Emeutes de l’électricité : de l’argent et des promesses

M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines.
M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines.

Le ministre de l'Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, n’a pas failli aux effets d’annonce et aux solutions "rentières" du pouvoir à chaque fois qu’il a dos au mur : acheter la contestation, faire miroiter de colossaux budgets pour répondre à des urgences qui le prennent de court.

Lors de sa visite, samedi, au siège d’une centrale de distribution de l'électricité, M. Youcef Yousfi a annoncé qu’il sera affecté deux mille milliards de dinars pour la réhabilitation des réseaux de distribution du courant électrique au niveau national au cours des cinq prochaines. Ce "nouveau régime" permettra, selon lui, de doubler la production prévue dans le programme 2011-2016 grâce au développement de nouvelles usines pour produire 12 000 mégawatts au lieu de 4 000 mégawatts au terme de l'achèvement de centrales électriques de 5 à 3 ans et avec l'achèvement de nouvelles usines dans le sud-est. Pour ces zones, le ministre a promis que le problème sera réglé d'ici à la fin du mois en cours.

Mais force est de se rendre à l’évidence que, n’eussent été les protestations des citoyens, les émeutes qui ont ébranlé les autorités publiques et ont révélé l’état de délabrement du secteur, ces déclarations n’auraient sans doute jamais été faites, encore qu’elles restent tributaires des enjeux claniques du pouvoir qui, sans doute, cherchera à gagner du temps en recourant comme de coutume, à du bricolage tant la manne pétrolière ne profite pas au bien-être du citoyen.

Il ne suffit donc pas à Youcef Yousfi d’admettre, de reconnaître la gravité et la "complexité" des coupures d’électricité persistantes ce mois d’août qui ont plongé dans le noir la capitale et plusieurs autres villes d’Algérie sans que les autorités concernées réagissent au moment opportun. La hausse de la demande au cours de la période de pointe estivale n’explique pas tout d’autant que l’électrification de plusieurs régions d’Algérie ne s’est faite à l’indépendance mais entamée vers la fin des années 1980 et certaines zones en sont encore dépourvues.

Accuser les citoyens de surconsommation, de doubler leur équipement en climatiseurs, n’est qu’une fuite en avant. Durant ce ramadhan, c’est le pouvoir lui-même, via les autorités communales, qui a autorisé ou laisser faire des branchements électriques anarchiques pour les commerces "illicites" qui ont envahi les trottoirs de la capitale et des grandes agglomérations du pays. Les véritables causes de ces dysfonctionnements graves de la politique énergique relèvent d’une politique prédatrice du pouvoir et ce dans tous les segments économiques du pays.

Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, M. Farouk Ksentini, s'est mis de la partie en allant jusqu’à préconiser le dédommagement en nature des citoyens (commerçants, s’entend) victimes de préjudices matériels causés ces pannes électriques, proposant même l'adoption d'une loi  sur ce phénomène.

Enfin, le ministre de l'Energie et des Mines s’est voulu rassurant en promettant aux Algériens que le prix de la consommation électrique "n’augmentera pas pour le moment".

R.N.

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Commentaires (8) | Réagir ?

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amaru

Si ce n'est un avis de coupure d’électricité sa sera un avis de décès.

On est tous pareils et que dieu nous pardonne pour ce que nous avons fait pour l'Algérie el Maghbouna...

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laid baiid

Tout est fait pour accepter de force la centrale nucleaire française, qu'on essai de nous vendre depuis la visite de Sarkozy... Le Bakchich est énorme... alors que nos Mega centrales (Mosta et Cap Djenet ne tournent qu'a 30% de leur capacités!!!!!

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