Escarmouches du FLN, attaques meurtrières de l’Aqmi

Abdelaziz Belkhadem: l'habit fait-il le moine?
Abdelaziz Belkhadem: l'habit fait-il le moine?

A Alger, le FLN de Bouteflika donne du spectacle à l'assemblée dans le bruit et la fureur rentières à Alger; en Kabylie, les terroristes de l'El Qaïda au Maghreb multiplient les attaques meurtrières. Entre l'un et l'autre, l'Algérie oublie le cinquantenaire de son indépendance "historique"...

L’élimination de neuf terroristes en Kabylie, dans les régions de Takhoukht et Ouacifs a fait la une de la presse nationale dans un style qui rappelle les récits des combattants de l’ALN dans les maquis face à l’armée française. Et cette comparaison ne serait pas anodine quand on se rend à l’évidence que, un demi-siècle après l’indépendance du pays, sept ans après la promulgation de la concorde civile qui a épuisé la comptabilité de ses repentis, l’idéologie islamiste et ses bras armés, aujourd’hui de l’AQMI, mais toujours composée d’irréductibles AIS, GSPC, GIA et autres groupuscules, se redéployent et montrent qu’ils n’ont pas perdu leur force de nuisance. Qu’un groupe d’une soixantaine de terroristes investisse un chef lieu d’une commune et que d’autres arrivent à commettre un attentat au cœur d’une ville, cela montre bien le fléchissement de la lutte anti-terroriste sur le terrain des opérations mais aussi et surtout sur le plan idéologique.

En effet, depuis la promulgation de la concorde civile, on a confondu «amnésie» et «amnistie». Ce qui est appelé «décennie noire» ne sert plus que de «faire-valoir» à un pouvoir, celui de Bouteflika, qui agite ses massacres, ses horreurs, pour faire peur aux Algériens pour peu qu’il y ait une étincelle dans les revendications sociales et politiques. Ainsi cette «décennie noire» loin de renforcer la lutte anti-terroriste, d’éradiquer ses germes patents ou latents de violences de violences liées à l’islamisme politique, devient, au contraire, comme la guerre de libération, une rente «historique» de laquelle le FLN puise sa légitimité passive et consensuelle. Passive, en raison du fait que cette période est considérée comme révolue alors qu’aucune mesure annoncée dans les textes de loi de la concorde civile n’a été entreprise en direction des victimes civiles ; consensuelle, car toute l’idéologie du FLN ( en tant que pouvoir et système) se nourrit de l’islamisme qui conforte le mieux la gestion rentière des richesses du pays dilapidées au nom et sous couvert de l’islam, en tant que religion, avec ses mosquées instrumentalisées, son Coran réduit à des occasions festives et circonstancielles, ses imams appelés à devenir des porte-voix de Bouteflika et ses terroristes confortés dans leur dessein funeste.

Ainsi, c’est à la veille du cinquantenaire de l’indépendance «historique» de l’Algérie que le pouvoir d’un côté, le terrorisme de l’Aqmi de l’autre, mène une lutte implacable contre les derniers carrés de la démocratie. Les récentes "réformes" de Bouteflika n’ont servi – et cela était prévisible – qu’à conforter le parti au pouvoir avec des recompositions claniques à l’intérieur du système gravitant autour de son noyau dur : la rente systémique des rapines des richesses du pays. Du côté de chez le FLN, l’enjeu maintenant, ce n’est pas de lutter contre le terrorisme, ni même contre le chômage. Il s’agit de rafler la mise, de redistribuer la rente, de mailler les postes clés, décisionnels de l’administration, de la justice, de l’armée, de l’enseignement. Et, pour ce faire, il tentera quelque consensus avec les chefs terroristes avec lesquels il a toujours composé depuis l’apparition des groupes terroristes d’avant 1991. Qu’il y ait des escarmouches en son sein, cela n’est qu’un effet de diversions pour amuser la galerie, donner du spectacle. Du côté de chez l’Aqmi, sans doute, on rêve de la prise d’Alger comme de Tombouctou. Mais les enjeux ne sont pas les mêmes. Les mirages de la rente du pétrole, du gaz, des richesses minières, ne désintéressent pas les chefs terroristes soit disant repentis ou lovés au sein du pouvoir. L’exemple d’un Bouguerra Soltani et de ses ouailles en est éloquent.  La construction  de la mosquée de Bouteflika qui n’en finit pas sur les deniers publics volés au détriment des jeunes algériens sans avenirs, se veut un symbole de reconnaissance à la politique désastreuse de l’idéologie islamiste.

