Audiovisuel algérien : des chaînes de télévision hors-la-loi

Audiovisuel algérien : des chaînes de télévision hors-la-loi

La loi sur l’information promulguée en début de l’année en cours met fin au monopole de l’Etat sur l’audiovisuel mais n’autorise pas encore son ouverture au capital privé.

Un projet de loi sur l’ouverture de l’audiovisuel sera, selon M. Mehal, ministre en charge du secteur, soumis par le nouveau gouvernement à l’actuelle assemblée nationale issue du scrutin législatif du 10 mai passé. Selon ce projet de loi, l’ouverture de l’audiovisuel sera proposée par une convention conclue entre la société algérienne de droit privée et une autorité de régulation de l’audiovisuel validée par une autorisation délivrée par les pouvoirs publics. L’autorité en question est composée de 14 membres, 7 élus par les professionnels du secteur et 7 désignés par le président de la République et les deux présidents des chambres duparlement. Donc jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucune chaîne de droit privé algérien ne peut obtenir le quitus de l’autorité de régulation parce que tout simplement elle n’est pas encore installée. Pour les chaînes de droit étranger, elles doivent être accréditées au préalable pour pouvoir émettre à partir du sol algérien.

Mais l’étonnement de tout Algérien est cette aisance avec laquelle deux chaînes privées, en l’occurrence Annahar TV et EchouroukTV, filment et interrogent les citoyens dans la rue algérienne. Pis, elles diffusent des émissions à partir de studios basés à Alger. Ces chaînes, si elles sont de droit étranger, ont-elles été accréditées par le département de la communication ? Par qui et quand ? Sinon ont-elles contourné les lois de la république ? Dans ce cas, qu’attendent le gouvernement et la justice pour empêcher la diffusion de leurs programmes parce qu’elles sont tout simplement hors la loi ? Ou bien, le ministère en charge du secteur les a-t-il agréées en catimini ? M.Nacer Mehal ferme-t-il l’œil parce qu’il a reçu des ordres de laisser ces chaînes activer en toute impunité ?

A voir la ligne politique de ces chaînes, il est claire qu’elles sont tolérées parce qu’elles renforcent et appuient la propagande du pouvoir en place. Lancées dans le sillage des élections législatives précédentes, les deux télévisions ont consenti des efforts colossaux pour inciter les Algériens à aller voter en masse. Oui ces deux chaînes ont mené une compagne agressive en faveur d’une participation massive pour l’élection législative en reprenant l’argument cher au système corrompu à savoir la menace étrangère. En plus, caressant dans le sens du poils, ces chaînes n’ont jamais été critiques ni sévères vis-à-vis de l’action du président de la république.

Ces chaînes donc, ne sont que des copies conformes de l’Unique. Détenues par la clientèle du pouvoir, elles sont chargées de promouvoir "l’image et les réalisations" de ce système honni. Toute voix discordante est interdite d’antenne sur ces pseudos nouvelles télés, ignorant par là les réalités politiques, économiques et sociales de la société. Elles sont lancées par le pouvoir pour annoncer une ouverture biaisée de l’audiovisuel, comme l’avait soutenu Redouane Boudjemaa, enseignant dans la faculté des sciences de l’information d’Alger. C’est comme les élections qui n’ont de pluralistes que le nom. L’ouverture audiovisuelle, piloté par ce pouvoir autiste, ne sera qu’une chaine unique déguisée en une multitude de télévisons ou de radios au service exclusif des puissants du moment. Elle sera aussi, une sorte de marchandise pour vendre une façade démocratique avec une pluralité médiatique aux puissances étrangères.

Totalement biaisée cette ouverture, parce qu’elle est inaugurée par le favoritisme et les passes droits. Ainsi, cette ouverture ne sera jamais au service du public mais servira les intérêts de ceux qui ont, voilà presque six mois, permis une activité avant que la loi n’autorise. Ce n’est guerre sérieux. Mais au pays de la non-gouvernance où la permissivité est à outrance, tout est possible. Il est fort probable que l’on a puisé du trésor public, argent du peuple, pour offrir des fréquences libres sur divers satellites à ces chaines hors-la-loi !!!

Zoubir Zerrarga

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Commentaires (10) | Réagir ?

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Khalida targui

Voilà les deux sœurs de notre Yatima en plus de ses trois clones bonjour l'ambiance et dire que pour suivre un JT en français ou en anglais il faut se brancher sur Al Manar du hizbellah, quelle guigne

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mustapha ouahadda

Algérien, réside au canada! Cela dit, suis habitué à la diversité culturelle, sinon à toutes les diversités musicales. Lorsque suis dans ma voiture, j'aime bien zapper d'une station à l'autre, il y a plein de station de radio, ca foisonne. Or, en algérie, il y a juste chaine 3, chaine, 2, chaine 1 et el bahdja, c'Est de la merde. Ils ne savent pas parler, nous manquons d'animateur de radio, l'imagination, toutes ces chaines de radio étatiques diffusent n'importe quoi. Nous devons libérer le champ journalistique, le champ radiophonique et le champ télevisuelle. En principe, on devrait avoir plusieurs radios surtout privées, chacun aura le choix du chaabi au rai. Nous ne devons pas avoir de restriction. L'accès est muselé, le peuple est muselé, tout es muselé, la liberté ne doit pas être muselée. Au canada, nous avons un systeme de radio satellitaire, justement ce qu'il faut aux algeriennes et aux algeriens afin de pouvoir de se débarrasser de ces radios fantoches. Elles nous apprennent rien mais vraiment rien. Moi, par exemple, j'aimerais écouter que du chaabi, du jazz, de la musique classique ou bien que du kabyle, je n'ai pas envie d'entendre le nom de bouteflika, de khalida, de ben bouzid, de ould kablia, de zerhouni, de belkhadem, du fln, du rnd, de hamas et de toute la pourriture à la radio. Juste de la musique, de la musique et rien que de la musique comme ici. Vive la liberté, je hais le muselage!

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