La banqueroute de l’Algérie : les hommes de l’Etat et leurs outils

Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia.
Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia.

"Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l’Etat te le demande." Albert Einstein

Un mauvais travailleur se plaint tout le temps de ses outils, nous enseigne un vieux dicton, mais le régime algérien, quant à lui, il geint d’un fantasme historiciste, qui devient, à la longue, ridicule, à ce point de la réalité du savoir industrieux contemporain que pour tenter d’aller vers l’apprentissage d’une quelconque connaissance scientifique qualifiante, pour les génération nouvelles d’aujourd’hui, il ne faut pas moins que l’obtention d’un baccalauréat avec la mention de l’excellence, ya khali, mais cela ne suffit pas par exemple pour aller avec Air Algérie faire pilote de ligne, chasse gardée des parrains du secteurs des transports.   

Le génie de la jeunesse face à la fourberie des dirigeants

Cela ne veut absolument pas dire que la jeunesse actuelle, dans son ensemble, soit atteinte d’idiotie congénitale, d’imbécillité d’époque, au contraire, il n’y a qu’à voir comment déjà nos têtes brunes, à peine scribouillant l’arabe ou le français, manipulent-ils avec dextérité, garçons et filles, les nouveautés électroniques, et notre pauvre génération bougre de bougre, ballottée depuis l’indépendance par toutes les inepties oiseuses et putrides vomies par les pouvoirs successifs, soi-disant usant de l’économie politique pour diriger le pays, sauf le respect pour l’homo sapiens du monde moderne qui fait de l’économie politique, fait souvent appel à leur savoir-faire pour apprendre à faire fonctionner quelque appareillage récent up to date.

En poussant la jeunesse à la volonté résolue de saisir le savoir hors des limites territoriales de l’Algérie, le régime, flanqué de son parti le plus abruti qui soit, vous avez compris le FLN bien entendu, trahit déjà son incapacité morbide à inscrire dans le primordial de l’éducation des enfants, le concept même de l’éducation : les cursus scolaires eux-mêmes, dans les programmes pédagogiques, depuis le préscolaire jusqu’à la terminale, c’est-à-dire où l’élève est désormais déjà adulte, établis par la "grâce" politique et administrative du Gouvernement, via le truchement du ministère de l’Education, n’est à peine viable si et seulement si les parents s’attèlent de leur côté à casquer la moitié de leur salaire pour payer les cours de soutien essentiellement dans les matières scientifiques. Anecdote évènementielle en plein dans le mille.

L’excellence en fête foraine

Lors de la cérémonie des distributions des distinctions pour les plus brillants des récipiendaires des diplômes de la wilaya d’Alger (la 6ème, le BEM et le Bac), pas un professeur n’a eu le prestige de remettre à un élève méritant sa récompense, ça se passait en circuit fermé entre élus et administratifs locaux, dans une ambiance de densité, de grégarité, de fournaise et de pitoyable sono. J’ai laissé une boutade à un ponte de l’Education qui lui dit qu’il faille ajouter dans le discours d’inauguration le mérite des "dispensateurs des cours de soutien" et des parents ; il ne répondit pas en souriant, son costume noyé dans la sueur – il faisait une chaleur infernale, du marcher sur les pieds, dans cette salle de l’Atlas, ex-Majestic où se fut tenue la première réunion de l’Assemblée constituante en 1962. Je lui ajoute le pourquoi de la décision de faire cette cérémonie une journée ouvrable (le lundi passé) sachant que les parents ne se doivent pas de manquer l’évènement, il rétorque là aussi par un sourire idiot. Les élèves invités de la 6ème et du BEM recevront chacun un téléviseur plasma et les bacheliers un ordinateur portatif à retirer du siège des bureaux de la direction de l’Education, qu’on appelle toujours l’"Académie", le dimanche prochain, également journée ouvrable. Je n’ai pas voulu oser la troisième question sur le comment du téléviseur pour les uns et le micro-ordinateur pour les autres. Juste pour rire.

Une chose pour finir sur cette cérémonie. L’information a été donnée de bouche à oreille, par l’intermédiaire des élèves entre eux sur les appels dans le cellulaire. Il ne faut pas chercher le pourquoi des enveloppes libellées à l’adresse des parents de l’élève et timbrées à l’inscription en début d’année ni sur le numéro de téléphone obligatoire qu’on mentionne sur les fiches de renseignement. En un mot : la foutaise, un  cadre en PVC 20X20 dont l’intitulé distinctif en carton pâte qui ne tient pas sur place, une paire de bisou transpirante et une enveloppe contenant une promesse de cadeau dont la somme en monnaie sonnante et trébuchante, selon le témoignage de parents présents dans la remise des prix, ferait certainement plus de plaisir pour des besoins autrement plus biologiques. "Plus de 1500 cadeaux de valeurs, il est impossible qu’ils n’aient pas fait du business avec le fournisseur, vérifiez !", ce parent, en tongs et chemisier décrépi, s’est adressé à un journaliste de la chaîne Une qui a fait semblant de fouiller je ne sais quoi dans une sacoche pour insinuer, distrait qu’il est, il n’a pas entendu. Mais je l’ai vu ensuite pister un des trois directeurs de l’Education de la wilaya pour l’interviewer.

