Algérie : processus inflationniste et impact sur le pouvoir d’achat

Malgré les richesses, le pouvoir n'est pas arrivé à sortir le pays de sa quasi-dépendance au pétrole.
Malgré les richesses, le pouvoir n'est pas arrivé à sortir le pays de sa quasi-dépendance au pétrole.

Pour le rapport de la Banque d’Algérie du premier semestre 2011, le processus inflationniste s’explique pour 63% de l’inflation due à l’expansion monétaire, l’inflation importée pour 21% ce, en dépit des mesures de régulation prises par les pouvoirs publics, notamment l’exonération de la TVA et les mouvements du taux de change effectif nominal pour 7%.

Contrairement aux années précédentes, l’inflation des prix des biens manufacturés, avec 5,5%, dépasse celle des biens alimentaires, estimée à 4,2%, les prix des biens alimentaires et ceux des biens manufacturés évoluant en sens inverse depuis trois années, 11% n’étant pas expliqués dans ce rapport. Or s’agissant d’un problème aussi complexe que celui de l’inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l’économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l’économie internationale, de l’économie interne résultant de l’option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d’influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s’approprier une fraction du revenu national. Bien que dialectiquement solidaires, je recense trois raisons essentielles du processus inflationniste en Algérie.

Première raison : la faiblesse de la production et de la productivité interne

Selon les institutions, le rapport du FMI 2011, le produit intérieur brut l'Algérie est de 158,97 milliards en 2010, 183,4 milliards de dollars en 2011 avec une prévision de 188,6 milliards de dollars en 2012. Or, il y a lieu de souligner la faiblesse de la production et de la productivité du fait que 97/98% des exportations sont le résultat des hydrocarbures à l’état brut et semi brut, les 2.3% hors hydrocarbures fluctuant depuis plus de 20 ans pour un montant dérisoire entre 900 millions de dollars et 1,5 milliard de dollars. Ces 2/3% sont constitués en majorité de produits semi finis, issus eux-mêmes des hydrocarbures et déchets ferreux et non ferreux. C’est que plus de 90% du tissu économique sont constitués de PMI/PME organisées sur des structures familiales, ne possédant pas de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale.

Les importations couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses, pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial, moins de 20% du produit intérieur brut. Ce qui nous renvoie à la valeur de la monnaie algérienne. Mais fait important, le PIB peut cacher d’importantes disparités et l’indice du développement humain combinant 1/3 du taux de croissance, 1/3 le système éducatif et 1/3 le système de santé élaboré par le PNUD est beaucoup plus fiable. Cela explique les erreurs d’appréciation des indicateurs globaux de la Banque mondiale et du FMI vis-à-vis de certains pays arabes qui ont connu le printemps démocratique où ces institutions ont omis d’analyser tant le déséquilibre spatial que la concentration des revenus socio professionnelles au profit d’une minorité ans compter els fuites de capitaux hors des frontières de certains dirigeants.

Le PNUD a essayé d’introduire certains indicateurs omis par le passé dans son rapport du 2 novembre 2011 intitulé "Durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous", résultats des enquêtes sur l’année 2010. C’est ainsi qu’elle classe l’Algérie à la 96e place sur 187 pays, soit un recul de 12 places par rapport à 2010. Lié à l’analyse précédente, nous avons évidemment la croissance démographique et le versement de salaires sans contreparties productives. La population était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2010 selon l’Office des statistiques à 36,3 millions d’habitants au 1er janvier 2011 et à 37,1 au 1er janvier 2012. La population active devrait dépasser les dix millions et la demande d’emplois additionnelle varierait entre 300.000 à 400.000 personnes par an, nombre d’ailleurs sous estimé puisque le calcul de l’ONS applique un taux largement inférieur pour les taux d’activité à la population féminine, représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage officiel est estimé à 10% entre 2010/2012, mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six mois, pour partie des emplois improductifs. Or, le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Dans son rapport d’octobre 2011, le FMI note que l’Algérie doit faire plus pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, notamment pour dynamiser l’emploi surtout parmi les jeunes dont le taux de chômage dépasserait pour certaines régions 25/30%. Quant au taux d’inflation qui se répercute sur le pouvoir d’achat, pour le gouvernement algérien, il a été de 1,6% en 2005, 3% en 2006, à 3,5% en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009 , moins de 4% en 2010, et plus de 4,5% en 2011 et allant vers 5,5% pour 2012 en glissement annuel. Mais cet indice global doit être régulièrement réactualisé car le besoin est historiquement daté, les besoins évoluant.

