Projets de trams en Algérie : volonté économique ou effet d'annonce ?

Avec un réseau électrique actuel, on ne voit pas comment on pourra faire rouler tous ces tramways.
Avec un réseau électrique actuel, on ne voit pas comment on pourra faire rouler tous ces tramways.

L'Algérie table sur le tramway. Une série d'études de faisabilité pour construire de lignes de tramway dans les villes de Blida, Béchar, Tlemcen, Tébessa, Bejaia, Biskra, Skikda et Djelfa et Alger-ouest ont été lancées.

Pas moins de douze villes du pays seront susceptibles d'avoir à une échéance encore inconnue une ligne de tramway. L'annonce a été faite par l'Entreprise du métro d'Alger. Projet ambitieux s'il en est, il est pour le moment difficile d'avancer qu'ils seront tous réalisés. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord économiques, puisque notre économie est entièrement dépendante de la fluctuation du prix du pétrole. La morosité qui grève les indicateurs économiques laissent sceptique quant à une réalisation de ces projets ambitieux dont les coûts pourraient être un handicap. Deuxième élément : manque de visibilité sur le calendrier. Ni gouvernement, encore moins l'Entreprise des métro n'ont avancé une quelconque échéance pour réaliser ces lignes de tramway par ailleurs très attendues. 

Deux obstacles peuvent compromettre la réalisation de ces tramways, analyse à ce propos latribune.fr. Le premier est lié à la disponibilité des financements de 20 milliards d’euros pour moderniser le réseau ferroviaire et réaliser des tramways. L’Algérie pourrait geler une partie de ses investissements dans les infrastructures de base, ajoute latribune.fr, si le prix du pétrole, principale source de devises du pays, venait à baisser au-dessous de 100 dollars le baril, seuil d’équilibre du budget algérien.

Le second concerne la disponibilité de l’électricité dont la production est insuffisante, ce qui provoque des coupures en été et en hiver. S'il l'ont observe ces derniers jours où plusieurs villes du pays ont connu des protestations pour cause de coupures importantes de courant, à l'image de Constantine, ou d'Alger, il est difficile de croire que le réseau électrique dans sa puissance actuelle pourra faire fonctionner des lignes de tramway, très consommatrice en courant électrique.

L'option tramway tous azimuts

Outre la capitale, Oran et Constantine, deux villes majeures, connaissent des travaux de mise en place du tramway. Le ministère des Transports vient de confier à des bureaux d’études étrangers, en majorité français, les études de neufs nouveaux tramways pour les villes de Blida, Béchar, Tlemcen, Tébessa, Bejaïa, Biskra, Skikda et Djelfa et Alger-ouest. Sur les neuf, les bureaux français Egis Rail, Systra ont obtenu quatre contrats d’un montant total de plus d’un million d’euros. Les autres ont été attribués aux bureaux d’études espagnol (Sener), portugais (Ferconsult) et belge (Transurb Technirail). Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Ouargla, Annaba, Batna et Sétif connaissent actuellement des études pour la mise en place de lignes de tramways. Pratiquement toutes les villes du nord seront dotées de tramways que le gouvernement a choisis pour moderniser les transports urbains, de mauvaise qualité.

Ces projets profitent aux entreprises françaises

C’est le plus grand marché africain de transport urbain qui s’ouvre devant les deux géants mondiaux des systèmes de transport, Alstom et Siemens. Un troisième, le canadien Bombardier, peut se mêler à la lutte. Mais tous ne partent pas avec les mêmes chances. Le français Alstom a pris plusieurs longueurs d’avance sur la concurrence dans la conquête du marché algérien de la réalisation des tramways. Mais, l’étendue du plan de charge peut changer la donne, écrivait El Kadi Ihsan dans Les Afriques.

A la lumière des résultats des dernières études lancées, ces projets de trams profitent en grande partie aux entreprises françaises. Ils seront conçus par des bureaux d’études français, gérés par la RATP, écrit latribune.fr. Le 25 mai dernier, la RATP Dev, filiale du groupe français RATP, l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et l’Établissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), avaient annoncé la création d’une joint-venture pour la gestion des futures tramways algériens. Déjà en charge de la construction des tramways d’Alger, Constantine et Oran, Alstom est le mieux placé pour la réalisation de ces tramways.

Alstom a lancé une usine d'assemblage en Algérie

Le groupe français a lancé cette année la réalisation d’une usine d’assemblage de rames de tramways à Annaba (extrême est), en partenariat avec Ferrovial, une entreprise publique locale. Objectif : produire des rames en Algérie, avec un taux d’intégration initial de 15%, pour équiper les futurs tramways algériens.

Yacine K./Hamid Guemache

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Aghioul Amchoum

Soyons sûrs de 3 choses:

a) Il sera vite fait

b) Il n´y aura pas détrournement d´argent.

c) Il passera par Bejaia et Tizi Ouzou

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ali Foughali

"Toutes les villes du Nord " sauf les villes de Kabylie où là on préfère mettre le feu. Vous allez le payez chèrement devant de vrais tribunaux.