Samedi vers 4 h 30, deux personnes âgées de la communauté musulmane ont été agressées sur le chemin menant à la mosquée Churchill alors qu'elles se rendaient à la prière du matin. Forte émotion, dimanche, devant la mosquée Winston Churchill à Amiens Nord où toute la communauté musulmane ne parlait que de l'agression dont ont été victimes deux personnes âgées qui se rendaient à la mosquée. Samedi, vers 4h30, deux septuagénaires empruntaient la rue Robert Schumann lorsqu'elles ont été prises à partie par deux individus proférant des insultes racistes.

Les deux hommes, habillés en tenue traditionnelle, ont été agressés à quelques minutes d'intervalle alors qu'ils se rendaient à la première prière de la journée. "Deux hommes se sont approchés et ont commencé à me tenir des propos racistes et à afficher leur appartenance à l'extrême droite. Dès que je marchais pour leur échapper, ils me donnaient des coups de pied et m'ont fait tomber à terre à plusieurs", souligne l'une des victimes qui a été déposée plainte au commissariat d'Amiens. Pour elle, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un acte prémédité.

La seconde victime a également été copieusement frappée, quelques instants plus tard, par deux individus dont le signalement correspond aux premiers agresseurs. Un homme de 71 ans souffre de douleurs aux côtes après avoir été frappé à même le sol. Lui aussi a déposé plainte. "Ils ne m'ont frappé qu'avec les pieds et je ne pouvais pas me défendre. S'attaquer à un homme de mon âge, c'est un acte de lâcheté".

Selon les dires des deux victimes, les deux agresseurs étaient stationnés dans un véhicule à proximité du rond-point de l'avenue l'Europe. "Après la première agression, ils se sont réfugiés dans la voiture, avant d'en ressortir dès qu'ils ont vu leur seconde victime".

Le Conseil régional du culte musulman, représenté par Bahdi Jebli, condamne également ces actes «Ces personnes ont été rouées de coups, insultées par rapport à leurs origines, elles ont été humiliées par leurs agresseurs, en leur annonçant ouvertement qu'ils agissaient pour le compte de l'extrême droite". Avant d'ajouter: "Pour nous, c'est un acte prémédité et ciblé. C'est la première fois qu'un fait pareil se produit à proximité de la mosquée".

Deux plaintes ont été déposées samedi après-midi au commissariat d'Amiens et une enquête a été ouverte par le parquet d'Amiens, a confirmé la préfecture, précisant que la zone dans laquelle s'est déroulée l'agression n'était pas équipée de caméras de surveillance.

Christophe Berger