LE JOURNAL D’INES : Ban Ki-moon, Smaïn Lamari et Mecili pour un troisième mandat !

LE JOURNAL D’INES : Ban Ki-moon, Smaïn Lamari et Mecili pour un troisième mandat !

Ce vendredi que j’ai décidé de ne pas parler de politique et de rendre une gentille visite à tonton Zigomar, devinez ce que j’ai trouvé chez lui, bien accroché entre ses photos de potes de lycée et le cadre du Mouloudia ? La photo de Bouteflika ! Pas moins !
- C’est le troisième mandat qui te rend opportuniste, tonton ?
- Non, c’est le génie du personnage ! Il est si rusé qu’on le mettrait sans crainte dans un troupeau de chacals, il les apprivoiserait ! Alors j’ai décidé de lui rendre hommage et d’accrocher son portrait jusqu’au week-end prochain en signe d’hommage à son machiavélisme !
- Mais qu’a-t-il fait de si diabolique ?
- Tout, ma fille, tout ! Depuis la fable du « président mourant » qui a désarmé ses opposants jusqu’à l’enquête de Ban Ki-moon !
- L’enquête de Ban Ki-moon ? Tu débloques, tonton…Tu veux dire qu’il a manipulé l’ONU ?
- Pas manipulé, mais inspiré ! C’est plus classe !
- Mais dans quel but ?
- Dans le but de neutraliser les généraux pardi ! Certains traînaient les pieds pour le troisième mandat, d’autres jouaient le cheval Ouyahia…Alors il s’est rappelé que ces galonnés ont une peur bleue du TPI … Et il a « suggéré » à Ban Ki-moon une enquête qui aurait braqué les feux sur les Tagarins…
- Mais qu’est-ce qui te fait dire cela ?
- J’ai mes sources. Observe-bien : il leur a foutu d’abord une trouille bleue en leur faisant croire dans un premier temps qu’il ne voyait pas d’inconvénients à la commission de Ban Ki-moon…
- Comment ?
- En donnant l’ordre à ses journaux, sa télé, son APS et sa radio de médiatiser l’arrivée prochaine de la commission d’enquête…Et l’ordre à ses hommes de se la boucler !
- Et ensuite ?
- Ensuite, il a joué sur du velours : « Vous voulez que j’intervienne pour bloquer Ban Ki-moon ? Voici mes conditions…
- Le troisième mandat !
- Entre autres… Dès que le marché fut conclu, Belkhadem a rué sur l’ONU…C’était d’autant plus simple que les généraux venaient d’être atteints par la cartouche Mecili !
- Tu veux dire le mandat d’arrêt délivré par le juge français contre un officier algérien ?
- C’est lui, Bouteflika, qui a goupillé cette histoire ! Toujours pour faire chanter ses « faux frères » ! Et cette histoire n’est pas terminée ! Que dit son porte-parole Ksentini hier à la radio ? « Il est tout à fait normal que ces assassins soient poursuivis et que le juge d’instruction français engage une procédure afin de les juger et condamner, du moment que le crime a eu lieu sur le sol français. Je suis pour que toutes les investigations nécessaires soient faites et que les assassins soient retrouvés, jugés et condamnés pour leur crime. » Traduction : l’épée de Damoclès est sur votre tête, mes généraux !
- Et la combine a marché ?
- Tu n’as qu’à voir le virage de notre cher Ouyahia…Mais la guerre va continuer ! Bouteflika veut vraiment « faire dévorer » les galonnés une bonne fois pour toutes !
- Et le prochain épisode ?
- La succession du général Smaïn Lamari ! Depuis sa mort, le 30 août dernier, le poste de directeur du contre-espionnage algérien est vacant ! Bouteflika a voulu « mouiller » l’Armée en proposant le général Djebbar Mehenna, un officier connu pour avoir dirigé le centre secret de tortures de Blida, le fameux CTRI, entre 1990 à 2003. Une façon de les rendre plus vulnérables en les désignant au TPI à la moindre plainte d’un ancien torturé ! Tewfik Mediène a saisi la vacherie et a mis son véto ! Alors Bouteflika pense à mettre un de ses hommes avant la campagne électorale : le colonel Ali Benguedda, alias le « petit Smain », ex n°3 du DRS qu’il a quitté début 2004. Mais ce dernier a été aimablement « dissuadé » par ses copains généraux. Ils l’avaient déjà « dissuadé » en 2003, juste avant l’élection présidentielle, quand Bouteflika avait suggéré ce même Ali Benguedda pour succéder… au général Médiène ! Au fait, je ne t’ai pas demandé, tu as mangé ?
- Non, mais tu m’as coupé l’appétit !

