Près d’un mois après le scrutin du "1er Nov. 54" du 10 mai dernier, l’Algérie se retrouve une fois de plus sans véritable représentation politique. La fraude, ce poison de la démocratie et sport national du régime, a offert une victoire inespérée à un parti qui, après avoir frôlé le musée, a pu récupérer (ou vice-versa ?) organiquement le chef de l’Etat et son programme dans la perspective des présidentielles de 2014 dont la feuille de route n’est autre que la préparation de sa succession. Une succession consensuelle semble-t-il, autour d’un poulain mis au placard depuis l’investiture de l’actuel locataire d’El-Mouradia en 1999, après des négociations avec des appareils de partis, y compris le FFS qui troque ainsi, dans une opacité totale, son rôle d’opposant contre celui d’un faire valoir contre la volonté et à l’ insu de ses militants et cadres.

L’appareil du FFS n’a pas seulement dévié de sa ligne politique originelle, mais a changé de camp. Des signes avant coureurs étaient perceptibles déjà en 2006 et dénoncés en temps réel par des militants qui avaient pris leur responsabilité devant l’Histoire un certain 31 Aout 2006, date symbolique de la Protesta qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, continue de revendiquer l’instauration d’un débat militant à tous les niveaux des structures et la fin de la confiscation de la décision politique par l’appareil . Un "traitement exemplaire", version 2006, dicté à partir de Lausanne et savamment mis en pratique par l’appareil a été leur récompense !

Aujourd’hui, le potentiel de sympathie, de confiance et d’espoir suscité depuis sa création, chez les Algériennes et les Algériens, a été brisé par la position inédite de l’actuelle direction qui a préféré hypothéquer les fondamentaux du FFS contre quelques strapontins octroyés par les décideurs d’un système,pourtant finissant. Aux questionnements et étonnement, voire exaspération légitimes des militants et sympathisants quant à cet insoupçonnable entrisme, l’appareil continue dans sa logique autiste et suicidaire à exclure militants et cadres qui ont osé dire non à ceux qui ont dit oui à la normalisation du FFS.

Tout en condamnant énergiquement les exclusions et les procès en sorcellerie d’un appareil isolé contre les cadres et les militants, victimes de la version 2012 du «traitement exemplaire»,

- dénonçons l’enlisement du débat vers des luttes de caniveau, l’invective et les règlements de compte entre «camarades» sensés partager le même idéal démocratique, qui renvoie une piètre image du Politique et de la politique participant ainsi à la démoralisation de la société épuisée par le discours des officiels,

- lançons un appel solennel à tous les militants et sympathisants pour prendre en main le destin du parti afin de l’extirper des mains des imposteurs, tapis dans l’ombre, qui veulent souiller le sang des martyrs du FFS, reniant ainsi son combat pour une Algérie libre et heureuse.

- appelons à une rencontre, ouverte à tous les militants, sans exclusive, afin d’en finir avec la fatalité qui semble coller à notre parti pour élaborer des perspectives à même de se réapproprier l’instrument du combat démocratique, le FFS. Une initiative dans ce sens est en préparation.

- appelons les nouveaux élus du FFS à quitter la Chambre d’enregistrement et à rejoindre les rangs des militants sincères qui mènent le combat pour un FFS libre de ses décisions, juste dans ses convictions, clairvoyant dans ses anticipations, fort dans ses propositions, fier de son Histoire, respectueux de ses pionniers et de la mémoire de ses militants morts au combat pour la Démocratie .

Vive l’Algérie, Vive le FFS.

Alger le 04 juin 2012

P/ la Protesta : Ahmed Ali Tahar ; Ibrahim Abdelkader, Mekhnache Aziz, Ouarab Youcef, Hanifi Massinissa, Benadda Zahar, Firad Laid, Brahimi Mohamed, Kaci Ramdane, Mohand Oussaid Abdelkader, Chemrouk Chabane, Amri Makhlouf, Si Larbi Hanafi, Zouia Farid, Amokrane Lakhdar, Ramdani Salem, Iskoumen Abdelhamid, Hamani Ameur, Melbouci Chérif, Kaouane Kamel, Kharouni Razik, Cheradi Ryad, Hazem Mohamed Larbi…