Les fusils des gardes communaux et les kalachnikov d'Al Gaïda

Les gardes communaux empêchés de marcher sur la Présidence...
Les gardes communaux empêchés de marcher sur la Présidence...

Le pouvoir a peur des fusils de chasse des Patriotes et des gardes communaux et ne s'inquiète pas outre mesure des armes lourdes qui transitent par les frontières de l'Algérie, alimentant les groupes terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Bouteflika dialogue avec les Mokhtar Belmokhtar et donne la chasse aux gardes communaux...

De quel cinquantenaire de son indépendance, l’Algérie peut-elle s’en glorifier ? Près d’un quart de siècle passé depuis la promulgation de la concorde civile élargie en amnistie générale du terrorisme islamiste, ce sont les forces vives des Patriotes, des GLD, des gardes communaux qui ont résisté aux maquis terroristes qui sont réprimés, avilis, tandis que, au moment même, Bouteflika s’empresse d’inviter, officiellement, avec tous les égards, les ennemis mortels de l’Algérie, parmi eux, un chef d’Al Gaïda au Maghreb islamique au mépris des idéaux de la République qu’il a foulés au pied depuis son investiture à la magistrature suprême, en 1999. Si l’on additionnait tous ses discours en ses treize ans de règne, il serait facile de se rendre à l’amère évidence que le chef de l’Etat s’est plus adressé aux "émirs" du GSPC, puis d’Al Qaïda au Maghreb islamique qu’aux citoyens algériens des usines, des écoles, des hôpitaux, de l’armée.

Il a assis la légitimité de ses pouvoirs par le maintien de l’insécurité en menaçant toute protestation sociale, toute organisation syndicale, de lâcher ses chiens qu’il prétend tenir par la laisse de sa politique de concorde nationale. Les récentes réformes politiques qu’il a engagées reposent elles-mêmes sur ce référentiel de la tragédie de la "décennie noire" qui, à tout moment, peut ressurgir par sa volonté pour peu que des velléités de résistances à ses réformes bâties sur l’impunité s’expriment surtout par les Patriotes ; GLD, gardes-communaux qui ont pris les armes contre le terrorisme islamiste, ses « émirs » ses organisations, ses relais de soutien, ses hommes politiques "élus" au parlement, dilués dans les partis pseudo-majoritaires.

Ce serait en effet, un aveu d’échec cinglant que ces citoyens qui ont résisté par les armes au péril de leurs vies, occupent la rue, revendiquent un statut, alors même que toute la stratégie de la concorde civile de Bouteflika s’emploie à les faire taire, à les neutraliser du champ social et politique. Désarmés au cœur de la décennie noire et contraints à l’isolement sous peine de représailles, les "corps constitués" au côté de l’ANP, Patriotes, GLD, Gardes-communaux, n’ont pourtant cessé de manifester, de réclamer leurs droits ignorés, leur honneur bafoué et celui des martyrs tombés dans leurs rangs. De toutes les régions du pays, celles emblématiques de la lutte acharnée contre les hordes de Zouabri et de Hattab, Blida, Boufarik, Tizi-Ouzou, Bouira, plusieurs marches des Patriotes ont déferlé sur la capitale, à chaque fois réprimées dans le sang. La plateforme de revendications de la coordination nationale des Patriotes est restée, à ce jour, dans les tiroirs d’El Mouradia et toutes les marches organisées par la Résistance armée au terrorisme islamiste ont été réprimées dans le sang tandis que les "émirs" du GSPC ont bénéficié de toutes les largesses du pouvoir, indemnisés, récompensés et promus pour leur funeste dessein.