De la culpabilité arrogante au discours de l’impuissance

Mais de cette digression que je ne voulais pas taire malgré ma situation de partie prenante que nos aînés dans la profession nous ont toujours conseillé de faire en sorte de laisser passer le pied autant que faire se peut, j’en reviens à la parabole du piètre ouvrier qui piaille sans arrêt de l’état de son matériel de travail. Et le citoyen algérien dans les postes de la décision politique, exécutive, sachant qu’il a merdé et qu’il ne peut faire autrement que merder parce non seulement il ne sait pas remplir sa tâche de gouvernant dans le sens de la démonstration par la connaissance de ce qui lui est alloué de faire comme doit le faire un responsable sur le terrain, c’est-à-dire un chef qui commande dans le rationnel, pour un produit de société rationnel, dans un environnement de responsabilité rationnel, il occupe une fonction sociale d’importance dont il n’a pas l’assentiment de ses semblables, il ne peut, au final, que clore sa fausse carrière dans le discours fantasmatique.

Pour exemple les aveux de déconfiture d’Ahmed Ouyahia dans les affaires suprêmes de l’Etat depuis presque deux décennies, si l’on se rappelle, on  n’a pas besoin d’analyse pour comprendre qu’il plaint l’échec, le sien et celui de son clan du sérail, par la faute des moyens politiques qu’il n’a pas eus !  

La sempiternelle incrimination de l’autre

Autrement dit, les outils fonctionnels qu’il avait entre les mains, en tant que chef du Gouvernement – attention à ce moment-là de son mea culpa accusateur il ne payait alors pas cher sur sa peau de Premier ministre – n’étaient pas les bons outils. Les députés qui lui auraient voté jusqu’au bannissement de leur propres géniteurs n’étaient pas les meilleurs députés de la planète ; l’on n’oublie pas qu’il est le seul Chef du gouvernement ayant existé sur Terre qui ait puisé de force dans les salaires des citoyens afin de régler un problème de trésorerie dans le secteur du BTPH. Voyez, ici et là, des textes sur mesure dont il disposait dont les tyrans du Moyen-âge ne manqueraient pas de jalouser, qu’est-ce qu’il en a jailli, sinon un trésor en guise de réserve de change, supérieur à celui du Royaume-Uni, de la France et de l’Italie, réunis, fermé à clé dans un coffre-fort, alors que la manne gazopétrolière l’unique moyen de paiement de notre existence et le taux d’intégration réel qui compare nos capacités économiques par rapport au reste du monde n’équivaut guère moins que les dix pour cent comptables dans le savoir-faire industriel. Ceci sur l’aspect physique, matériel de la personnalité de l’Etat.

Sur le plan du moral – de la morale, évidemment - et du psychologique, pour éviter de dire psychique, eh bien, il y a le choix entre la "main de l’étranger" à l’extérieur, "hizb fronça" intra muros et une autre option, des côtés à la fois : la repentance hurlée dont personne ne se souvient et sa sœur jumelle qui ne fait que sourdre dont les plaies sont encore ouvertes et ce n’est la France qui en doit se mettre à genoux. Mais bien ceux qui parlent au nom de l’Algérie, qui sont au regard de la majorité des Algériens redevables envers la justice de leur pays, l’Algérie.

Nadir Bacha

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Commentaires (4) | Réagir ?

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ABBES LABDELLI

Depuis l'indépendance, jamais le régime algérien n'était à l'aise comme cette décennie, il a eu tout ce qu'il voulait:

- de bonnes recettes de pétrole.

- généraliser la corruption jusqu'à son application par 95% d'algériens (y compris les islamistes).

- agoniser l'espoir de cette lueur démocratique en tuant l'opposition par le retour de ce qu'on appelle le FLN (responsable de la régression).

- anéantir l'enseignement du primaire à l'université.

- recrutement de milliers de forces de l’ordre pour matraquer ce peuple.

- faire peur aux algériens en utilisant le slogan célèbre " l'intervention de l'occident dans nos affaires" (voir lien http://abbeslabdelli. blogspot. com/2012/04/le-complot-exterieur-ce-slogan-qui-fait. html)

Donc tout est planifié pour mettre à genou l'Algérie.

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Brahim Arbat

Il faut être né idiot algérien pour croire à une quelconque repentance de la France, les Algériens les moins malheureux du monde y vivent avec beaucoup plus de dignité que s’ils étaient dans leur pays. Quant aux outils, le Pouvoir sait où les trouver pour le bonheur de ses proches et ses protégés, ils sont là devant nous qui ont les moyens dont rêvent les plus honnêtes Français et Françaises. Demander le pardon

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