Inès Chahinez

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Commentaires (20) | Réagir ?

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Ahcene dahnane

C'est une belle histoire, d'autant plus qu'elle est à dormir debout. Comprenez-moi, ce n'est nullement du sarcasme, je suis trop respectueux des gens et de leurs opinions pour verser dans ces clichés. Cependant, cette analyse me semble un peu tirée par les cheveux et par conséquent improbable.

Admettons que tout ce qui a été rapporté soit vrai. Que va-t-il se passer alors ? Les décideurs terrifiés par le T. P. I. laissent faire et Boutef arrive enfin à ses fins. Il révise la constitution et obtient un visa pour le 3° mandat. Il est evidamment automatiquement réelu (coutumes obligent) Que pourrait nous reserver la suite ?

Boutef pourrait tout simplement, un jour ne pas se réveiller de son sommeil. D'autant plus que de notyoriété publique, notre président est un grand malade (meme si réellement il ne l'est plus) - peut etre-.

Souvenons-nous de l'épisode Boudiaf et retenons les leçons qui s'imposent. Boudiaf a été choisi et imposé (tout comme Bouteflika du reste) par ceux qu'on appelle communément "les décideurs de l'ombre". CCeux-ci ayant constaté qu'il échappait à leur controle, ont purement et simplement décidé de le liquider physiquement. Cependant, la leçon réside non pas dans le fait de le liquider, mais surtout dans la manière.

Je m'explique: "ces décideurs" etaient et demeurent toujours aussi puissants, au point de pouvoir réaliser leur acte au moment et à l'endroit choisi par eux-memes. Ils ont choisi de le faire en directe à la télévision pour que toute l'Algérie retienne la leçon. Cet acte, pour le moins revet deux significations :1) Se débarrasser d'un agent (dans leur lexique) qui voulait les doubler. 2) Délivrer un message à qui voudrait suivre le meme chemin à l'avenir.

Qu'elles que soient les tares dont on affuble Notre président, Je ne parierai pas un bouton sur le fait qu'il a bien appris sa leçon. Madame Innes, sans rancune. Je reconnais tout de meme que nous sommes du meme bord. Modestement.

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khelaf hellal

Aprés l'assassinat de Kasdi Merbah et le départ des Généraux Zeroual, Nezzar et Lamari, il y a eu l'avénement de la Charte dite de la paix et de Réconciliation Nationale qui a apporté beaucoup de changements au sommet de l'Etat et dans la hiérarchie militaire mais bizzarement le terrorisme islamiste a redoublé de férocité et d'impact ces derniéres années. A qui la faute ? Comment en sommes-nous arrivés là ? A mon avis, à force de jouer avec le feu, on finit par se le faire renvoyer à la figure, n'est-ce pas le cas ? A nos gouvernants : Aprés vos erreurs, vos contradictions et vos lamentables dérives surtout ne nous reparlez plus d'une deuxiéme et d'une troisiéme réconciliation, un peu comme les mandats qui se succèdent. ça fait couper l'appétit comme vous le dites, Chère Inés et pire encore ça pourrait faire succomber à un infarctus du Système.

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