C’est là toute la logique de la "paix" scélérate promise par la réconciliation nationale de Bouteflika : promouvoir le terroriste et réprimer le Patriote. Les quelques rares "émirs" des maquis de l’islamisme politique qui se sont "repentis"  par tactique, ont eu droit à des pensions, au port d’armes, à des voitures, à un appartement. Devenus emblèmes de la concorde civile, bénéficiant d’une impunité vis-à-vis de la justice, ils sont devenus en quelque sorte les protégés de Bouteflika, ayant des liens étroits avec les pouvoirs locaux et dont l’arrogance affichée vis-à-vis de ceux qui les combattaient n’a pas tardé à avoir ses effets désastreux. Le moudjahid et Patriote, Mohamed Gharbi, en a payé les frais par une condamnation à mort contre laquelle toute l’Algérie s’est mobilisée comme un seul homme. Le pouvoir, de par sa nature rentière et prédatrice, ne peut s’allier qu’avec les forces viles qui lui ressemblent.

C’est au cœur même des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance auxquelles Bouteflika a tourné le dos que ses forces répressives ont choisi la matraque pour répondre aux doléances des gardes communaux qui, à deux reprises, par milliers, ont été refoulés de la capitale ; de cette même capitale qui, au lieu d’un défilé militaire de l’ANP, héritière de l’ALN, d’un discours républicain à la Nation, a été déshonorée dans son Histoire de la guerre d’indépendance et de sa lutte héroïque contre l’islamisme politique et ses bras armés, par la présence "diplomatique" en tant que partenaire du dialogue, d’un chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique.

Face à cette situation de tous les dangers, de toutes les traitrises ourdies au plus haut sommet de l’Etat algérien, les Patriotes, GLG et Gardes communaux sont devenus des traitres à la Nation et risquent fort d’être l’objet des plus sanglantes répressions dans les jours ou les mois à venir. Car, il faut se rendre à cette évidence : tout le dispositif des réformes politiques de Bouteflika, de la recomposition clanique de son parlement, de ses courtisans et de ses successeurs éventuels, toute la matrice du pouvoir qui a survécu aux séismes des Révolutions arabes ont pour fondation cette alliance avec l’islamisme politique porté par Al Qaïda au Maghreb islamique qui est, en définitive, le garant de sa pérennité rentière, de sa maffia politico-financière. Des exemples encore frais dans l’histoire du mouvement national sont là pour attester de la véracité de cette thèse : le courant idéologique des oulémistes algériens n’a-t-il pas cautionné le pouvoir colonial avant et après le 8 mai 1945 et tout au long de la guerre de libération, aux seules fins de sauvegarder non pas l’islam, mais ses privilèges de castes au nom de la religion.

Face donc à ce complot ourdi contre toutes les résistances hier contre la présence coloniale, aujourd’hui contre la présence du terrorisme islamistes, les Patriotes, GLD et Gardes communaux se trouvent dans la ligne de mire de ce dispositif idéologique répressif. Toutes les armes qui leur ont été confisquées ne leur ont pas été restituées à ce jour. Récemment, des centaines de propriétaires de fusils de chasse de la wilaya de M’sila ont  bloqué l’avenue principale du chef lieu et le siège de la wilaya pour réclamer, pour réclamer la restitution de leurs armes confisquées depuis plus de 20 ans par la gendarmerie contre un récépissé de dépôt. Le pouvoir de Bouteflika a donc peur des 3000 fusils de chasse de ces Patriotes et n’est pas inquiet outre mesure des armes lourdes qui transitent par les frontières du pays pour aller alimenter les groupes terroristes d’Ansar Eddine au Mali. La logique de la concorde civile prend, ici, toute sa dangerosité que justifie la répression des gardes communaux ces derniers jours à Alger.

R.N.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

Tout a été presque dit dans cet article sur les intentions cachées de la charte sur la réconciliation nationale et la paix qui se sont révélées n’être en fait qu'un coup de poignard dans le dos et un déshonneur pour ces patriotes qui se sont sacrifiés pour combattre et tenir en respect les groupes terroristes islamistes qui ont mis le pays à feu et à sang dans les années 90 pour soi-disant sauvegarder l'islam mais c'était plus les privilèges et la main mise sur l'APN qu'ils convoitaient au fond pour tuer tout espoir de liberté et de démocratie en Algérie comme l'ont rêvé nos glorieux chouhada.

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faroudja Oumerry

Une question me revient sans cesse à l'esprit : Y a t il encore des hommes en algerie ?