Face à la crise mondiale : impasse des politiques et des théories économiques

La crise mondiale a affolé les places boursières et appauvri encore des millions de personnes
La crise mondiale a affolé les places boursières et appauvri encore des millions de personnes

Entre 2009/2011 plusieurs prix Nobel d’économie ont été attribués en relation avec les turbulences de l’économie mondiale.

La crise économique, non encore terminée, parce que structurelle n’est pas étrangère à ces attributions. Et pourtant tant la théorie économique que les politiques économiques menées traversent une crise, comme en témoigne la divergence des propositions de ces différents prix Nobel. Crise qui atteint également les institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale qui font souvent des extrapolations que dément la réalité.

Les prix Nobel d’économie 2009/2011 face à la crise mondiale

Le prix Nobel 2009 a été attribué pour les travaux sur les institutions et la bonne gouvernance, ce terme "corporate governance", pouvant le traduire par gouvernance d'entreprises, ayant au départ été utilisé dans les milieux d'affaires américains. Par la suite, la notion de "urban governance" s'est généralisée dans l'étude du pouvoir local et a fait par ailleurs son apparition à la fin des années 80 dans un autre champ, celui des relations internationales. Le terme de "good governance" est employé par les institutions financières internationales pour définir les critères d'une bonne administration publique dans les pays soumis à des programmes d'ajustement structurel. Mais le pas décisif de la recherche sur la bonne gouvernance date des années 1990 en réaction à la vision, jugée techniciste, du New Public Management où ont été mis en relief, à juste titre, que la crise de l’État ne connaît pas seulement une crise interne touchant à ses fonctions et à sa structure, mais concerne davantage la capacité de l’État à asseoir sa légitimité ainsi qu’à formuler des politiques publiques en phase avec les besoins socio-économiques. Ces théories ont pris en compte les agents économiques opérant dans la sphère informelle, qui dans leur conscience, fonctionnent dans un espace qui est leur droit avec des codifications précises entretenant des relations complexes avec la sphère réelle, nous retrouvant devant un pluralisme institutionnel/juridique contredisant la vision moniste du droit enseigné aux étudiants.

Comme consécration de la recherche du rôle fondamental des institutions, en octobre 2009, le jury du Prix Nobel en Sciences économiques de l’Académie Royale Suédoise des Sciences a choisi le travail d’une femme, Elinor Ostrom, pour "son analyse de la gouvernance économique, en particulier des biens communs" et d’Olivier Williamson pour "son analyse de la gouvernance économique, en particulier des frontières de la firme". Ces apports théoriques à portées opérationnelles montrent que les institutions ont un rôle dans la société, déterminant la structure fondamentale des échanges humains, qu’elles soient politiques, sociales ou économiques et qu’elles constituent un des facteurs déterminants du développement économique de long terme. Sur le plan opératoire, la version actualisée de l’année 2009 des indicateurs de gouvernance dans le monde, établie par des chercheurs de la banque mondiale, montre que certains pays progressent rapidement dans le domaine de la gouvernance (D. Kaufmann,) tout en reconnaissant que les données font aussi apparaître des différences sensibles entre les pays. Les progrès sont en rapport avec les réformes dans les pays où les dirigeants politiques considèrent la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption comme des facteurs indispensables à une croissance durable et partagée.

Pour 2010 le prix Nobel d'économie a été attribué le 11octobre 2010 à deux Américains et à un Britannique d'origine chypriote pour leurs travaux sur l'influence de l'ajustement entre offre et demande sur certains marchés, travaux ayant largement influencé les politiques publiques. Ces prix Nobel sont Peter Diamond, est un ancien professeur de Ben Bernanke, l'actuel patron de la Federal Reserve. Dale Mortensen, 71 ans, enseigne à l'université de Northwestern. Il a publié des travaux reconnus sur les théories sur la recherche d'emploi et le chômage frictionnel. Christopher Pissarides, enseigne à la London School of Economics étant un spécialiste des interactions entre le marché du travail et les décisions prises au niveau macro-économique. Pour situer ces apports, quoi ont une influence sur les politiques publiques dont les agences de travail, il est intéressant de relater brièvement les différentes théories de l’emploi. Selon la théorie marxiste, l'exploitation provient du fait que le travailleur produit plus que ce qui est nécessaire à la reproduction de sa force de travail. Selon le courant néo-classique, le chômage provient des rigidités du fonctionnement du marché du travail.

