Bouteflika : j’y suis, j’y reste !

Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika

Quelqu’un peut-il nous dire de quelles institutions sera dotée l’Algérie dans deux ans, voire plus ? Y aura-t-il un changement de génération à la tête des ministères et des grandes administrations ?

Difficile pour ne pas dire impossible d’avancer avec certitude une probable évolution du fonctionnement des institutions, voire d’espérer la bonne gouvernance devenir le crédo de ceux qui tiennent fermement les leviers du pouvoir. Pourquoi ? D’abord le locataire d’El Mouradia n’a jusqu’à présent donné aucun signe dans ce sens. Pire, la seule volonté politique qui semble le guider est celle de trouver les meilleurs artifices pour rester pour cinq autres années. Alors on aura beau ergoter, rationciner il n’y a qu’une seule certitude : Bouteflika manœuvre pour rester. Quel qu’en sera le prix !

Même si tous les signaux sont éteints, même si les administrations sont congestionnées et incapables d’offrir le moindre service dans les temps et les formes, même si les droits de l’homme ne sont qu’une vue de l’esprit, même si le tissu économique est moribond, même si l’Algérie marche sur la tête, le président s’accrochera au palais d’El Mouradia. 

Le commun des Algériens aura remarqué l’absence totale de l’Etat, mais on observe chaque jour la force d’un régime qui surveille, contrôle et réprime toute expression populaire ou revendicative. L’exemple des gardes communaux est le plus récent. L’Etat est faible, car il ne répond plus depuis des années aux attentes, de plus en plus nombreuses des citoyens. Bureaucratie à outrance, corruption à tous les étages des administrations, des banques surannées, engoncées dans la paperasserie, une justice totalement inféodée au clan au pouvoir, etc. Sinon, comment des policiers se permettent de lyncher un jeune pour avoir mangé à sa faim pendant le ramadan. Chacun établit ses lois. Et le régime dans tout ça ? Eh bien tout pendant qu’il n’est pas menacé directement, il laissera faire. 

L’opacité

El Watan nous apprend que Bouteflika a effacé la dette de plusieurs pays africains. L’ardoise s’élèverait à 3 milliards de dollars. Au-delà de la somme astronomique, cette décision du président pose le problème de concertation au sein des institutions. Le président a agi seul, comme souvent dans l’opacité. D’autorité. Sans consulter par exemple l’APN. Le Trésor public est appelé à appliquer la décision sans barguigner. A quelle fin Bouteflika a-t-il effacé d’un trait cette dette ? Pour quelles contreparties ? s’interroge le journaliste d’El Watan. De réponse on n’en aura sans doute jamais. 

Audition…

Au tout début du ramadan, quelques organes de presse ont apporté l’information sur l’entame des auditions des ministres par le président. Depuis, que dalle ! Aucune information n’a jusqu’à présent filtré d’El Mouradia sur ces conclaves ramadanesques. Cependant, si audition il y a il est de tradition que l’Algérien n’aura comme information que de longs communiqués laudateurs truffés de chiffres invérifiables.

Yacine K.

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Commentaires (10) | Réagir ?

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Khalida Tichert

Les problèmes de l'Agérie sont beaucoup plus profonds qu'on ne l'imagine, et ce n'est pas avec le départ de Bouteflika que le pays va se relever. La première question qu'on doit se poser en 2012, est de savoir si l'Algérie en tant que pays est une entité viable? Le régionalisme a tellement été exacerbé qu'on pourrait imaginer plusieurs républiques ou états dans une fédération algérienne:

1- L'état Kabyle : regroupant au moins les wilayas de Tizi-ouzou, Bejaia, Bouira, Bordj-Bou-Arreridj, ...

2- L'état de Setif;

3-L'état de Blida;

4-L'état de Tlemcen;

5-L'état Touareg;

6-L'état Chaoui;

7-L'état M'zab;

8-L'état du Constantinois;

9-L'état du Grand-Sud; etc...

Et j'en oublie certainement, car malheureusement l'état algérien qui a été cimenté durant la lutte pour l'indépendance n'éxiste presque plus dans la conscience collective des algériens, chaque algérien résonne et se positionne par rapport à sa famille et sa région et cet algérien est prêt à s'entretuer avec les autres pour le bien-être de sa tribu sans aucune autre considération morale comme dans les temps bénis de la djahilya. C'est cela la vérité. Tout le reste c'est du khorti.

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oziris dzeus

Pour le clan boutef, l'Algérie n'est qu'un bain maure familial.

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