Par ailleurs, le taux d’inflation officiel est biaisé, étant comprimé artificiellement par les subventions. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente devrait lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 20.000 dinars, (200 euros au cours officiel, environ 150 euros par mois au cours du marché parallèle) la dernière augmentation ayant lieu en septembre 2011, mais devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par mois, soit 6,6 euros par jour alors que le kilo de viande est de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui atteindront plus de 1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB (taux identique entre 2009/2010) jouent temporairement comme tampon social.

Deuxième raison : non proportionnalité entre les dépenses monétaires et les impacts

La vrai richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. La dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars, mais faute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé. Dans un Conseil des ministres le dernier trimestre 2011, le président de la République a affirmé qu’entre 2004/2013 plus de 500 milliards de dollars seront mobilisés. Pour un programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l’équivalent de 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de près de 156 milliards de dollars. Qu’en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31 décembre 2004 à la fois faute de capacités d’absorption et d’une gestion défectueuses.

Pour 2011, le déficit budgétaire a été de 4.693 milliards de DA (environ 63 milliards de dollars au cours de l’époque) soit 33,9% du PIB. Pour la loi de finances prévisionnelle 2012, les dépenses se situeront à près de 7500 milliards de dinars alors que les recettes atteindront 3456 milliards de dinars, soit un déficit de 4000 milliards de dinars. Sur la base d’un taux de change de 75 dinars le dollar, retenu par le projet de loi, cela donne un déficit de 54 milliards de dollars, environ 25% du produit intérieur brut. Mais ce léger recul du déficit budgétaire s’explique par le fait que le budget de l’équipement enregistre un recul de 32% par rapport à 2011 pour se situer à près de 2700 milliards de dinars. Paradoxalement l’augmentation de 8% du budget de fonctionnement (dont les salaires de la fonction publique) dépasse les 4600 milliards de dinars, soit plus de 100% par rapport à 2008. Le jeu à la baisse du taux de change du dinar voile l’importance du déficit budgétaire. Par le passé, au moment du dollar faible la dépréciation du dinar a répondu au souci de gonfler artificiellement le fonds de régulation des recettes et la fiscalité pétrolière variant entre 60/70% et donc de voiler l’importance du déficit budgétaire et l’inefficience de la dépense publique.

Exemple : le fonds de régulation de un dollar donne 100 dinars, pondéré par une dévaluation de 20% donne une valeur de 120 dinars calculé par le trésor et la Banque d’Algérie dans leurs bilans annuels, et il en est de même pour la fiscalité pétrolière. Avec une dévaluation de 20% cela abaisserait le montant de la fiscalité pétrolière, Ces artifices d’écritures biaisent donc tant le montant du fonds de régulation que les recettes de la fiscalité pétrolière. Face à ces dépenses, l’encours du fonds de régulation des recettes, FRR crédité, du différentiel entre les produits de la fiscalité pétrolière budgétée et les produits de la fiscalité pétrolière recouvrés géré par le trésor, le prix de référence fixé par la loi de finances à 37 dollars, à ne pas confondre avec les fonds souverains qui sont des fonds d’investissement (le gouvernement algérien ayant écarté le recours à cette procédure), est passé de 4 280 milliards de DA, à fin décembre 2008, à 4 316 milliards de DA, à fin décembre 2009 de 4.840 milliards de dinars à la fin 2010,aurait atteint 5.500 milliards de DA (environ 75 milliards de dollars) à la fin 2011, selon le ministère des Finances. Pour plus de transparence, je préconise que les lois de finances se fonde sur le cours réel du marché des hydrocarbures, que toutes les subventions soient budgétarisées par le parlement lors de l’élaboration de la loi des finances quitte à ce que l‘excédent soit versé dans un fonds pour les générations futures comme c’est le cas en Norvège.

D’une manière générale selon un rapport pour la région MENA 2010, l’Algérie pour des pays similaires dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, démontrant une mauvaise gestion pour ne pas dire une corruption socialisée. Et l’Etat algérien continue de dépenser sans compter en lançant des projets non fiables à terme économiquement souvent pour des raisons de prestige. Tant qu’il y a la rente. Mais l’Algérie peut-elle continuer de vivre de l’illusion de la renter sur la base d’un cours de 70 dollars pour le budget de fonctionnement et 40/50 dollars pour le budget d’équipement si le cours des hydrocarbures baissent au risque d’une hyperinflation ? Peut-elle continuer dans cette voie suicidaire des assainissement répétées des entreprises publiques de plus de 50 milliards de dollars entre 1971 et 2011, avec des recapitalisations répétées des banques publiques contrôlant 90% du crédit global, malades de leurs clients souvent non bancables, dont plus de 70% des entreprises publiques sont revenues à la case de départ, au risque sans relèvement des taux d’intérêt d’une faillite du système bancaire freinant l’investissement ? Bon nombre d’opérateurs même privés demandent également des assainissements. Cette masse monétaire sans contreparties productives alimente le processus inflationniste.