Le travail est un bien comme un autre qui s'échange sur un marché étant un arbitrage volontaire entre l’offre des salariés fonction du salaire réel qui acceptent un taux de salaire minimum à partir duquel un individu donné passe d'une offre de travail nul à une offre de travail positive et la demande de l'entrepreneur fonction décroissante du salaire réel. Si les conditions de concurrence pure et parfaite sont respectées sur le marché du travail, il existe un niveau de salaire d'équilibre qui permet la satisfaction de l'offre et de la demande de travail. Si l'offre de travail est supérieure à la demande de travail, la baisse du salaire conduit certains offreurs à sortir du marché du travail et des demandeurs à entrer sur le marché. Il en résulte que le chômage est d'abord et avant tout volontaire. Selon Keynes et à sa suite les keynésiens, le chômage n'est pas du à un mauvais fonctionnement du marché du travail, les salariés ne pouvant offrir un travail en fonction d'un salaire réel puisqu'ils ne maîtrisent pas les prix des biens et des services, négocient le salaire nominal. Le niveau d'emploi dépend des décisions des entrepreneurs qui cherchent à maximiser leur taux de profit en fonction d'un univers incertain où ils anticipent l'offre et la demande globale (consommation et investissement), pouvant ne pas correspondre au niveau du plein emploi (situation de sous emploi d’où les plans de relance de la demande par le déficit budgétaire). Selon les théoriciens du déséquilibre, les prix des biens et des services ainsi que le salaire sont fixes et que tout déséquilibre sur les marchés qu'ils soient des biens et des services ou bien du travail entraîne un rationnement par les quantités, raisonnant en économie ouverte ,la compétitivité sur les marchés extérieurs influençant le niveau de la demande extérieure et le niveau du chômage expliquant que bon nombre de firmes préconisent une plus grande flexibilité du marché du travail et la délocalisation fonction du niveau du niveau de salaire, le coût du travail trop élevé nuisant à la rentabilité des investissements. Les prix Nobel 2010 s’inscrivent dans le cadre de la théorie dite du job search développée par George Stigler dans les années 1960, qui permet d'expliquer la coexistence entre un chômage volontaire et un chômage involontaire, théorie qui a mis en relief la théorie du chômage prospectif, l'individu procédant à un calcul coût-avantage lors de sa recherche d'emploi. L’information étant imparfaite, il peut être avantageux pour lui de prolonger sa période de chômage afin d'acquérir le maximum d'information sur les postes disponibles.

Le chômeur arbitrera entre, le coût, dont la perte de revenus pendant qu'il est au chômage, et la désincitation à reprendre un emploi du fait de l'existence de l'indemnisation du chômage qui conduit l'individu à augmenter sa durée au chômage et par la suite ses difficultés à être embauché. Dans le prolongement de cette théorie, les prix Nobel 2010 ont montré que contrairement aux théories classiques qui stipulent que l’offre s’ajuste à la demande déterminant grâce à une information transparente, le prix du travail ne correspond pas à la réalité. Il existe des frictions qui empêchent des acheteurs de satisfaire leur demande et certains vendeurs d'écouler toute leur offre, pouvant exister un chômage «frictionnel» ou d'attente, même en situation de plein emploi. Cela suppose de comprendre en dynamique et à moyen et long terme, à la fois le comportement du chômeur (plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue) et le comportement des entreprises dans la gestion des ressources humaines( stabilité du collectif ou rotation) dont l’impact des mutations mondiales concernant l’adaptation à la compétitivité par l’émergence de secteurs dynamiques de croissance. Ces auteurs essaient de répondre ainsi à plusieurs questions lancinantes : pourquoi y a-t-il autant de gens sans travail alors qu'au même moment il y a de nombreuses offres d'emplois ? Comment la politique économique influence-t-elle le chômage ? Aussi, l’importance de ces travaux est de mettre en relief les liens entre les politiques macro-économiques et macro-sociales et l’évolution du marché du travail y compris le niveau d’indemnisation du chômage. Ces analyses s’inscrivent plutôt dans le cadre des théories du déséquilibre faisant le pont entre la théorie keynésienne et la théorie néo-classique, et non dans le cadre des théories de la régulation française suite aux travaux de Robert Boyer- Michel Aglietta, synthèse entre la théorie keynésienne et la théorie marxiste.

