La police passe à tabac des agriculteurs à Bouira

Le tort de ces agriculteurs ? Vouloir arroser leur culture
Le tort de ces agriculteurs ? Vouloir arroser leur culture

Venus réclamer de l’eau du barrage Oued Lekhal pour leurs lopins de terre plantés en pomme de terre dès janvier dernier, des dizaines d’agriculteurs ont été malmenés avant-hier au siège de la wilaya.

Selon des témoignages recueillis sur place, l’intervention énergique de la police a causé des blessures graves à deux d’entre eux, dont B. Khmissi qui a eu une côte brisée et qui fut immédiatement transporté vers l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira et M. Mohamed qui a vu, à cause d’un coup de matraque, son opération faite au ventre, ouverte. D’après plusieurs agriculteurs rencontrés devant le perron de la wilaya, depuis plusieurs jours, ils ne cessaient de réclamer auprès du directeur des services agricoles et celui de l’hydraulique leur intervention pour bénéficier de l’eau du barrage afin de sauver leur récolte.

Près de 600 hectares sont plantés au niveau du périmètre agricole d’Aïn Bessem avec de la pomme de terre dont la semence avait été achetée à raison de 100 dinars le kilogramme, sans compter les engrais nécessaires dont le quintal coûtait 7 000 dinars. Après une attente de plusieurs semaines, les agriculteurs, craignant pour leur production, ont décidé de voir le wali pour solliciter son intervention. Finalement, ce fut le chef de cabinet qui avait reçu une délégation à laquelle il aurait promis une réponse dans l’après-midi. Vers 15 heures, alors que la réponse tardait à venir, les policiers sont intervenus énergiquement pour les faire évacuer de l’intérieur du siège de la wilaya.

Les policiers les accusaient d’avoir défoncé la porte menant vers les étages où se trouve le bureau du wali, alors que les agriculteurs ont refuté ces accusations. Hier, mercredi, les dizaines d’agriculteurs du périmètre des Aribs à Aïn Bessem sont revenus à la charge mais personne parmi les responsables de la wilaya n’a daigné les recevoir. Contacté par nos soins, le directeur des services agricoles dira que le problème réside au niveau de l’Opibo qui a été transféré récemment à l’Onid. Les travailleurs de cet office du périmètre irrigué d’Aïn Bessem ne sont pas payés depuis 11 mois.

Aussi, pour faire pression et réclamer leur dû, ils ont choisi cette période pour entamer une grève qui a eu, pour conséquence, le retard dans l’établissement des listes des agriculteurs qui font partie du périmètre irrigué, ceux qui sont hors périmètre, ainsi que ceux qui sont en train de pomper illégalement à partir du barrage. Une fois cette liste arrêtée, les agriculteurs seront appelés chacun selon son cas et le nombre d’hectares plantés, à payer sa redevance. D’après le DSA, en plus des 11 mois d’impayés, il y a une facture d’électricité qui s’élève à 530 millions de centimes que l’Opibo doit payer à la Sonelgaz. Aussi, lors de cette réunion au niveau de la direction de l’hydraulique, il a été convenu de régler tous ces problèmes, pour entamer dès dimanche prochain, la distribution de l’eau aux agriculteurs afin de sauver leur culture.

Y. Y.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
mustapha ouahadda

Relativement à cet article que vous publiez, justement, je viens de lire dans le journal electronique de liberté (proche du gouvernement), faisant éloge par interpol à la police politique algerienne. Cela dit, je trouve degoutant voire répugnant. Cette police internationale soit elle fait semblant ou elle est aveugle devant tout ce qu'elle fait et ce depuis 62 jusqu'à date. Notre police est la plus sanguinaire de toutes les polices du monde. Moi, personnellement, j'ai été touché à l'époque par cette même police (hama loulou) que je n'aime pas du tout, que je hais à outrance. Cela dit, on m'avait mis dans une cellulaire du 8ième arrondissement, je criais vive Israel car j'avais la haine, j'avais la rage! Aujourd'hui, je suis au Canada, je respire l'air propre, l'air pur comme l'eau qu'on boit, loin de la police repressive. Ici, on voit presque jamais la police, la police d'ici est bien habillée, propre, intelligeante, compétente, ils sont tous beaux, ils respectent les êtres humains. Ah, si on avait cette même police en Algérie. Finalement, elle existe, il suffit d. 'aller recruter en Kabylie!! Sic. Mustapha from canada.

avatar
laid baiid

La police passe à tabac des agriculteurs à Bouira.

je n'ai pas de pitié pour ces gens là... La tomate à 140DA??

Ils ont appris à semer du tabac?!!

visualisation: 2 / 3