Troisième raison : dépréciation du dinar et dominance de la sphère informelle

Un des facteurs du processus inflationniste, liée à la faiblesse de la productivité, est la distorsion entre le taux de change officiel et celui sur le marché parallèle. En effet, depuis plus d’une année existe une différence entre le cours du dinar sur le marché parallèle (entre 145/150 dinars un euro) et la cotation officielle (un euro pour 100 dinars contre le cours du dirham marocain 11,67 un euro, et la meilleure cotation du dinar tunisien 2,18 un euro) soit un écart de plus approchant 50%. Le tarissement de l’épargne de notre émigration ou certains voyages ponctuels vers l’étranger, du fait de l’allocation devises limitées, souvent invoqués ne sont pas les seules explications. On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l’évolution du cours des hydrocarbures pour un taux d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées et que sans hydrocarbures la cotation du dinar s’établirait à entre 300/400 dinars un euro selon l’offre et la demande, l’économie algérienne étant une économie totalement rentière. En effet, se pose le problème de la cotation du dinar qui n‘obéit pas toujours aux règles économiques. Ces mesures ponctuelles sans vision stratégique sont souvent édictées principalement pour freiner les importations suite à l’importante augmentation des salaires et ont des répercussions négatives tant pour les opérateurs qui s ‘approvisionnent en Europe que sur le pouvoir d’achat des citoyens. Au niveau du marché intérieur, le processus inflationniste est accélérée part la dominance de la sphère informelle produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait à la nature du système rentier ou existent des liens dialectiques entre cette sphère et la logique rentière avec des situations monopolistiques et oligopolistiques de rente avec des liens extérieurs, non intéressées par l’émergence d’entreprises productives, expliquant d’ailleurs la marginalisation du savoir et des compétences. Cette sphère informelle en Algérie contrôle 65/70% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche, textile et cuir) et sans compter les factures de plus en plus élevées de l’eau et de l’électricité qui absorbent une fraction importante du revenu des ménages pauvres et moyens accroissant leur endettement.

La masse monétaire a été évaluée dans le rapport de la banque d’Algérie à 2.439 milliards de dinars fin 2010, 33, 87 milliards de dollars dont 40% contrôlée par la sphère informelle soit 13,55 milliards de dollars limitant la politique monétaire de la Banque centrale avec une importante intermédiation financière informelle mais avec des taux d’usure accroissant l’endettement des ménages qui s’adressent à cette sphère. L’importance de cette masse monétaire captée, favorise une concentration du revenu au niveau de cette sphère avec des tendances monopolistiques et souvent oligopolistiques (quelques offreurs pour une multitude de demandeurs) et alimente comme analysé précédemment, la demande au niveau du marché de la devise parallèle et l’évasion fiscale évaluée à environ 3 milliards de dollars par an. Le constat en Algérie est l’absence d’une véritable concurrence, avec une tendance à la substitution d’un monopole d’Etat un monopole privé plus néfaste , faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l’orienter vers des activités spéculatives et fait que la politique d’encadrement des prix peut s’avérer d’une efficacité limitée, en fonction des moyens mis en œuvre, dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait que répercuter ces surcouts de distribution. Cela n’est pas le produit du hasard mais le produit de la bureaucratie assistant à un dualisme de la société limitant l’Etat de droit. Car, lorsqu’un Etat veut imposer à une société des règles qui ne correspondent pas à l’état de la société, cette dernière enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner, les relations étant établies sur un registre de confiance entre les co-contractants.

