Votez oui, votez non, votez pas ! Tout le monde s'en fout !

Votez oui, votez non, votez pas ! Tout le monde s'en fout !

Il a été rencontré à Tunis.

C'est de là-bas qu'il a adressé ses remontrances au pouvoir. Là-bas qu'il se révolte. Il peut aussi le faire à partir du Val d'Oise. Ça sent mauvais. J'aimais Idir, le chanteur, je l'adulais jusqu'au prononcé de cette phrase : "Je meurs d'envie de chanter dans mon pays" (in Liberté du 26 avril 2012). Qui veut-il prendre pour des cons ? Les Algériens ? Beaucoup d'entre eux sont réveillés depuis longtemps. Beaucoup sont nés après son départ en France, vers le milieu des années 1970.

Menacé ? Victime ? Offensé ? Que veut signifier cet énorme chanteur qui a soutenu Benflis, candidat à la présidence en 2004, et qui par la suite s'est accroché aux basquettes de Zidane pour rencontrer Bouteflika ? À qui veut-il faire croire que l'Algérie ne veut pas de lui ? Ou qu'il ne veut pas s'y produire sous le prétexte que Khalida Toumi ne lui aurait ouvert que les portes du festival : "Alger, capitale de la culture arabe ?"

Après trente-huit ans d'exil, M. le président comme on l'appelle dans le vingtième arrondissement de Paris aurait pu se manifester sur les scènes du pays à maintes reprises, hors occasions officielles. Pleins d'officieux organisateurs de spectacles algériens lui ont ouvert les portes de leurs plateaux. Il a toujours refusé. Sous de gros prétextes techniques. Lui offre-t-on les plus grandes conditions de sonorisation ou d'éclairage lorsqu'il se produit à Pierrefitte-sur-Seine ou à Montfermeil ?

Arrêtons de rigoler, ce n'est ni le combat pour l'amazighité ni celui de la bonne sonorité qui retiennent Idir en France. Seul lui pourra nous dire un jour pourquoi avant de mourir d'envie, il ne se remettrait pas à chanter.

En attendant, l'Algérie s’apprête à voter. Enfin … 15% de compatriotes, semblerait-il se prépareraient à mettre des bulletins dans des urnes trafiquées à l'avance. Qui va voter quoi ? Qui va voter pour qui ? Vu d'ici (de France), personne. Personne ne connaît personne. Dans la sarabande des sigles d'une quarantaine de partis, anciens et nouveaux conviés aux noces de Bouteflika, nul ne sait retrouver sa maîtresse. Ou son maître. Bien entendu, au milieu de ce chœur dissonant, on peut entendre FLN, RND, FFS, un jeu de pipe qui va mener tout le monde dans le mur et quelques centaines de députés vers la richesse. Pas de quoi choquer !

Vu d'ici encore (notre exil doré aux minimas sociaux) personne ne parle des législatives algériennes. Le 10 mai sera un lendemain d'un pont vacancier en France. Un lendemain de cuite. Ce qui serait proscrit dans la république de Bouteflika. Permis dans celle de Sarkozy, à ce moment sans doute défait.

Il n'y a pas un seul espace à Paris et banlieue où on commente les législatives algériennes. Dans les consulats où les lunettes noires font florès – tendance DRS – les familles agrippées aux comptoirs d'accueil pour retapisser leurs passeport ou leurs cartes d'identité. Toutes sont attendues au bled par des sœurs à marier, des neveux à circoncire ou des chorbas à avaler, Ramadan oblige...

Hollande ? Sarkozy ? Les Algériens de France sont torturés par leur devenir. L’Algérie c'est bien loin. Surtout, les promesses et les rodomontades du chef autoproclamé Bouteflika. En aucun cas, dans le 93, wilaya enclavée en France, on ne parle du sort des enseignants, médecins ou ouvriers algériens. Pas même des enfants de Vahid Hallilodzich. Non, ici, tout le monde se bat l’œil de tout, à l'exception du taux du dinar qui s'échange sous les yeux des flics face à l'une des plus grandes banques algériennes, square Port Saïd. Votez oui, votez non, votez pas. Tout le monde s'en fout.

Meziane Ourad

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Commentaires (14) | Réagir ?

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Madhi chaalle

Je ne comprend pas trop, pourquoi, vous commencez votre chronique en parlant d'un sujet (qui n'a d'ailleurs rien à voir avec le titre), et finissez avec un tout autre sujet? Vous parlez, péle méle, de Idir, de RND, de vote, d'Algérien en France, de consulat, de Port-Said.... Au fait, votre chronique n'a, ni queue ni téte. Je ne vous reproche rien sinon ça. Vous avez le droit de parler de tout ce que vous voulez, ayez juste l'intélligence de tout ageancer, on y comprendra peut étre quelque chose! A moins, que cela soit votre style! Bein, c'est raté.

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Daamghar .

Que ne voilà-t-il pas un article écrit (??) sous l'emprise d'une colère ou d'un liquide bu en quantité non modérées. J'aime bien vos écrits malgré ce " Café arabe" qui m'intime formellement n'être pas concerné par cette rubrique mais là vous avez placé bien en évidence votre parti pris en revendiquant pleinement ce "Café arabe".

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