Syrie : deux photographes enlevés ont été libérés ce jeudi

Des journalistes photographes à Damas
Des journalistes photographes à Damas

Les deux photographes néerlandais et britanniques, enlevés le 19 juillet dans le nord de la Syrie, ont été libérés jeudi et ont regagné la Turquie, a-t-on appris vendredi auprès du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

"Nous avons hier (jeudi) reçu la confirmation qu'un photographe néerlandais, porté disparu depuis jeudi dernier, était de retour en Turquie", a déclaré à l'AFP Christoph Prommersberger, un porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Jeroen Oerlemans, 42 ans, un photographe indépendant, avait été enlevé dans le nord de la Syrie avec un autre photographe indépendant, le Britannique John Cantlie, qui a également été libéré, a précisé le porte-parole.

Le photographe néerlandais est "blessé mais va relativement bien", selon la même source. L'enlèvement n'avait pas été rendu public à la demande des familles et "dans l'intérêt des deux journalistes". Après leur libération jeudi, les deux photographes ont rejoint la Turquie.

Les combattants, qui les ont retenus pensaient que M. Oerlemans et son collègue étaient des agents de la CIA, a-t-il assuré. "Après, nous nous sommes rendu compte qu'ils voulaient nous échanger contre une rançon".

Ayant repéré un chemin qu'ils pensaient sûr et profitant d'un moment plus calme, les deux hommes ont tenté de s'échapper en courant mais les combattants les ont immédiatement repérés.

"Aussitôt, les balles ont fusé et la grande chasse a commencé", raconte M. Oerlemans. "Dix minutes après, nous gisions dans notre propre sang".

"J'ai eu de la chance", a assuré le photographe, soulevant son t-shirt pour montrer à la caméra une blessure au niveau de la hanche gauche : "ici est entrée une balle mais elle a manqué les organes vitaux".

Pendant sa semaine de détention, qui a été gardée secrète, les deux hommes ont connu des moments de désespoir : "il y a eu un moment pendant lequel nous pensions que nous allions disparaître, que nous allions être transportés dans un autre endroit où personne ne nous trouverait, peut-être un autre endroit en Syrie, ou en Irak, ou livrés à d'autres groupes de combat".

Les deux photographes ont été libérés par l'Armée syrienne libre (ASL), qui est entrée par surprise dans le camp et qui a réussi à "intimider" les jeunes jihadistes afin de pouvoir libérer les deux photographes. "Cinq minutes après, ils nous ont amenés hors du camps tout en tirant en l'air. Et nous étions libres".

Le photographe a par ailleurs affirmé que si l'ASL et ces "combattants étrangers" semblaient avoir le même objectif à court terme, ce n'était pas le cas à long terme. "L'ASL se bat pour la démocratie, ces combattants étrangers veulent imposer la charia en Syrie. Ils veulent écraser les Syriens, qui sont en principe des musulmans modérés, sous la lourde botte de la charia", a-t-il assuré.

Interrogé sur l'identité des auteurs de l'enlèvement, le porte-parole s'est refusé à tout commentaire.

Avec AFP

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