Sommet de l'OCI : l’Algérie et l’Iran s’opposent à l’exclusion de la Syrie

Bensalah est à la tête de la délégation algérienne à ce sommet des pays musulmans.
Bensalah est à la tête de la délégation algérienne à ce sommet des pays musulmans.

L’Arabie Saoudite accueille à la Mecque pour deux jours un sommet des pays musulmans. Au menu : la Syrie.

L’Organisation de la coopération islamique (OCI) va-t-elle mettre dehors la Syrie comme le souhaitent les royaumes du Golfe ? Selon les dernières informations rendues publiques par la presse, ce sera bien le cas. Ce soir les ministres des Affaires étrangères des pays participants se réuniront pour prendre la décision. Sur les 57 pays membres de cette organisation dont la vocation initiale et la solidarité entre pays musulmans, seuls deux pays s’opposent à l’exclusion du régime de Bachar Al Assad : l’Iran et l'Algérie. A ce sommet qui réunit, présidents, rois et chefs de gouvernement, l'Algérie est représentée par Mourad Medelci. Comme pour tous les importants sommets internationaux qui ont eu lieu ces derniers mois, on retiendra encore une fois l'absence d'Abdelaziz Bouteflika.

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On se retrouve, en l'espace d'une année, dans un scénario qui rappelle celui de la révolution libyenne, où l’Algérie a été pratiquement l’un des seuls pays (avec la Syrie de Bachar Al Assad) qui avait défendu, à l’époque, Mouammar Kadhafi au sein de la Ligue arabe et l’OCI. 

Mais pour ce sommet de l’OCI, même le Liban, ancien pré-carré syrien, a lâché l’escogriffe de Damas. Demeurent donc l’Algérie et l’Iran, pays déjà soumis à plusieurs embargos internationaux et justement ennemi des monarchies du Golfe.

Pourtant, même si les relations algéro-iraniennes sont excellentes, dans cette affaire syrienne, les raisons que pourraient avancer l’Algérie ne sont pas celles de l’Iran.

A ce titre, il y a une constante dans la diplomatie algérienne : derrière son argument qui veut qu’elle ne s’immisce jamais dans les affaires intérieures des pays, il y a surtout une propension à soutenir les régimes contre les peuples. Les exemples des révolutions tunisienne, libyenne et égyptienne sont la meilleure illustration. Par ailleurs, il n’y a qu’à observer la manière avec laquelle les médias publics (ENTV, El Moudjahid et l’APS) traitent de la guerre civile syrienne pour en être édifié.

Autrement comment diable peut-on soutenir un dirigeant qui utilise son aviation et ses blindés pour bombarder ses villes ? Comment se taire, fermer les yeux devant l’innommable souffrance du peuple syrien ? Comment appeler au maintien d'un dictateur dont l'armée tire sur les manifestants. Car il ne faut pas oublier qu'avant que la situation ne tourne à l'affrontement armé, les Syriens manifestaient pacifiquement. En face l'armée avait sorti les mitrailleuses et mis en place des centres de tortures. Alors, tous les arguments qu’on pourrait avancer pour sauver la tête de ce tyran s’avéreraient inopérants devant la grande détresse dans laquelle vivote la population syrienne.

L’Algérie se retrouvera certes en porte-à-faux avec les portes-flingues du Moyen Orient, mais perdra encore une fois une part de son âme révolutionnaire, héritage de Novembre. Pendant ce sommet, la guerre d'influences battera son plein et les divisions qui traversent les pays arabes seront inévitablement mise à nu. 

Sur la soixantaine de pays musulmans, l’Iran affiche son refus net de voir la Syrie exclue de cette organisation. On sait le soutien que celui-ci apporte au régime de Damas, mais surtout que la Syrie est le dernier pays dans la région à avoir encore des relations fortes avec le régime des mollahs. Certains avanceront la question confessionnelle qu’ils partagent, mais en vrai, les raisons du soutien iranien vont au-delà. La diplomatie algérienne qui est passée à côté de ses analyses concernant les révolutions précédentes, reconduira-t-elle l’échec concernant la guerre civile syrienne ? Tout porte à le croire.

Rappelons que l'Egypte a été exclue de la conférence islamique en 1979, à l'issue des accords de Camp David signés par le président Anouar Sadate et le premier ministre israélien Menahem Begin. L'Egypte sera finalement réintégrée en 1984 sous la présidence de Hosni Moubarak.

Hamid A.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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knino meraihia

a vous lire mr hamid a, vous aites plus au courant, que tous le monde, vous avez des preuve de ce vous affirmé, a savoir que c, est Assad qui a tué des manifestants, petit journaliste a la solde des arabes du golfe , ou alors resté impartial pas de partis pris,

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Khalida targui

Les chrétiens n'ont pas besoin de la religion pour gérer leurs affaires terrestres, ils ont assez de cervelle mais nous à chaque blabla Allah est invoqué à chaque mot. Nos dirigeants sont idiots et rusés, tout dépendra de la volonté d'Allah eux ils ne font que suivre...

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