L’accoutrement à la "mode" afghane d’un Belkhadem face au "civilisé" masqué d’un Bouguerra Soltani, les cinq prières qui interrompent les programmes sur toutes les chaines de radio et de télévision, la fermeture des bars, des librairies, l’arrestation d’Algériens d’autres confessions, l’article 2 de la constitution, l’encouragement comme formes de culture "modernes" d’éléments de la tradition les plus ancrés dans la tradition islamique, y compris dans les arts, des villes comme Tlemcen décrétées comme capitale de l’Islam sur ordre du Prince des croyants…en la rente, enfin, ce goût amer et nauséabond des prémisses d’un ramadhan durant lequel les interdits de toute sorte redoublent de violences…tout cela constitue le socle le plus visible du pouvoir et vécu, quotidiennement par le citoyen. C’est également dans ce contexte délétère que l’ANP engage un combat désespéré contre le terrorisme dont l’idéologie est nourrie, abondamment, par le système rentier du FLN. Est-ce pour cela que le FLN de Bouteflika ne dit mot sur le cinquantenaire de l’indépendance  à la veille duquel les terroristes de l’Aqmi lui demandent plus de concessions autre qu’une simple "décennie noire".

R.M

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Commentaires (3) | Réagir ?

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khelaf hellal

Aprés la tragédie sanglante des années 90 qui a fait prés de 200. 000 victimes du terrorisme islamiste qui n'a pas encore enterré sa hâche de guerre, le ministre Ghoulamallah s'est laissé aller à des déclarations publiques en rien innocentes : "notre islam n'est ni salafiste, ni chiite ". Il veut dire par là, qu'il est devenu une autre salade indigeste salafo-chiite parcequ'il ne peut-être ni l'un ni l'autre à la fois un islam tordu et biscornu que lui seul connait, dont les effets d'envoûtement et d'ensorcellement passent mieux sous le turban et le costume-cravate du FLNpost-indépendance de toutes les trahisons. Il veut nous faire avaler encore une autre couleuvre avant la prochaine de celles qu'il a l'habitude de nous sortir de sa soutane pour nous endormir pour longtemps sous le pilule du FLN parti-Etat du pouvoir reconverti à l'obscurantisme religieux et aux intrigues de sérail empruntés au sorcier Raspoutine.

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Yen Yen

En regardant le visage de cet Iranien, car il est d'origine iranien, c'est pour ça l' Algérie est toujours

Malheureuse. il faur l' Algérie retrouve enfin ces enfants.

Ce type c'est un islamiste radicale. inculte, raciste, antésemite!!!!!!!!!!!!!!!!!

On aimeraient bien voir au sommet de l'Etat Algérienne, des hommes sérieux!

Cinquante ans de honte, de dictature, de monsenge, de crime, ça suffit!

Nous voulons une Algérie algérienne!!!!!!!!!!!

A l'image de la pensée de Kateb Yacine et de Boualem Sensal, d' Albert Camus, de Jean Amrouche

Sans oublier le juif Algérien notre grand Jacques Dérrida !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Car, la culture juive est aussi algérienne!!!! elle a existé depuis plus de 2000 ans

ça aussi c'est notre richesse, notre culture.

J'aime une algérie algérienne!

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