Mali : la France veut une force d’intervention militaire africaine

Laurent Fabius et Idriss Deby, le président tchadien.
Laurent Fabius et Idriss Deby, le président tchadien.

La France exclut d'envoyer des troupes au sol lors d'une éventuelle intervention militaire destinée à déloger les islamistes ayant pris le contrôle du nord du Mali, a dit lundi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Alors même qu'elle n'a pas retiré ses troupes d'Afghanistan, la France s'active pour mettre en place une force militaire pour intervenir dans ce que le MNLA appelle l'Azawad. Sans pour autant la présence de troupes françaises, du moins au sol.

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères vient de boucler une tournée éclair au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad pour étudier les moyens d'arriver à réunir ces pays autour de cette question. Alors qu'il est de plus en plus question d'une intervention armée sous l'égide des instances africaines, le ministre français s'est montré très prudent sur une participation française.

"Pour le moment, il faut d'abord qu'il y ait une solution politique", a-t-il dit, estimant qu'il fallait attendre les résultats politiques du retour au Mali la semaine dernière de Dioncounda Traoré, président qui avait quitté Bamako en mai après avoir été agressé par des manifestants favorables aux putschistes.

"Il y aura à faire oeuvre de sécurité, les forces maliennes vont aider, les forces africaines je l'espère", a dit Laurent Fabius. Il assure ne pas envisager d'attaque dans l'immédiat. "On n'en est pas encore là, nous, nous jouons le rôle de facilitateur, parce que nous sommes une puissance de paix". Pour autant, il avait clairement affirmé que la France soutiendrait une intervention militaire africaine dans le pays. D'ailleurs, il avait même insisté auprès de l'Algérie pour faire partie de cette dernière.

Prié de dire si des soldats français pouvaient être envoyés au sol, il a répondu : "Il n'est pas question que des troupes françaises se substituent aux Africains, mais nous devons jouer un rôle politique, international, de facilitateur parce tout ça nécessitera naturellement une approbation des Nations unies". Ce qu'en revanche, Fabius ne dit pas c'est qu'il est fort possible que si intervention il y a, des agents du renseignement extérieur seront certainement sur le terrain.

Otages

La France est en position d'autant plus délicate dans cette région que les islamistes détiennent six de ses ressortissants comme otages, deux au Mali et quatre au Niger, enlevés depuis septembre 2010. Aqmi a menacé de les exécuter en cas d'attaque, avant le coup d'Etat malien. L'armée française dispose de plusieurs bases permanentes en Afrique mais a retiré de nombreuses troupes ces dernières années dans le cadre de plans d'économies et d'accords politiques. La principale base se trouve au Gabon.

Avec AFP

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