La chronique de Sarah : A Tizi Ouzou, la grève a repris et s'est réorganisée

La chronique de Sarah : A Tizi Ouzou, la grève a repris et s'est réorganisée

Mardi 29, à Tizi-Ouzou, les lycéens de terminales ont tous repris leur grève. Nous avons quitté nos classes dés 10h ce matin, et une nouvelle réunion s'est imposée dans la cour de l'établissement. Pendant les deux derniers jours de cours, nous avons remarqué que nos professeurs n'avaient rien reçu à propos de l'annulation de l'approche par compétence, et nous nous sommes résolus à ne plus "espérer" que le ministre tienne sa parole, nous voulons du concret. Devant la constatation que pendant les cours, rien n'a changé, tout va toujours aussi rapidement, trop rapidement pour la majorité d'entre nous incapables d'assimiler quoi que ce soit à ce rythme, auquel nous ne sommes nullement habitués puisque nous sommes le produit de l'école fondamentale. A la question "pourquoi allez vous si vite maintenant?", nos professeurs répondent toujours "j'ai un programme à finir !" Ils ne sont pas fautifs puisque il est vrai qu'ils ont des délais à respecter, et ils font de leur mieux pour y arriver.
C'est pourquoi une nouvelle organisation a vu le jour, d'abord, il a fallu maîtriser les 1AS et les 2As qui se sont souvent cru dans un stade pendant que nous, terminales, réclamions nos droits, eux s'amusaient à crier anarchiquement, à hurler, sous prétexte qu'ils nous soutenaient, certains s'étaient même équipés de sifflets!! Ce qui nous a parfois coûté notre crédibilité. Ceux là doivent donc reprendre leurs cours.

Et puis, il a fallu éclaircir la situation, encore faire le point. Des délégués de chaque lycée ont rédigé un texte lors d'une réunion qu'ils ont tenue hier entre 13h et 16h au lycée Amirouche, ils l'ont ensuite faxé au ministère de l'éducation, il y est précisé que le silence que le ministre laisse planer autour de la suppression de la Chariaâ au bac déplait fortement, et que les mesures qu'il dit prendre, n'ont pas convaincu grand nombre puisque en classe ce qui nous avait révolté est toujours là : le volume du programme.

Cependant, ici à Tizi Ouzou, on nous dit souvent de laisser faire Alger, car de toute façon, nous ne serons pas entendus. Nos professeurs nous disent souvent : "vous avez déjà subi une année blanche et le pays était resté spectateur, soyez spectateurs à votre tour!". De plus, de notre expérience nous avons appris qu'il vaut mieux pour nous rester loin de la politique, et nous savons bien que la Chariaâ au bac, c'est politique, alors souvent, nous doutons. Pour le moment, la grève continue.

Sarah,

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Hocine

Ne pleurez pas, notre jeunesse est entrain de donner une leçon magistrale et un bras d'honneur à tous ces lèches bottes et tous ces lâches qui ne pensent qu'à leur intêret et à leur portefeuille. Qu'ils perdent une année ou 2 années et alors? ça changera quoi? ils vont chomer 3 ou 4 années de toutes les manières. Donc à eux de prendre leur avenir à bras le corps et de se battre en conséquence! c'est l'avenir de leur enfants qui est en jeu!

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Hugo Chavez

Oui, demander de supprimer la charia est du politique dans notre pays. n'oubliez pas que vous portez une revendication nationale qui concerne tous les lyceens algeriens. etes-vous surs que tous les lyceens algeriens partagent avec vous l'idée de la suppression de "cette constante nationale" de l'epreuve du bac?. dans peu de temps, lorsque vous allez rester seuls à manifester, on vous collera l'étiquette de "hizb frença" ou de "l'invasion chretienne" par des partis politiques bien connus. Les experiences passées de la kabylie sont encore la pour temoigner, alors c'est à vous d'en tirer la lecon.

Écoutez bien vos parents, ils savent de quoi ils parlent.

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