Ali Laskri : le FFS prêt à "tout rassemblement des énergies"

Ali Laskri, premier secrétaire du FFS.
Ali Laskri, premier secrétaire du FFS.

Après presque un mois des élections législatives, Ali Laskri signe la première déclaration du FFS pour convenir que "la situation politique née au lendemain des élections législatives du 10 mai 2012 est inédite et complexe. C’est le temps des incertitudes".

D’abord presque aucun commentaire sur la fraude, ni sur le déroulement de l’élection, malgré les tombereaux de critiques. "Il  nous semble, de ce fait, inutile de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d’un système de fraude", écrit Laskri. Mais il consent que "les irrégularités constatées lors du scrutin ne sont pas de nature à changer les résultats fabriqués depuis longtemps".

Manifestement le résultat est derrière le parti. Place au retour du politique. Cela voudrait-il dire prendre part au prochain gouvernement comme le laissent entendre certaines sources ? Déjà, on sait qu’Abdelaziz Belkhadem avait invité le FFS à entrer au gouvernement.

Cette déclaration comme écrit en liminaire comporte des interrogations voire même des inquiétudes d’un parti à la croisée des chemins. En filigrane de certaines phrases, on peut lire l’embarras et l’expectative. "On ne sait pas encore si la recomposition politique en cours est de nature à permettre un jeu politique plus ouvert ou au contraire à renforcer le statu quo", écrit Ali Laskri avant d’expliquer : "Il est des victoires électorales, il est des majorités parlementaires dont on ne sait apparemment que faire, même si elles paraissent numériquement écrasantes".

Comme pour justifier sa participation à l’élection Ali Laskri avance que celle-ci a permis au parti "d’ouvrir une brèche dans le dispositif d’empêchement de la représentation politique de la population". Les opposants apprécieront quand on sait qu’avec à peine une trentaine de députés, le parti est pieds et poings liés devant un FLN qui a raflé 208 sièges.

"(…) Cette brèche au sein d’un dispositif construit sur l’autoritarisme, la violence, les manipulations et une prédation qui se chiffre en milliers de milliards de dollars ne saurait en aucune manière constituer, à elle seule, l’ensemble des bouleversements de fond que nécessite le démantèlement du régime qui a mis sur pied un tel dispositif", observe le premier secrétaire.

Ali Laskri reconnaît que le FFS s’est présenté "sans aucune illusion sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l’intérieur du parlement, l’ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique", pour autant il y va, observant au passage que le dispositif répressif du pouvoir "se combat par des moyens autrement plus efficaces que l’éternel «bendir creux» de la dénonciation médiatique, qui plus est sur des supports qui s’inscrivent eux-mêmes dans une logique pas toujours favorable au politique". Dit avec des mots voilés, cela suggère on ne peut mieux que le FFS est partie prenante d’un changement de l’intérieur, donc pour une participation au prochain gouvernement. Ce qui constitue une rupture radicale avec la pratique politique habituelle de ce parti qui a refusé jusqu’à ce printemps toute compromission avec le système. Voire mieux, jusque-là le FFS considérait que toute participation aux élections c’était synonyme de quitus au système.

Comme pour se rassurer Ali Laskri rappelle que "depuis sa création en 1963, le FFS a une vocation nationale; il confirme sa détermination à être présent partout où les Algériennes et les Algériens se battent pour la cohésion nationale, pour la chute de la dictature et pour construire la démocratie dans notre pays". Etrange rappel, car si vraiment le parti a véritablement un ancrage national était-il besoin de le rappeler 49 ans après sa création ? Et les résultats des législatives sont malheureusement là pour contredire le premier secrétaire.

Enfin, en guise de conclusion, Ali Laskri souligne que "le FFS est ouvert à toute tentative visant à réunir les conditions les meilleures pour un rassemblement réel de toutes les énergies décidées à sauver, pacifiquement et démocratiquement, l’Algérie des griffes de la prédation, de la violence, du dépérissement moral et des multiples régressions qui ont proliféré à l’ombre de l’autoritarisme d’Etat". Doit-on voir dans cette déclaration un énième signe d’ouverture vers le pouvoir ? Attendons de voir.

Yacine K.

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Commentaires (7) | Réagir ?

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oziris dzeus

Faudra juste expliquer s'il est question d'énergies faucilles ou autres. il est connu que certains système sont hybride ou à double énergie, mais un truc multi-énergie serait une invention nouvelle et surement venant de suisse, pas étonnant au pays des fromages, des chocolats, des horloges, des banques et des billets de toutes les couleurs et odeurs. Mais comme on est en suisse on devrait méditer sur le système politique suisse et voir si on peut arriver, avec le copier coller, faire quelque chose pour l'Algérie. Les systèmes politiques occidentaux plaisent, à tout le tralala politique algérien, de boutef à hafsa la redresseuse (ex FLN actuelle et ex RND futur...) en passant par les islamistes, les socialistes, les libéraux, les communistes, les communistes et même ceux qui portent la casquette. En occident la liberté d'expression la justice et l’enseignement valable sont des droits dont chacun peut jouir. Et que veulent les algériens la liberté d'expression la justice et un enseignement valable pour leurs enfants, alors les algériens demandent de faire un simple copier/coller sur le système politique occidental pour que tout puisse aller pour le mieux, et pour tout le monde. Mais qui refuse cette revendication? Et bien d'autres algériens qui pensent la même chose mais qui prétextent que le système politique occidental ne convient pas aux valeurs des algériens. Les algériens ne sont ils pas juste des humains qui ont besoin de liberté, de justice et du savoir? Ceux qui refusent un système politique occidental aux algériens, ont en occident des résidences, des comptes bancaires, et leurs enfants y sont inscrits pour leurs études. Tout un chacun, quelque soit ses penchants politique ou autre, trouvera sa place en occident, alors pourquoi pas? Pourquoi continuer à être des hypocrites. La suisse est un pays viable pour tout le monde grâce à son système politique et non pas à ses chocolats, fromages et billets de banque. Tous les politiques algériens connaissent la suisse et en premier aitah, alors aux militants du FFS : «Réveillez vous et rassemblez vos esprits».

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wahab benidir

Dans les rangs et chut- Silence on tourne - Plus droit à la parole. Vous avez eu ce qui a fait l'objet des tractations............ alors plus un mot sauf à déblatérer dans les limites imposées, le cirque visant à démontrer que la démocratie de façade existe devant toujours jouer son rôle écrit d'avance. Que dit au final ce vendu, représentant d'un autre surenchérissseur planqué au pays des fromages et du chocolat : Walou... il raconte des balivernes entendues depuis des lustres et racontées par Tata Hanouna, Ouyahia, Abou Jera, et toute la ribambelle de micros partis de carnaval.

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