Libye : le CNT passe le pouvoir pacifiquement aux nouveaux élus

Mission accomplie pour Moustapha Abdeljalil
Mission accomplie pour Moustapha Abdeljalil

Mission réussie pour le CNT dirigé par Abdeljalil. Après avoir conduit la révolution qui a chassé Kadhafi du pouvoir, organisé des élections libres, le Conseil national de transition va rendre mercredi le pouvoir aux nouveaux élus.

La nouvelle Libye est en marche. Moment historique pour ce pays qui s’est défait de son dictateur l’hiver dernier. Près d'un mois après le premier scrutin libre dans le pays, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, va remettre, mercredi 8 août, le pouvoir au doyen des 200 membres du Congrès général national (CGN) élus. Beaucoup ne croyaient pas que les anciens révolutionnaires allaient céder le pouvoir, car pour les pays de la région, c'est connu, le pouvoir s'arrache, il ne se donne pas. Mais le CNT est en train d'administrer une belle leçon de démocratie à ceux qui ne croyaient pas en lui, aux pays voisins. Certes rien n'est encore parfait, il y a des zones d'insécurité, il reste cependant que cet organe de la révolution a non seulement organisé la première élection libre de l'histoire libyenne il y a un mois, mais il est également en train d'instaurer de nouvelles moeurs politiques dans le pays.

La cérémonie de ce soir marquera la première transition pacifique du pouvoir dans l'histoire moderne du pays. Ramadan oblige, la passation, qui devrait s'étendre sur deux heures, est programmée dans la soirée. Elle se déroulera dans une luxueuse salle de conférence d'un hôtel de la capitale libyenne, où siégera désormais le CGN. Une pièce a été aménagée spécialement au deuxième étage de l'établissement pour accueillir les débats de l'assemblée, qui devrait entamer officiellement ses travaux samedi ou dimanche, selon un membre du CNT.

Le CGN sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT, qui devrait être dissous lors de la première session du Congrès. Il devra conduire le pays à de nouvelles élections sur la base d'une nouvelle Constitution.

Les membres du CGN, qui ont commencé à converger vers la capitale Tripoli, ont tenu lundi soir une réunion informelle au cours de laquelle ils se sont mis d'accord sur la nécessité d'élire un président et deux vice-présidents de l'assemblée d'ici une semaine, a indiqué Salah Jaouda, un élu indépendant de Benghazi. Au cours de cette rencontre, plusieurs noms ont été proposés pour la présidence de l'assemblée, notamment ceux d'éminents opposants à l'ancien régime kadhafiste, tels que Mohamed Al-Megarief ou Idriss Abou Fayed, selon un autre élu, Hussein Al-Ansari.

Le Congrès général national est issu des élections historiques du 7 juillet, qui avaient été saluées par la communauté internationale. L'Alliance des forces nationales, une coalition de plus de 40 petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011 contre le colonel Kadhafi, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques. Le Parti de la justice et de la construction, issu des Frères musulmans, est la deuxième formation politique du Congrès avec 17 sièges. Les 120 sièges restants ont été attribués à des candidats indépendants aux allégeances et convictions encore floues mais qui sont très courtisés par les partis.

Mesures de sécurité

La cérémonie de transfert de pouvoir devrait être entourée de mesures de sécurité exceptionnelles, après une escalade de la violence dans plusieurs régions ces derniers jours. Lundi, le CNT avait indiqué que trois hommes soupçonnés de préparer des attentats à la bombe avaient été tués au cours d'une opération des forces de l'ordre près de Tripoli, au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée dans le centre de la capitale.

La résidence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Misrata, dans l'Ouest, a été par ailleurs la cible d'une attaque à l'arme lourde perpétrée par des inconnus, tandis que sept membres du Croissant-Rouge iranien ont été enlevés mardi dernier à Benghazi, dans l'Est, où ils sont détenus et interrogés par une milice locale.

Yacine K./AFP

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Ali Mansouri

Tout va très bien madame la marquise dans le pays contrôlé par l'Otan. Ceci dit je souhaiterai vraiment qu'il y ait vraiment une démocratie dans ce pays ravagé par l'anarchie et par une "révolution" made in Otan, mais permettez moi de demeurer septique, une révolution aéroportée par les avions de l'Otan et programmée par les sionistes Sarkozy et Henry Levy ne sera jamais une vraie révolution du peuple. Ce pays est tout simplement entré dans l'ordre impérialo sioniste il ne sera jamais libre malheureusement, et je le crains sincèrement. Je souhaite vraiment me tromper, parce qu'un pays démocratique à nos frontières serait un bienfait pour l'Algérie aussi.

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salam benzzedine

Voila une information qui ne va pas avoir un grand echo en Algerie. D'abord c'est la preuve que l'on peut se débarasser de la maffia qui gére les pays arabes sans pour autant verser obligatoirement dans l'islamisme et dans le chaos. Par ailleurs c'est la preuve que Bouteflika et son minable ministre des affaires étrangéres se sont trompés et ont empéché l'Algérie d'avoir un allié solide et riche avec qui elle partage 1000 km de frontiére. Parce que il ne faut pas se faire d'illusions, jamais la libye n'oubliera la position de l'algérie quand elle a voulu se liberer de son dictateur, et comme toujours nous voila bien coincés avec une famille sur les bras. Aprés le départ de cette bande d'incompétents qui dirigent le pays, un travail considérable attend la prochaine équipe qui j'en suis sur de va pas tarder à remplacer le club de vieillards comploteurs et manipulateurs. Je reve de vivre encore quelques années pour voir le réve de Ben mhidi, Boudiaf, Zabana et tant d'autres enfin se réaliser: la democratie, et la competence enfin au pouvoir, la fin des priviléges... comme la Libye aujourd'hui à qui du fond de mon coeur je souhaite le succés

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