En résumé, on ne peut que déplorer les limites du rapport de la Banque d’Algérie du premier semestre 2012 qui occulte l’essence véritable du processus inflationniste analysant la sphère réelle, occultant la sphère informelle et ses incidences sur le pouvoir d’achat des Algériens. Ces derniers veulent tous et immédiatement leur part de rente, reflet du divorce Etat/citoyens quitte à conduire l’Algérie au suicide collectif où le malaise social s’amplifie à travers toutes les régions et la majorité des catégories sociales. La grande démobilisation aux dernières élections législatives du 10 mai 2012, malgré des dépenses sans précédent, où taux d’abstention, bulletins nuls et non inscrits ont représenté environ 80% de la population en âge de voter en est le témoignage vivant. Le processus inflationniste que l’on comprime artificiellement par des subventions montre labsence de régulation ne s’attaquant aux fondamentaux renvoyant au manque de cohérence et de visibilité de la politique socio économique pour préparer l’après hydrocarbures, l’épuisement étant dans au maximum 25 ans avec une population de 50 millions. Comme ces réserves de change estimées à 190 milliards de dollars au 1er juillet 2012, richesse virtuelle provenant des hydrocarbures dont la facilité est de les placer pour 90% à l’étranger à des rendements presque négatifs pondéré par l’inflation mondiale, alors qu’il s’agit de les transformer en richesse réelle.

Depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l’interdépendance mondiale à l’instar des pays émergents, expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.

Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités et expert international en management stratégique

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Abdellaziz DJEFFAL

Pourquoi ne pas émettre un nouveau dinar ?

La situation monétaire du pays est catastrophique. Des masses de faux billets sont en circulation et d’autres masses plus importantes sont retirées de la circulation par la thésaurisation dans les bas de laine. D’autres masses non moins importantes circulent mais dans l'économie informelle qui échappe à tout contrôle, au fisc comme aux banques et même à toutes les études et statistiques monétaires, etc. Comment réintroduire cette masse dans le circuit bancaire et éliminer les faux billets ? Comment lutter contre l'inflation dont l'augmentation exponentielle de la masse monétaire est l'une des expressions ? Comment donner au Dinar sa vraie valeur ? Pour répondre à toutes ces questions, je voudrais vous proposer une solution radicale qui est l'émission d'un nouveau dinar, d'un dinar fort en divisant sa valeur actuelle par dix voire même par cent ou par mille. La parité du dinar dans le marché parallèle dépasse les 145 DA pour un Euro. Si l'on émet un nouveau dinar en le divisant par cent nous aurons 1 euro pour 1. 45 DA.

Le SNMG sera de 180 DA/mois. Les 2000 dinars vaudront 20 DA. Un kg de viande vaudra 12 DA/kg. D'autre part, la mesure permettra à l'Etat et aux autorités monétaires de récupérer toute cette masse d'argent qui circule en dehors des circuits financiers, d'évaluer les richesses des citoyens, de récupérer les impôts, de lutter contre l'inflation et la fausse monnaie en obligeant tous les citoyens d'ouvrir des comptes bancaires et postaux. L'Etat en contrepartie de la récupération de ces masses d'argent, donnera des titres, des bons et émettra de la monnaie scripturale que les citoyens pourront utiliser librement mais en utilisant des moyens de paiements tels que cartes magnétiques, chèques, billets à ordre, lettres de change etc. Les commerçants seront dans l'obligation d'utiliser les factures, de tenir une comptabilité fiable et soumise à des contrôles réguliers dont les comptes seront certifiés par les commissaires aux comptes etc.

La Turquie a tout simplement enlevé six zéros (000 000) à son ancienne livre en janvier 2010. Plusieurs objectifs peuvent être visés par l'émission d'un nouveau dinar. Il y a une seule chose à ne pas faire, ce sont les expériences des pays totalitaires comme la Corée du Nord et la Libye. Il ne faut en aucun cas limiter les sommes à changer en nouveau dinars pour les citoyens. Cela ébranlerait la confiance déjà soumises à rudes épreuves qu'accordent les citoyens au dinar actuel. Nous pouvons résumer les résultats escomptés dans les points suivants:

1- Avoir un dinar fort.

2- Faciliter les transactions en simplifiant le dinar par 1000.

3- Réintroduire les sommes colossales thésaurisées dans le circuit bancaire.

4- Lutter contre l’économie informelle par la déclaration de toutes les fortunes.

5- Lutter contre l’évasion et la fraude fiscales.

6- Moderniser les moyens de paiements par :

- Généralisation de l’utilisation des chèques.

- Introduction des cartes magnétiques de retrait et de paiement.

- Renouveler les billets chiffonnés par l’usage.

7- Parité du dinar avec l’euro.

8- Lutter contre l’inflation.

9- Éliminer la fausse monnaie en circulation.

J’espère qu’un débat s’ouvre autour de la question auquel des spécialistes participeront activement pour nous éclairer et nous aider à mieux cerner les objectifs et les conséquences de l’émission d’un nouveau dinar.