Le prix Nobel d'économie en octobre 2011, a été décerné à deux Américains, Thomas Sargent et Christopher Sims pour leurs travaux sur les relations entre les politiques économiques et leurs effets sur l'économie, théories élaborés entre 19710 et 1980. Une des tâches principales de la recherche en macroéconomie consiste à comprendre comment chocs (événements inattendus) et changements systématiques de politique affectent les variables macroéconomiques à court et à long terme. Comment le PIB et l’inflation sont affectés par une augmentation temporaire des taux d’intérêt ou d’une baisse d’impôts ? Que se passe-t-il si une Banque centrale modifie de façon permanente son objectif d’inflation ou si un gouvernement modifie son objectif d’équilibre budgétaire ? tel est le type de questions auxquelles les lauréats se sont attachés à répondre. L’économie est constamment affectée par des événements imprévus, dits «chocs». Dans ce cadre, les prix Nobel ont mis au point une méthode pour analyser le lien de causalité entre une politique budgétaire ou monétaire et différentes variables économiques comme le produit intérieur brut, le niveau de l’inflation, l'emploi et les investissements. Christopher Sims, professeur à l’université de Princeton, a notamment appliqué cette méthode pour analyser les effets d’une augmentation du taux d’intérêt fixé par une banque centrale sur le PIB et l’inflation. Quant à Thomas Sargent, de l’université de New York, il est récompensé pour ses travaux sur les "anticipations rationnelles" qui désignent le comportement des agents économiques face aux initiatives publiques ou privées. Exemple : la faillite d’une grande banque d’affaire va-t-elle entrainer une réduction des dépenses ? Un endettement trop important de l’Etat va-t-il peser sur l’épargne ? L’économie est, en effet, fonction des anticipations, c'est-à-dire de la façon dont les agents économiques perçoivent certains évènements, tels que la flambée du prix du pétrole, et les politiques des pouvoirs publics. Ces changements, temporaires ou plus structurels, vont inciter tant les ménages que les investisseurs à revoir leurs anticipations comme cela est le cas en période de crise économique. Exemple : face aux difficultés du marché, une tendance est de garder son argent en liquide un certain temps, pour réfléchir et non l’investir en Bourse.

Impasse de la théorie et des politiques économiques face aux turbulences de la crise mondiale

Dans ses différents rapports 2010/2011, la banque mondiale et le FMI notent que le pire de la crise financière est derrière nous et la reprise économique mondiale est en cours, mais que cette reprise est fragile, l’ampleur globale de la reprise et sa durabilité dépendant du redressement de la demande des ménages et des entreprises. Pour preuve, la faible reprise de la sphère réelle, le nombre de sans-emploi dans le monde et les tensions sociales persistantes. S’appuyant sur les prévisions économiques du FMI, le BIT estime que le chômage devrait rester élevé entre 2012/2014, notamment dans les économies développées. Qui dit chômage seul indicateur de la reprise de la sphère réelle,( le cas récent américain de baisse du taux de chômage ayant été permis par l’important déficit budgétaire avec le risque de tensions inflationnistes) dit baisse de la demande solvable qui se répercute sur le niveau de l’appareil de production et l’Espagne le pays le plus frappé de l’Europe avec près de 20% du taux de chômage est un exemple significatif. Et le danger dans les années à venir est le risque de conjonction de bulles financières et de bulles budgétaires 2013/2015 à travers l’endettement excessif des Etats. Face à l’ampleur de la crise, les prix Nobel d’économie, pour les solutions, sont divisés parfois avec des propositions contradictoires entre les partisans de l’orthodoxie monétaire et les partisans de la relance par le déficit budgétaire. Et cela se constate à travers la lecture des revues internationales entre les différentes doctrines économiques ayant des impacts sur les politiques économiques entre les «keynésiens», les «marxistes», les «néolibéraux» les «monétaristes» dont le fondateur est Milton Friedman (prix Nobel d’économie) et ses disciples, les Chicago Boys et les «Autrichiens», chacune les événements économiques d’après leur conception de l’homme et du monde. Cependant, la grande majorité des économistes s'accorde aujourd'hui sur la nécessité d'asseoir la macroéconomie sur des fondements microéconomiques, que voir les phénomènes de bulles et de surendettement est une chose et anticiper les crises en est une autre. Les économistes sont mal armés pour analyser le systémique et les phénomènes d'anticipation collective qui provoquent une crise. Les économistes doivent avoir une approche pluridisciplinaire et travailler plus avec les sociologues et les spécialistes de l'opinion en intégrant les institutions et les forces sociales d’où la relecture des œuvres de Karl Marx théoricien avant tout du capitalisme. C’est que de mon point de vue, l’émergence d'une économie et d'une société mondialisée et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, l’apparition des pays émergents qui bouleversent la carte géostratégique mondiale, remettent en cause la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements.

