Dans une conférence de presse tenue à Alger le 7 mai, le président de la Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’Homme, Me Hocine Zehouane a estimé que "le sentiment dominant est que nous allons vers un fort taux d’abstention ; il est à notre avis malvenu d’en faire une hantise  et de vouloir masquer cette éventualité ; pourquoi s’effrayer d’une tendance qui en elle-même peut être porteuse d’un message fort, qu’induit une puissante attente si non une exigence d’aller vers des refondations nationales audacieuses à la mesure des défis que notre pays doit affronter au plan interne et international ?"

Selon Me Zehouane les comportements des candidats, les parrainages vendus dans des cafés et des gargotes aux plus offrants et autre a fait que la réaction des citoyens en grand nombre est celle de la dérision. "Voyez les réactions de la jeunesse aux tentatives de séduction et de maquillage médiatique : le repoussoir, la dérision ou l’indifférence. La conviction majeure est que la motivation principale des candidats est la course aux prébendes parlementaires ; on ne peut donc intéresser les citoyens à se bousculer en masse pour la participation au scrutin", a déclaré Me Zehouane.

Et pour répondre aux "voix qui veulent culpabiliser même les intentions" et appellent à aller voter même avec un bulletin blanc, le conférencier a déclaré : "L’acte de voter est fondé sur un droit et le droit est fondé sur la liberté  de l’exercer  ou ne pas  l’exercer". Et il a ajouté : "L’usage du bulletin blanc tend à marquer l’absence d’une offre de choix convainquant dans la décision alors que l’abstention peut signifier le désintéressement ou le rejet à l’égard d’un système tout entier."

Madjid Serrah