Affaire Mohamed Merah : le secret-défense sera-t-il levé ?

Le Raid a mené l'assaut tuant Mohamed Merah.
Le Raid a mené l'assaut tuant Mohamed Merah.

Les juges d'instructions ont demandé la déclassification des notes de renseignements relatives à Merah, le tueur de Toulouse et de Montauban.

Les magistrats instruisant l'affaire Merah ont demandé la déclassification de toutes les notes de renseignements relatives au tueur au scooter, a-t-on indiqué mercredi de source judiciaire, confirmant une information de la radio RTL. Ces documents doivent permettre aux enquêteurs de comprendre dans quelle mesure Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Toulouse et de Montauban en mars, pouvait auparavant être l'objet d'une surveillance des services de renseignements. Beaucoup de questions restent sans réponse à ce sujet en effet.

Ces documents étant classés secret-défense, il faudra un avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) pour qu'ils soient versés au dossier d'instruction des juges ChristopheTeissier, Laurence Le Vert et Nathalie Poux. Les trois magistrats parisiens, qui ont reçu mardi les familles des victimes de Mohamed Merah, cherchent aussi à récupérer l'intégralité des conversations entre le "tueur au scooter" et le RAID lors du long siège de l'appartement toulousain où il était retranché.

Des dysfonctionnements

Le procureur de Paris, François Molins, avait déclaré le 22 mars que tous ces échanges seraient versés à la procédure. Mohamed Merah a finalement été tué le 22 mars par la police durant l'assaut donné à cet appartement. Les magistrats ont assuré aux familles qu'ils n'écarteraient "aucune piste" pour comprendre ces tueries et devraient par conséquent s'intéresser au rôle de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Le tueur au scooter s'était rendu en 2010 et 2011 en Afghanistan et au Pakistan, notamment au Waziristan, où, selon un ouvrage à paraître (Affaire Merah, l'enquête, Éd. Michel Lafon), des services de renseignements occidentaux ont établi un lien entre Merah "et une organisation proche d'al-Qaida". Mohamed Merah avait été entendu en novembre 2011 par un agent de la DCRI de Toulouse à la suite de ces voyages, mais le patron des services de renseignements de l'époque, Bernard Squarcini, avait démenti fin mars qu'il soit un "indic" de son service. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a demandé une enquête "sur ce qui a dysfonctionné" dans cette affaire. Seul Abdelkader Merah, un frère du tueur, a été mis en examen et écroué.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ali belkacemi

Le forcené était retranché dans sa maison, il ne menaçait personne, il n’avait pas d’otages avec lui alors question : pourquoi a-t-il été tué ? Était-il un indic de la police et de ce fait il détenait des secrets ? Ou alors juste pour faire monter la cote du candidat Sarkozy ?