Les gouvernements à travers les Etats nations – et la crise actuelle en est la démonstration, sont désormais dans l'impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l'apparition de sous-systèmes fragmentés, de l'incertitude liée à l'avenir et de la crise de la représentation politique, d’où l’exigence de s'intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires nécessitant une nouvelle régulation mondiale. L'Américain Paul Krugman néo-keynésien qui a obtenu, en 2008, le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur le libre échange et la mondialisation dans sa conférence le 10 août 2009 à Kuala Lampur (Malaisie) devant un forum international des chefs d'entreprise, à une question posée, il affirmera humblement que les gouvernants et les économistes sont désemparés faute d’un nouveau modèle tenant compte de la complexité du monde actuel. Pour preuve de cette mésentente entre les économistes des propositions qui ne s’attaquent pas à l’essentiel lors des différentes réunions du G20 représentant 85% du PIB mondial et 2/3 de la population mondiale, ces réunions ont évité d’aborder des sujets qui fâchent comme la suprématie du dollar, la refonte des relations économiques et financières internationales. Elles ne sont pas parvenus à avancer sur des sujets aussi complexes tel que la protection de l’environnement (suite logique du résultat mitigé de la réunion de Copenhague), la régulation des produits dérivés, le projet d'une taxe sur les transactions financières (divergence entre les USA et l’Europe à Toronto) et le rythme de retrait des plans de relance. Ces difficultés posent clairement la question de la méthode de gouvernance mondiale et du processus de prise de décision à vingt pays. Or, outre le fait de se poser la question si face à la crise mondiale qui est structurelle et non conjoncturelle, les politiques contradictoires en l’espace de deux années, des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central à l’Etat régulateur courant 2009 et celles plus monétaristes depuis le début 2010 avec les restrictions budgétaire, s’avèreront-elles efficaces ?

Le prix Nobel d'économie de 2001 Joseph Stiglitz estime que ces actions ne sont qu'une solution à court terme les comparant à "une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d'une grave hémorragie interne". Aussi, l’objectif stratégique est de repenser tout le système des relations internationales tant politiques renvoyant à une meilleure représentativité du Sud au niveau du conseil de sécurité qu’économiques et notamment le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945, (Re-mondialisation) devant reposer sur de nouveaux mécanismes de régulation et nouvelles institutions suppléant à la déficience des marchés spéculatifs en intégrant le défi écologique. C’est qu’en ce début du 21e siècle, des disparités de niveau de vie criardes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré tant imputable à l’actuelle gouvernance mondiale pilotée par le Nord qu’à la gouvernance de nombre de dirigeants du Sud avec une corruption qui prend une ampleur inégalée. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de deux milliards d’individus - dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement, on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l’humanité si rien de décisif n’est entrepris devant réhabiliter la morale c’est à dire revenir aux classiques de l’économie (qui est politique) à savoir le travail comme fondement de la richesse des Nations. Car comme l’a démontré avec clarté le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun dans ses ouvrages sur le cycle des civilisations, lorsque l’immoralité c’est à dire la spéculation sous toutes ses formes devient la référence, c’est la décadence de toue société et civilisation. Une leçon, à méditer pour l’Algérie de 2012 vivant de la rente avec dominance des activités spéculatives.

