimension idéologique du terrorisme pris dans une lecture de faits-divers. Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, peut effectivement ne pas disposer de chiffres sur le nombre de terroristes dans les maquis d'Al Qaïda au Maghreb islamique, mais il n'est pas censé en ignorer l'idéologie meurtrière qui ne se quantifie pas. En affirmant, au cours de ce mois de ramadan que les attentats sont en "régression" malgré "les pics" en se référant à l'attentat de Tlemcen contre les garde-frontières, Ould Kablia a lancé en quelque sorte cette campagne médiatique d'un "ramadhan-le-moins-meurtrier" qu'a mis à profit Abdelaziz Bouteflika pour engager un autre dialogue de "paix" avec les principales organisations terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique implantées au Sahel, principalement au Nord Mali.

De son côté, toujours durant cette période de ramadan, la "charte pour la paix et la réconciliation nationale" occupe la scène médiatico-politique post-législatives. Et ses annonces ne manquent pas d'alimenter "ce ramadan sans terrorisme". Merouane Azi, le président de "la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale" s'en est fait le chantre en affirmant que les "dossiers" des disparus étaient bouclés à 90%, n'en voulant pour preuves que des chiffres censés prouver "les résultats satisfaisants" de la politique de concorde civile d'Abdelaziz Bouteflika.

Cette annonce sert aussi d'écran - de fumée - à la répression qui observe, comme le terrorisme, des "pics" et jamais d'accalmie. Les protesta de la rue algérienne contre les défections des services publics, détruits par le pouvoir rentier en matière d'électricité, d'eau, des incendies qui ont ravagé le pays, la répression contre les gardes communaux ne sont pas prises en compte dans ce bilan illusoire d'un "ramadan le moins meurtrier" de tous les précédents et de ceux qui viendront d'ici les présidentielles de 2014…

R. N.

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Commentaires (7) | Réagir ?

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kamel ait issi

Exposer ses enfants un quelqu'un qui a grandi dans un hamam comme masseuse est tres dangereux - la pedophilie se develop a cet age-la parait-il !

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Brahim Arbat

Partout où il a foutu les pieds, il y a dessous l'argent, depuis le sillage de Messaoud Zeggar, par la MALG et la partie "trésor" du FLN jusqu'à cette explosive manne hydrocarbure. quelques mois avant de tomber dans le coma, Boumediene se fut occupé personnellement de son dossier en chargeant les fins limiers de la Sécurité Militaire de pister ses moindres pas dans les domaines de la tune. Avant de recevoir les conclusions sur le ministre des Affaires étrangères, celui-ci commença à essayer de ratisser autour de lui un bouclier protecteur, mais il était trop tard mais profitable en même temps pour lui. Boumediene l'inscrit sur un cahier de rendez-vous pour l'écouter parler avant de voir de quelle manière agir sur lui mais la maladie a empiré et la suite tout le monde la connait.

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