Algérie, un pouvoir dépassé. 1. L'analyse anglaise

Algérie, un pouvoir dépassé. 1. L'analyse anglaise

L’Algérie stagne et le terrorisme se nourrit de cette stagnation. C’est, en gros, le constat de Henry Wilkinson, analyste pour la société britannique Janusian Security Risk Management. Si les autorités algériennes persistent à «ignorer les problèmes socio-économiques du pays et se contentent de se concentrer sur les affaires sécuritaires, cela ne marchera pas» et risquera de favoriser davantage la recrudescence des actes terroristes dans le pays, souligne Henry Wilkinson. Cet avis se base sur le constat qu’en dépit des efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la situation macroéconomique du pays, peu de choses ont changé. Ainsi, selon l’analyse du cabinet d’expertise britannique, Oxford Business Group (OBG), «le taux de chômage élevé, conjugué à un mécontentement général de la population, face à ce qui est perçu comme l’échec du gouvernement à améliorer la conjoncture microéconomique, a permis aux groupes d’opposition radicaux d’élargir leurs rangs», et ce même si un arsenal de mesures visant à réformer l’économie ainsi qu’un plan de paix ont été mis en place.

Toutefois, relèvent-ils, la recrudescence du terrorisme constatée ces dernières semaines «risque de mettre en jeu le processus de réformes économiques engagé et menace de refroidir les investisseurs étrangers». Le fait est que le regain de violence a été mis sur le compte de l’organisation El-Qaïda au pays du Maghreb islamique, qui a justement rendu publique sa campagne à l’encontre des entreprises étrangères implantées en Algérie. Cependant, «si la déclaration de la branche d’El-Qaïda au Maghreb affirmait que ce sont les étrangers et les intérêts économiques étrangers qui sont pris pour cible, la plupart des victimes, blessés ou tués, au cours des six derniers mois, sont des Algériens», observe OBG, en soulignant la détermination du président Bouteflika à poursuivre sa politique de réconciliation nationale, même après l’attentat de Batna qui l’a directement visé.

Du côté britannique on craint donc les retombées sur les investisseurs. Selon OBG, certaines estimations officieuses évaluentl’impact du terrorisme sur l’économie algérienne à plus de 20 milliards de dollars au cours de ces dix dernières années, y compris les dépenses de sécurité et les dommages humains et matériels.

Néanmoins, ce chiffre ne tient pas compte du manque à gagner, en termes d’investissements et de capitaux étrangers devenus frileux

L.M. (Avec Safia Berkouk, Le Jeune Indépendant)

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Commentaires (1) | Réagir ?

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alger ois

Ce n'est pas le risque du terrorisme qui est le plus inquiétant.

Ce phénomène est, bien au contraire, un leurre qui dissimule le drame réél de la société algérienne : la fanatisation par contagion et substitution.

Les pays qui ont à traîter du terrorisme en premier sont les pays occidentaux. L'Algérie doit "plancher" sur le thénia islamiste qui s'est emparé du "gens-corpus".

En effet, les démocraties occidentales (pléonasme) ont pour seule inquiétude que des fous d'allah viennent mourir en martyres sur leur sol. Le problème de l'islamisme des minorités à l'intérieur est "gérable" via sous-traitance.

Le vrai problème qui se pose à l'Algérie est sur quelles bases (re) construire son identité. Les aspects civilisationnels et de modernité étant souvent en contradiction de par l'approche qu'on en fait.

Quand le gouvernement algérien aide les puissances à combattre le terrorisme, il ne faut y voir qu'un apport technique en retour duquel Alger espère un soutien pour se maintenir en place.

Qui de nos "experts", de nos élites ou tout simplement de nos dirigeants pense au problème qui est nôtre?

A cette question, le juré répond : "Coupables !"