Abderrahmane Mebtoul, professeur et expert international

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Atala Atlale

Au niveau de l'économique chez nous, le dit gouvernement devrait présenter sa démission face à cette flambée de prix en cette période justement où il est question d'élections historiques. Nos économistes au sein de ce gouvernement ne se sentent nullement concernés pour expliquer ou justifier ces sauvages hausses de prix : poivrons 200 da, tomates 150 da, pomme de terre (du ciel plus tôt) 110 da. courgettes 120 da. Les fruits les poissons n'en parlons pas, à qui les destine t-on D'où viennent ses légumes et ses fruits ainsi que le poisson ? De Californie ? Que cherche t-on ? Je n'ai pas encore remarqué de responsables des secteurs du commerce et de l'agriculture animer des tables rondes ou faire part de leurs stratégies dans leur domaine respectif ! S'il connaissent les besoins du pays, pourquoi ne corrigent-ils pas leurs écarts (offre/demande) ou alors produise t-on peu pour avoir plus (en monnaie) ?!

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le journal de personne

Candidats, candidates

C'est à vous dix que je m'adresse, vrais ou faux démocrates

Vous me regardez d'en haut

Je vous regarde d'en bas

Le temps est venu, je crois, de se regarder en face!

À quelques jours, quelques heures de l'assaut final

Je me permets de vous faire une proposition originale

Il s'agit de notre contrat social

Devenu trivial sans rien de génial

Je vous propose de le revoir de le refonder de le reformuler

Pour que chacun en s'unissant à tous s'y retrouve lui-même

Avec les autres mais le même que lui-même

Débarrassé de toute mystification et toute aliénation

Dans le cadre d'une véritable association

Une association d'hommes libres et dignes

Qui substitue au contrat social initial

Un contrat de solidarité nationale

Pour garantir aux sans grades un minimum vital

Oui pour un droit à l'existence pour tous les citoyens

Que vous sommez de trouver des moyens

Alors que le véritable enjeu consiste à créer des liens

Oui des liens de solidarité à toutes épreuves

Qui dispensent de toute recherche de preuves

Ne dites pas que je désire voir les actifs voler au secours des inactifs

Mais voir des existants renouer entre eux des rapports d'existence

Des vivants, songer à autre chose qu'à la survie ou à la survivance.

Oui à la vie, non aux politiques de survie

Qui dissolvent le problème et ne le résolvent pas

Ne m'en parlez pas... ne m'en parlez plus...

De ce revenu minimum, nouvel RSA, vieux RMI

Nous sommes des enfants, non des mendiants de la patrie.

Quand on a faim, c'est la terre de nos pères qui est censée nous fournir le pain

Quand on est sans toit, c'est la terre de nos pères qui est censée nous fournir le lien

Quand on est à mal, c'est la terre de nos pères qui est censée nous fournir le bien!

Nous ne faisons qu'exiger pour chacun ce que nous réclamons de tous

Un minimum, NON, un maximum de solidarité

Pour que la terre de nos pères retrouve toute son intégrité

Donnons de quoi vivre à tous ceux qui n'ont pas de quoi

Sans rien leur réclamer en retour... cela s'appelle : le droit

Le droit de vivre sans devoir le justifier

Pour les juniors, pour les seniors

Pour les handicapés, les infortunés, les désarmés, pour tous les sans grades...

Accordons le droit de se loger, de se nourrir et de se vêtir du berceau jusqu'à la tombe

Comme unique gage de solidarité

Comme unique preuve de votre utilité

Un droit de vie décente pour tous et sans exception

Pour que notre république, ne soit pas cause privée de sens civique

Messieurs et mesdames les dépités

Accordez-nous Un revenu sans contrepartie

Pour que nous retrouvions le sens de la patrie, de cette terre qui appartient à tous.

À ceux qui y travaillent mais à ceux qui y vivent aussi

Le minimum doit être garanti pour tous les démunis parce que ce n'est pas le travail qui nous définit

Mais l'envie de partager cette vie

Sans que les plus grands n'avalent les plus petits.

Ni les puissants ne soumettent les moins bien lotis

Un revenu sans contrepartie

Doit être le socle nourricier pour tous les partis

Le seul préalable à tout parti pris

La vie, bon sang, la vie

Le sang qui coule dans la veine de cette main qui s'apprête à voter pour un autre lendemain!

http://www. lejournaldepersonne. com/2012/04/ultimatum/