Liban : deux morts à Beyrouth dans des heurts meurtriers entre groupes libanais rivaux

Combattant libanais devant le portrait d'Al Assad à Beyrouth.
Combattant libanais devant le portrait d'Al Assad à Beyrouth.

Partisans du mouvement du Futur, hostile au pouvoir syrien, et du Parti du courant arabe, partisan d'Al-Assad, se sont affrontés.

Deux personnes ont été tuées et dix-huit blessées lors de combats dans la capitale libanaise entre un mouvement libanais sympathisant de la révolte syrienne et un parti favorable au régime de Bachar Al-Assad, selon un responsable des services de sécurité. "Les heurts ont éclaté à trois heures du matin et ont fait deux morts et dix-huit blessés", selon cette source. Les hostilités sont liées à la mort d'un dignitaire sunnite tué dimanche par l'armée dans le nord du Liban, provoquant un regain de tension dans le pays déjà fragilisé par des heurts confessionnels qui ont fait dix morts ces derniers jours.

Les affrontements ont opposé des partisans du mouvement du Futur, à majorité sunnite et mené par Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise hostile au pouvoir à Damas, et le Parti du courant arabe, une formation également sunnite mais qui est partisane du président syrien Bachar Al-Assad. Ils se sont déroulés dans le quartier à majorité sunnite de Tarik el-Jdideh, dans l'ouest de Beyrouth, où se trouve le siège du Parti du courant arabe. Ce bâtiment a été complètement incendié et portait des marques de balle, a constaté un photographe de l'AFP sur place. Des dizaines de motos ont également été incendiées et les vitres de nombreuses voitures brisées.

En 2008, des affrontements confessionnels à Beyrouth et dans tout le pays entre des partisans du mouvement du Futur et ceux du puissant Hezbollah chiite, allié de Damas, avaient fait une centaine de morts en une semaine. La révolte en Syrie exacerbe les tensions au Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne et est divisé entre adversaires et partisans d'Assad. L'opposition libanaise a accusé le régime de Damas de vouloir semer le chaos au Liban pour détourner l'attention de la crise en Syrie. Le mouvement du Futur a pointé du doigt "des mercenaires à la solde du régime syrien et de ses alliés au Liban", estimant qu'ils sont derrière les troubles à Beyrouth.

La tension est montée d'un cran après la mort d'un dignitaire religieux sunnite sympathisant de la révolte syrienne et d'un cheikh qui l'accompagnait, morts sous les tirs de l'armée dans le nord du Liban. Cheikh Ahmad Abdel Wahed, connu pour ses critiques à l'égard du régime syrien et son soutien à la révolte, et cheikh Mohammad al-Merheb ont été tués dans des circonstances encore non clarifiées. Une source au sein des services de sécurité a affirmé à l'AFP que l'armée avait ouvert le feu lorsque leur convoi ne s'est pas arrêté à un barrage dans la région du Akkar (nord). En signe de protestation, plusieurs routes ont été coupées dans le pays par des pneus brûlés.

Le nord du pays a déjà été secoué par une semaine de heurts intermittents dans la grande ville de Tripoli entre sunnites hostiles au régime syrien et alaouites partisans du pouvoir à Damas, qui ont fait dix morts. Il y a une volonté de "provoquer des problèmes dans l'intérêt du régime syrien" et "ceux impliqués dans ce meurtre veulent (...) exporter la crise du régime" au Liban, avait estimé Saad Hariri dimanche.

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